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Les mesures d'urgence ne résoudront pas la crise du logementvieuxcmaq, Martes, Julio 10, 2001 - 11:00 (Analyses)
PMLQ Le marxiste-léniniste quotidien (pmlq@aei.ca)
Sur la crise du logement au Québec DATE: 7/4/2001 Selon les reportages, plus de 250 familles et personnes seules se sont retrouvées sans logement le 1er juillet au Québec. Le gouvernement du Québec a répondu à la très prévisible crise du logement avec un fonds d'«urgence» de 3,5 millions $. En annonçant l'aide spéciale, la ministre responsable de l'habitation, Louise Harel, a dit: «Il n'y a pas de crise du logement au Québec. On parle d'un problème qui est surtout circonscrit à Montréal et à Hull. L'appel à des mesures d'urgence comme celles de la crise du verglas, est exagéré. L'idée n'est pas de créer une crise.» L'aide prendra la forme de suppléments aux loyers qui couvriront jusqu'à 75% des coûts du logement privé et qui seront versés aux familles «en difficulté». Selon le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), «les chiffres officiels ne parlent pas de tous ces gens qui vivent aujourd'hui en cohabitation ou qui ont été contraints de signer un bail bien au dessus de leurs moyens». François Saillant, porte-parole du FRAPRU, souligne que «pour quantité de personnes, le problème est tout simplement reporté de uelques semaines», Le FRAPRU estime que 400 familles vivent temporairement en cohabitation. Les porte-parole du gouvernement à tous les niveaux prennent bien soin d'éviter de dire qu'il y a une crise du logement. Ils veulent donner l'impression que les mesures spéciales vont tout régler et que le problème aura disparu en quelques semaines. «Après vérification, nous en sommes venus à la conclusion que ce n'est pas un état de crise, mais c'est un état d'urgence, affirme Yvon Leduc, responsable du dossier de l'habitation du Conseil municipal de Montréal. Ce qui veut dire que, s'il y a des gens qui sont en difficulté, et il y en a, on va les aider. On ne les laissera pas tout seul.» Il a ajouté qu'«il ne faut pas minimiser la capacité des gens à se débrouiller». La ville avait prévu des places temporaires aux YMCA et réservé des chambres dans des hôtels en cas de nécessité. L'annonce par le gouvernement d'une aide spéciale suivait la diffusion d'un communiqué de presse le 20 juin par le (FRAPRU) demandant une intervention immédiate des autorités provinciales et municipales afin d'éviter que des familles et des personnes se retrouvent à la rue le 1er juillet. Cette demande a également été appuyée par la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec, du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal et la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes. Marie-Josée Latour, porte-parole du FRAPRU, a dit que si l'octroi de fonds est une bonne nouvelle, «il ne suffit pas d'annoncer la création d'un programme spécial pour qu'il se réalise. Connaissant l'état du marché, on doute fortement que le gouvernement trouvera suffisamment de propriétaires prêts à s'embarquer dans le programme. L'Office municipal d'habitation de Montréal annonçait le 27 juin que 22 propriétaires se sont désistés de ce genre de programme parce que c'était plus intéressant pour eux d'être sur le marché privé. Et puis, ça ne règle rien au problème à court terme des gens qui risquent de se retrouver sans logis dans quelques jours à peine.» Louise Hébert de l'Office municipal d'habitation de Montréal confirme que le fonds d'urgence n'a même pas permis de régler le problème immédiat de familles et de personnes sans logement. Non seulement le fonds provincial n'offrait de l'aide que pour 200 appartements, dit-elle, mais au 1er juillet il n'en avait trouvé que 135 de libres. Selon le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, «les suppléments au loyer financés par Québec permettront effectivement aux ménages de bénéficier d'une subvention leur permettant de payer moins cher pour se loger. Mais encore faut-il qu'il y ait des logements libres après le 1er juillet, que ceux-ci soient réellement habitables et que les propriétaires acceptent de louer à des familles avec plusieurs enfants ou à des personnes assistées sociales, ce qu'ils refusent présentement systématiquement.» Des employés de la Régie du logement du Québec notent une augmentation du nombre d'appels au sujet d'appartements et de maisons ayant besoin de réparation. Beaucoup de logements loués ne sont tout simplement pas habitables, disent-ils. Nicole Frank, qui répond aux appels à la régie, dit que «la plupart des appels proviennent de gens à faible revenu. Avec la pénurie de logement et les loyers élevés, ils ont dû prendre des logements qui ne sont normalement pas à louer». Les statistiques indiquent que pour la seule ville de Montréal, plus de 86 000 ménages consacrent plus de 50% de leur revenu au logement. La crise du logement a atteint un tel niveau qu'à Montréal seulement 1,5% des logements locatifs étaient vacants en novembre dernier. Le fonds d'urgence et les références à la «capacité des gens de se débrouiller» visent à cacher le fait que les gouvernements ont abandonné leur responsabilité de garantir à tous le droit à un logement propre et sécuritaire.
Le quotidien numéralisé du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
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