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Non à la rétrogression au nom de la ''tolérance'' et du ''multiculturalisme''

vieuxcmaq, Miércoles, Septiembre 5, 2001 - 11:00

Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) Le marxiste-léniniste quotidien (pmlq@aei.ca)

Les objectifs du Canada à la Conférence mondiale de l'ONU sur le racisme

Publication: LML QUOTIDIEN VOL. 31 NO. 148
DATE: 9/4/2001

Titre: Les objectifs du Canada à la Conférence mondiale
de l'ONU contre le racisme: Non à la rétrogression
au nom de la «tolérance» et du «multiculturalisme»
La Conférence mondiale de l'ONU contre le racisme, la
discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est
associée (CMCR) a lieu à Durban, en Afrique du Sud, du 31 août au
7 septembre. La délégation canadienne est présidée par Hedy Fry,
Secrétaire d'État (Multiculturalisme) (Situation de la femme). Le
30 août, lorsque le ministre des Affaires étrangères John Manley
a annoncé qu'il ne participerait pas à la conférence, il a dit
que le Canada participe quand même «entièrement» et qu'il
«persiste à croire que cette conférence peut nous conduire à un
engagement renouvelé et axé sur l'avenir».
Selon Manley, l'objectif que s'est donné le gouvernement
canadien à cette Conférence est de «partager, avec la communauté
internationale, les expériences canadiennes quant à
l'établissement d'une société multiculturelle et tolérante». Sur
le site Web du secrétariat canadien de la Conférence, il est
écrit que les principaux objectifs du Canada sont de «partager
l'expérience de diversité du Canada («la valorisation de la
différence») et d'influer sur le progrès de la lutte mondiale
contre le racisme et les problèmes reliés à l'intolérance» ainsi
que «de conscientiser les gens ici en renforçant la capacité
d'agir de la société civile et en facilitant la discussion sur
les problèmes raciaux».
C'est donc l'hypocrisie libérale qui domine l'ordre du jour
du Canada à la conférence. Selon lui, la situation au Canada est
exemplaire, si ce n'est qu'un besoin de «conscientiser les gens»
et de «discuter des problèmes raciaux». Il présente avec
arrogance le Canada comme le «modèle à suivre» pour le monde. On
tentera de cacher le fait qu'au Canada les citoyens sont définis
à partir de considérations fondées sur l'origine nationale et la
couleur de la peau plutôt que sur la simple appartenance au corps
politique. On feindra d'ignorer que le notion même d'une société
responsable envers le bien-être de ses membres est remise en
question par les gouvernements canadiens à tous les niveaux et
que la Constitution canadienne ne reconnaît même pas l'égalité de
tous les membres du corps politique.
La Conférence reflète cependant les aspirations profondes
des peuples du monde à trouver des solutions aux problèmes du
racisme. Cela veut dire entre autres s'attaquer de front à
l'héritage du passé et au redressement des torts historiques et
identifier et éradiquer la source du racisme aujourd'hui. Parmi
les principaux thèmes de la Conférence sont «les sources, les
causes, les formes et les manifestations contemporaines du
racisme». La CMRC veut entre autres traiter du legs des
bâtisseurs d'empires du XIXe siècle et de leur idéologie, le
libéralisme, qui réclame l'assimilation de tous aux valeurs et
visées dominantes. Au Canada, cette politique assimilationniste a
servi au tournant du siècle à commettre le génocide contre les
peuples autochtones qui portent encore aujourd'hui les cicatrices
et subissent encore les conséquences de cette politique. Elle a
servi à priver des sections entières de la population de leurs
droits civils en fonction de l'origine nationale, de la race, du
sexe, des capacités, etc.
Le gouvernement canadien présente les priorités qu'il désire
inclure dans la Déclaration qui sera émise à la clôture de la
conférence dans un document produit par le Secrétariat canadien
de la Conférence. Le document parle d'identifier et de
reconnaître les victimes, mais refuse d'aborder directement les
sources du racisme. Le gouvernement canadien prétend avoir
renoncé à ses politiques assimilationnistes en faveur de la
«tolérance» et du «multiculturalisme». En fait, cette notion de
«tolérance» et l'ensemble de la politique du «multiculturalisme»
sont enracinées dans le libéralisme du XIXe siècle et ses
conceptions racistes, comme celle du «fardeau de l'homme blanc».
Ces politiques sont une continuation, non pas une rupture, du
passé raciste. Ce passé comprend aussi le fait que le Canada a
été l'architecte des politiques ségrégationnistes qui ont servi
de modèles à d'autres nations, comme par exemple l'Afrique du Sud
de l'apartheid. Il comprend le fait que des représentants du
gouvernements canadiens ont formulé la notion de «solution
finale» vis-à-vis des peuples autochtones du Canada – bien avant
les hitlériens.
Aujourd'hui, au lieu de vouloir donner une garantie
constitutionnelle au droit à l'autodétermination et à tous les
droits ancestraux des peuples autochtones, au lieu d'établir les
mécanismes qui garantiraient l'égalité de tous les citoyens en
fonction de la seule appartenance au corps politique, les
politiques que le gouvernement propose comme «solutions» ont pour
effet d'enraciner davantage les vieilles notions coloniales et
par conséquent d'approfondir la crise de la société canadienne.
C'est pourquoi, en dépit des prétentions de Manley de vouloir
«partager» l'expérience canadienne avec la communauté
internationale, la délégation canadienne à Durban ne peut en
réalité que faire l'étalage de ses lois actuelles – la loi du
multiculturalisme, les lois sur les droits de la personne et les
lois sur les langues officielles. Tout examen sérieux de
l'expérience de la société canadienne révèle la nature régressive
de ces «solutions».
Le Marxiste-Léniniste dénonce vigoureusement les tentatives
du gouvernement d'imposer ses visées à la Conférence de Durban.
Il cherche à faire oublier les crimes du passé afin de masquer
les crimes du présent, usant de l'hypocrisie et de l'arrogance
libérales et de la désinformation pour détourner l'attention de
ses visées néolibérales régressives. Alors que les peuples du
monde veulent s'attaquer aux problèmes du racisme, il incombe au
peuple canadien de partager avec eux la vraie expérience de la
société canadienne. Les tentatives de présenter les vieilles
notions coloniales comme des solutions aux problèmes actuels
représente un danger pour les peuples du monde et il faut s'y
opposer vigoureusement.

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