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Ce que pense la gauche américaine des attentats et de leurs conséquencesvieuxcmaq, Viernes, Septiembre 21, 2001 - 11:00 (Analyses)
From the International Socialist Organization (r.romain@brutele.be)
Les attentats commis le 11 septembre à New York et à Washington constituent une tragédie horrible. From the International Socialist Organization Statement on the air attacks in New York and Washington, D.C. Les attentats commis le 11 septembre à New York et à Washington constituent une tragédie horrible. Les corps de milliers de gens - sans distinction de race, de religion ni d'opinion politique - gisent dans les décombres du World Trade Center. Nous tenons à exprimer notre profonde émotion et nous pensons à tous ceux qui ont perdu des proches ou qui ont été blessés. [.] Dans le monde entier les gens essaient de saisir l'énormité de cette tragédie. Mais déjà des dirigeants haut placés des États-Unis, et des commentateurs dans la presse crient "vengeance". Le président Bush a promis de "poursuivre et punir" les responsables, et des politiciens de tout bord l'ont soutenu. L'auteur conservateur Robert Kagan a écrit dans le Washington Post: "Il nous faut une déclaration de guerre immédiate". Nous n'avons pas besoin de nommer un pays. Nous pouvons déclarer la guerre contre les responsables des attentats et tous les pays qui les ont soutenus." Tous les "experts sur le terrorisme" ont défilé à la télévision pour expliquer leur spéculations, pour donner leur avis au sujet des pays arabes qui seraient responsables des attentats. Une "information" anonyme venue d'un journal d'Abou Dhabi a permis aux média américains d'accuser le Front démocratqiue pour la libération de la Palestine (une aile radicale au sein de l'OLP) d'avoir commis les attentats. Ils ont dû retirer cette déclaration quand les dirigeants du FDLP ont dénoncé les attentats, comme l'ont fait tous les courants à l'intérieur de l'OLP. Puis ils se sont tournés vers Osama bin Laden, l'homme d'affaires milliardaire saoudien, qui a déjà été accusé d'autres attentats contre les USA. Le sénateur démocrate John Kerry a déclaré "je n'ai pas le moindre doute que c'est Osama bin Laden le coupable. Ça accorde avec les menaces qu'il a faites. On ne saura peut être jamais qui ou quelle organisation a perpétré ces attentats. Mais il est important de se souvenir que les mêmes "experts", qui maintenant sont sûr que Bin Laden ou d'autres arabes sont responsables, ont fait la même chose après l'attentat à Oklahoma City en 1995. Après avoir aiguisé une ambiance raciste qui a mené à des attaques physiques contre des américains d'origine arabe, ces experts ne se sont pas excusés quand la police a arrêté le terroriste d'extrême droite responsable, Timothy McVeigh. Après la destruction par des bombes des ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya en août 1998, Clinton a ordonné un bombardement d'une usine pharmaceutique au Soudan, qu'il a annoncé être liée à Bin Laden. Dix mois plus tard, les États-Unis ont avoué qu'il n'y avait aucun lien entre Bin Laden et cette usine. Le journal londonien "The Independent" a écrit "Cet aveu gênant signifie que les États-Unis n'ont quasiment aucune preuve que son attaque visait le terrorisme". En détruisant une usine pharmaceutique au Soudan affamé, les États-Unis n'ont pas puni des terroristes, mais des pauvres soudanais. Formé au terrorisme Que Bin Laden soit ou non le responsable de ses attentats, il a une chose en commun avec Timothy McVeigh - il a été formé au terrorisme par le gouvernement des États-Unis. Pendant la guerre du Golf en 1991, McVeigh pilotait des engins qui ont enseveli vivants des centaines de soldats irakiens. Il se vantait ouvertement d'avoir tué des Irakiens qui s'étaient rendus. Le gouvernement des États-Unis a aidé à faire de McVeigh le monstre qui a tué 168 personnes à Oklahoma City. De façon pareille, c'est la CIA qui a formé Bin Laden comme un commandant dans son armée manipulée qui s'est battu contre l'Union soviétique après l'invasion de l'Afghanistan en 1979. Bin Laden, selon la revue "Christian Science Monitor" "était tellement bon comme recruteur que ses camarades pensait qu'il travaillait directement pour la CIA" (Christian Science Monitor 12.09.01). Les talibans qui règnent maintenant sur l'Afghanistan en dictateurs médiévaux, furent également des collaborateurs de la CIA. Le même gouvernement américain qui dénonce aujourd'hui Bin Laden et les Talibans les considérait dans les années 1980 comme des combattants pour la liberté. Des politiciens républicains et démocrates déclarent aujourd'hui qu'il faut que les USA mènent une campagne militaire contre ceux qui "protègent" les terroristes - c'est-à-dire ils voudraient établir le droit des USA de s'attaquer à des "États voyous". Jusqu'ici, les États-Unis n'ont pas pu convaincre même ses alliés de rejoindre son programme "guerre de étoiles". Ils vont utiliser cette nouvelle crise pour essayer de rassembler à nouveau ses alliés autour d'une campagne militaire américaine. Toute personne qui croit comme nous que les travailleurs doivent se battre pour créer un monde sans guerre ni haine ne peut pas défendre les attentats du 11 septembre. Les socialistes révolutionnaires ont toujours rejeté le terrorisme. Mais les journalistes et les politiciens sont si pressés de trouver un coupable qu'ils ne se posent pas la question simple - pourquoi quelqu'un voudrait s'attaquer aux États-Unis? Pourquoi des gens se sentiraient-ils si désespérés qu'ils seraient prêts à mourir et tuer des innocents dans ce genre d'attentat ? Beaucoup de commentateurs ont suggéré qu'il y a un lien avec la situation palestinienne. Beaucoup de jeunes palestiniens, qui souffrent de l'occupation brutale israélienne financée par les USA, sont prêts à se lancer dans des attentats suicides. Même le Général israélien Amos Gilad, avoue que "les conditions dans les territoires occupés produisent un cycle idiot de violence. Le Hamas se renforce, nous répliquons, et les conditions dans les territoires deviennent plus dures encore, ce qui renforce le Hamas (Cité dans Village Voice 04.09.01). La guerre du Golfe contre l'Irak en 1991 a tué 200 000 irakiens - la plupart des civils, et a laissé le pays dans un état "pré-industriel", selon les Nations Unies. Depuis, les sanctions de l'ONU - soutenues avant tout par les USA - ont tué jusqu'à 500 000 enfants dans ce pays. Dans un entretien donné en 1995, la secrétaire d'État américaine, Madeleine Albright a tenté de justifier les morts de ces enfants. Elle a dit: "Nous croyons que c'est un prix qu'on peut payer". Il ne faut pas oublier ces mots quand nous allons entendre les discours interminables sur les "terroristes qui ne respectent pas la vie humaine". Pour les Bush et les Albright de ce monde, de tels discours ne sont qu'un prétexte pour continuer la guerre et la destruction. C'est une insulte à la mémoire des centaines de pompiers morts à New York essayant de sauver des vies. Si finalement, ce qui n'est pas prouvé, l'attentat est venu des opposants à la politique américaine au Moyen Orient, c'est une erreur très grave. Loin de freiner les crimes internationaux du gouvernement américain, les attentats vont permettre à l'Etablissement de rassembler le pays et utiliser le prétexte pour renforcer la puissance militaire des États-Unis, et faire reconnaître son droit d'utiliser la force militaire partout dans le monde. Puis il y a la question des libertés démocratiques aux États-Unis. Bush a dit que les attentats étaient "une attaque contre la liberté, et nous défendrons la liberté". Mais lui et ses amis ont annoncés de grandes restrictions sur les libertés. Nous ne pouvons pas permettre que les crimes terribles de New York et de Washington servent de justification pour réduire encore les libertés civiques dans notre pays. Boucs émissaires Nous ne pouvons pas, non plus, permettre que les racistes profitent des attentats pour mener des attaques. Les comparaisons avec Pearl Harbour devraient nous rappeler où ça peut mener. Plus de cent mille américains d'origine japonaise furent internés simplement à cause de leurs origines ethniques. Quarante ans plus tard, le gouvernement américain a payé des indemnités de compensation aux familles des américains d'origine japonaise. George Bush écrit "nous devons reconnaître que des graves injustices furent faites contre les américains d'origine japonaise pendant la deuxième guerre mondiale". Nous devons défendre les droits de tous les gens et ne pas permettre l'amalgame entre tous ceux d'une certaine race ou origine ethnique. Les victimes des attentats du 11 septembre ne sont pas coupables de la politique étrangère des États-Unis. Les millions d'américains d'origine arabe ne sont pas responsables des attentats. Nous défendons nos frères et soeurs palestiniens quand ils luttent pour l'autodétermination et pour la fin de l'oppression d'Israël. Et nous nous opposerons à toute tentative d'utiliser cette tragédie pour justifier l'oppression des palestiniens. Dans les jours qui viennent on en saura plus concernant les attentats et la riposte éventuelle du gouvernement américain. Mais dès aujourd'hui nous devons décider de nous battre contre la pauvreté, la famine, le militarisme, l'oppression et l'injustice dans le monde - c'est-à-dire contre les conditions qui ont produit la tragédie du 11 septembre. International Socialist organization |
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