Les préparatifs pour la tenue du Sommet annuel du G8 qui aura lieu à Gênes, Italie, du 20 au 22 juillet, s'accompagnent d'un niveau sans précédent de propagande de terreur. Bien que le gouvernement italien prépare l'occupation militaire de la ville, on attend plus de 100 000 manifestants. Entre-temps, les chefs d'État et de gouvernement du G8, leurs agences de renseignements et leurs chefs de «sécurité» inventent toutes sortes de justifications pour criminaliser la dissidence et réprimer violemment les protestations, lesquels sont gaiement propagées par les médias monopolisés.

DATE: 7/3/2001

Sommet du G8, Gênes, Italie, 20 au 22 juillet: Violence d'État, désinformation et hystérie pour enterrer l'opposition des peuples à la mondialisation néolibérale

Les préparatifs pour la tenue du Sommet annuel du G8 qui aura lieu à Gênes, Italie, du 20 au 22 juillet, s'accompagnent d'un niveau sans précédent de propagande de terreur. Bien que le gouvernement italien prépare l'occupation militaire de la ville, on attend plus de 100 000 manifestants. Entre-temps, les chefs d'État et de gouvernement du G8, leurs agences de renseignements et leurs chefs de «sécurité» inventent toutes sortes de justifications pour criminaliser la dissidence et réprimer violemment les protestations, lesquels sont gaiement propagées par les médias monopolisés. Les agences de presse rapporte que les services secrets allemands ont transmis au gouvernement italien des informations concernant un plan d'assassinat contre le président américain par Osama Bin Laden. À cela s'ajoute quelques références vagues de menaces d'attentats par «les séparatistes basques», les «rebelles tchétchènes» et les «anarchistes violents».

Tout cela a pour but de détourner l'attention du fait que les peuples du monde rejettent la politique néolibérale que les grandes puissances cherchent à imposer au monde. Pour tenter de minimiser la violence croissante de l'État contre les manifestants et la criminalisation de la dissidence au services des grandes puissances, les médias parlent sans cesse de la nécessité des «mesures de sécurité» pour se préparer contre «la violence qui est devenue synonyme des sommets internationaux».

Répondant à des journalistes concernant l'annonce que Chrétien s'apprête à faire à Gênes à l'effet qu'Ottawa sera l'hôte du prochain sommet, Carl Schwenger, porte-parole du Ministre canadien des Affaires étrangères, a dit que la violence est devenue «l'indésirable produit» des sommets internationaux. Le Canada, dit-on, enverra une équipe de représentants de la police d'Ottawa, de la Police provinciale de l'Ontario, de la GRC et du gouvernement fédéral pour observer les «mesures de sécurité» en Italie.

Entre-temps, les chefs des grandes puissances se lamentent que des «agitateurs» cherchent à leur enlever «le droit» de prendre des décisions qui auront des conséquences pour tous les peuples du monde. En bout de ligne, l'effet de ce discours bien connu est d'accroître la crise de légitimité que connaissent les puissances impérialistes et les gouvernements à leur service. La majorité des peuples du monde ne s'y laissent pas prendre, armés qu'ils sont d'une expérience quotidienne de la violence et de la pauvreté qu'apporte le diktat des grandes puissances.

En feignant d'ignorer les demandes de centaines de milliers de personnes qui plantent le drapeau de l'opposition résolue à chaque réunion des chefs d'État et de gouvernement servant à avancer la politique néolibérale et à chaque réunion des instances internationales comme la Banque mondiale et le FMI qui appliquent cette politique, ils ne font qu'accroître l'opposition à leur système et à leur pouvoir.

À mesure que grandit l'opposition à la mondialisation néolibérale, les gouvernements prennent des mesures de plus en plus désespérées pour taire et criminaliser la dissidence. La police suédoise a gravement blessé trois manifestants durant les manifestations contre le sommet de l'Union européenne à Gôteborg, tirant dans la foule avec de vraies balles. En moins d'une semaine, trois étudiants en Papouasie-Nouvelle-Guinée qui protestaient contre le diktat du FMI et de la Banque mondiale dans leur pays ont été tués par la police anti-émeute qui se servait d'armes automatiques. À Barcelone, suite à l'annulation d'une conférence de la Banque mondiale «par crainte de violence», des agents provocateurs ont créé un prétexte pour l'attaque policière contre des milliers de manifestations, blessant des dizaines de personnes. Pendant que se tient le Forum économique mondiale à Salzbourg, en Autriche, du 1er au 3 juillet, un représentant du ministère de l'Intérieur rapporte que «tous les officiers en devoir seront armés de gaz lacrymogènes et de fusils. Ils ont reçu des instructions très claires concernant leur utilisation. S'il y a de la violence, ils sont autorités à tirer.» Toute cette violence d'État et ces menaces de violence contre les manifestations, loin de refroidir l'ardeur des peuples, ne font que révéler la nature du nouvel ordre mondial des impérialistes.

Le Sommet du G8 sera en soi un forum de discours creux à propos du soulagement de la dette des pays pauvres et de la réduction de l'écart technologique et de l'écart entre riches et pauvres. Des sommes symboliques seront annoncées pour «alléger le problème» créés par le nouvel ordre mondial des impérialistes. Derrière les portes closes, les grandes puissances rivaliseront tout en raffermissant leur diktat que tous les pays du monde doivent se soumettre à leurs plans.