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Non à l'OÉA! Opposons-nous vigoureusement à l'adoption de la «Charte démocratique interaméricaine» !

vieuxcmaq, Lunes, Junio 4, 2001 - 11:00

LML quotidien Le marxiste-léniniste quotidien (pmlq@aei.ca)

L'Organisation des États américains (OÉA) tient sa 31e Assemblée générale à San José du Costa Rica du 3 au 5 juin 2001.

Publication: LML QUOTIDIEN VOL. 31 NO. 090
DATE: 6/4/2001 (MM/DD/YY)

Titre: Non à l'OÉA! Opposons-nous vigoureusement à
l'adoption de la «Charte démocratique
interaméricaine»!
L'Organisation des États américains (OÉA) tient sa 31e Assemblée
générale à San José du Costa Rica du 3 au 5 juin 2001.
L'Assemblée générale réunit à chaque année les ministres des
Affaires étrangères de 34 pays des 35 pays des Amériques.
Habituellement le secrétaire d'État américain n'y participe pas
et cette année Colin Powell a annulé sa participation il y a à
peine quelques jours, invoquant «les développements au
Moyen-Orient». Bien que Cuba soit un membre fondateur de l'OÉA,
depuis le 30 avril 1948, elle se voit interdire la participation
à l'Assemblée générale à cause du diktat que les États-Unis
exercent sur l'organisation.
L'ordre du jour de la session de cette année a été décidé
lors de l'Assemblée générale de l'année dernière, qui s'est tenue
à Windsor, en Ontario. Il comprend aussi l'application du mandat
que lui a donné le Sommet des Amériques tenu à Québec les 21 et
22 avril derniers.
Les 34 chefs d'État du Troisième Sommet des Amériques, dans
leur Déclaration de Québec, soutiennent que l'OÉA a «un rôle
central à jouer dans l'application des décisions du Sommet». Dans
un communiqué de presse de l'OÉA, on explique que l'Assemblée
générale a reçu l'instruction de concentrer sur trois priorités
du Sommet: «le développement d'une charte démocratique
interaméricaine, l'amélioration du système hémisphérique des
droits humains et les réformes pour faire en sorte que l'OÉA soit
en mesure de s'acquitter de ses responsabilités». En conférence
de presse à Québec, le secrétaire général de l'OÉA, César
Gaviria, a dit que l'OÉA a été considérablement renforcée par le
Sommet. Il a expliqué que les chefs d'État avaient élargi les
responsabilités de l'organisation dans des domaines comme
l'observation d'élections, la lutte contre les menaces à la
démocratie, la promotion des droits humains et la lutte contre le
trafic de la drogue. À cet égard le point le plus significatif à
l'ordre du jour de l'assemblée est le mandat d'adopter une
«Charte démocratique interaméricaine».
Les impérialistes américains et le Canada misent gros sur
l'adoption de cette «Charte démocratique interaméricaine». Ce
sont eux qui l'ont rédigée derrière des portes closes, sans
soumettre ses dispositions ou ses principes directeurs à
l'approbation des parlements des pays membres, sans parler des
citoyens de ces pays. Mais cela n'empêchera pas qu'une fois
adoptée, on prétendra appliquer cette Charte au nom des peuples
des Amériques. Les dispositions de la Charte ne sont pas sans
conséquences: elles établissent le cadre de l'annexion de tous
les pays des Amériques par les États-Unis en invoquant l'idéal de
la démocratie.
Il est intéressant de noter que le projet de charte sera
présenté par le Pérou, le pays qui a été la plus récente scène de
l'intervention de l'OÉA pour «rétablir la démocratie» en imposant
des conditions favorables à l'impérialisme américain, qui opère
dans ce pays par l'entremise de la CIA, et tout un appareil de
répression pour étouffer la révolte du peuple. Le projet de
charte est coparainné par l'Argentine, le Canada, le Costa Rica
et les États-Unis, soit précisément les pays qui sont les plus
fervents défenseurs des intérêts de l'impérialisme américain et
des grands monopoles. Le Costa Rica, qui est l'hôte de
l'assemblée générale cette année, est totalement à la merci des
États-Unis.
Si la Déclaration de Québec lie tous les pays signataires de
la ZLÉA à la démocratie de style impérialiste américain et les
soumet au diktat américain, la «Charte démocratique
interaméricaine» établit des mécanismes permettant de suspendre
tout pays qui ne satisfait pas aux «normes» de la démocratie
représentative. L'article 9 de la Charte se lit: «Toute
modification ou interruption inconstitutionnelle de l'ordre
démocratique dans un État de l'Hémisphère constitue un obstacle
insurmontable à la participation du gouvernement de cet État» à
l'OÉA et à ses instances.
L'article 7 précise comment se prend la décision de
suspendre un État. Il prévoit un vote des deux tiers des pays
membres lors d'une session spéciale de l'Assemblée générale.
L'article 9 dit qu'ou bien l'Assemblée générale, ou bien «une
réunion spéciale des ministres des Relations internationales»
peut suspendre le gouvernement d'un pays membre. L'histoire de
l'OÉA est bourrée d'exemples où les États-Unis ont convoqué des
«réunions spéciales» ou directement utilisé l'OÉA pour soutenir
la contre-révolution dans les Amériques.
On affirme que tous les éléments présentés comme étant les
éléments de base de la démocratie dans le projet de Charte sont
déjà bien en place aux États-Unis et au Canada. Mais en réalité
on sait que lorsqu'il s'agit des droits des citoyens, ces
éléments sont interprétés différemment. Le projet de résolution
définit «les éléments constitutifs» de la démocratie
représentative comme étant «l'alternance périodique des autorités
par le biais d'élections libres et équitables, la liberté
d'expression, le système politique multipartite et le respect des
droits humains et des libertés fondamentales».
L'article 4 du projet de Charte dit que «la pratique
effective de la démocratie dans l'hémisphère doit garantir la
jouissance des libertés fondamentales et des droits humains
contenus dans la Déclaration américaine des droits et devoirs de
l'homme et la Convention américaine sur les droits humains, ainsi
que la réalisation progressive des droits économiques, sociaux et
culturels reconnus dans le Protocole de San Salvador». Une
ébauche précédente résumait la conception des droits contenue
dans ces documents. Elle disait que «la pratique effective de la
démocratie doit garantir... la pleine protection du droit à la
liberté personnelle, des garanties juridiques, le principe de la
légalité et de la rétroactivité, la liberté de conscience et de
religion, la liberté de pensée et d'expression, le droit
d'assemblée, la liberté d'association, l'égalité devant la loi,
la protection des tribunaux, le droit à la propriété privée, le
droit à la libre circulation et le droit de résidence, et les
droits politiques propres à un régime démocratique: le droit de
participer aux affaires publiques, directement ou par le biais de
représentants librement élus; le droit d'élire et d'être élu dans
le cadre élections régulières et authentiques, tenues avec le
suffrage universel et le vote secret qui garantit la libre
expression de la volonté des électeurs; et le droit d'accès à la
fonction élective dans des conditions d'égalité.» Cette
définition révèle une intention d'instituer un mécanisme qui
privera les peuples de la possibilité d'exercer leurs droits et
de justifier leur criminalisation et leur persécution, comme cela
se produit aux États-Unis et au Canada.
Derrière cela se cache l'objectif des États-Unis qui est
d'établir des mécanismes leur permettant de transformer tous les
pays des Amériques en régions administratives des intérêts
américains. Les États-Unis ont réussi par des manoeuvres à faire
exclure Cuba de l'OÉA en 1962 dans leur effort pour justifier
leur blocus contre ce pays, la subversion et la tentative directe
d'invasion à la baie des Cochons. Comme à la dernière assemblée
générale de l'OÉA qui a discuté du «programme de sécurité
humaine» du Canada, les impérialistes veulent accélérer
l'institution de prétextes et de justifications pour l'annexion
des Amériques.

Le quotiidien numéralisé du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
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