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La haute finance et les péchés capitaux

vieuxcmaq, Miércoles, Abril 25, 2001 - 11:00

Sébastien Bouchard (sebasboutch@hotmail.com)

Alors que le Sommet est terminé, place à l'humour engagé.

Sol et la haute finance
La course et les pêchés capitaux

La pauvreté augmente dans une mer d'abondance, on nage en pleine contradiction

Bonjours les amiEs,
Je m'appelle Sol.
C'est pas que je fais de la géologie,
c'est parce que je vis dans la rue.
Je suis un travailleur mi-temps et un sans-abri miteux
Je suis pauvre et je sais pourquoi,
C'est à cause de ceux qui font des péchés capitaux.

C'est la haute finance.
Moi, je suis un citoyen de bas niveau,
mais elle, elle se tient dans les hautes sphères de la société,
et elle en fait des péchés avec ses capitaux.
Mais la haute finance, elle se croit au-dessus de tout.
Elle s'installe sur un piédestal, au sommet de l'échelle sociale.
Elle nous observe, du haut de sa tour d'ivoire.
Et pendant qu'en bas, ça stagne,
la haute finance, elle, elle bouge.

Eh oui, la haute finance, elle joue à la course.
Comme çà, ceux qui sont dans la haute finance, ils peuvent faire beaucoup de profits,
c'est pour ça qu'on les appelle les profiteurs.
Mais les profiteurs, ils n'ont pas besoin de courir,
ils paient des courtiers pour courir à leur place.
Et ça bouge à la course, il y a de l'action.
Souvent les cours montent, parfois ils redescendent.
Mais toi, tu te fatigues de les voir courir, tu voudrais que ce soit stable.
Mais c'est instable, c'est l'instablishment qui contrôle la course.

Il y a une règle à la course, c'est de toujours aller plus vite.
Si tu cours moins vite, on t'arrête,
c'est ce qu'ils appellent la loi du marché,
parce que tu n'as pas le droit de marcher à la course.
En plus, pour protéger la course, il faut lutter contre l'infraction.
Pour baisser le taux d'infraction, il faut monter le taux d'intérêt.
C'est bien dans l'intérêt des banquiers qu'on lutte contre les infractions,
John EsCrow, il l'avait bien compris, lui.

Les compagnies, elles doivent suivre la course,
C'est pour ça qu'elles engagent de la main-d’œuvre bon marché.
Le gouvernement aussi doit suivre la course.
C'est pour ça qu'il met les travailleuses à pied.
Il restructure les structures,
Il récupère les écologistes,
Il envoie alors les malades on ne sait où, vers un mirage déambulatoire,
Il force les infirmières à panser les coupures.
Pourtant, la santé n’est pas coupable.
Ah oui, le gouvernement nous impose ses politiques, mais n’impose pas les riches,
Il les laisse plutôt cacher leur motton dans des paradis visqueux.

Et çà finit toujours pareil, la course.
Pendant que les courtiers courent,
les profiteurs se réunissent dans un grand banquet de banquiers.
Vous savez, les banquiers, ils sont habitués à ce genre de fête,
car les banques n'embauchent pas, elles débauchent.
Dans ce banquet, les banques en profitent pour se manger entre elles, pour se fusionner.
Elles en profitent surtout pour nous manger la laine sur le dos.
Je leur ai pourtant dit : "Ce n'est pas parce que vous vous appelez Desjardins que vous devez nous prendre pour des légumes."
Mais les profiteurs qui contrôlent les banques, ils continuent à s'engraisser
et en plus, ils nous disent qu'il faut couper dans le gras,
Moi je dis : "D'accord, coupons dans le gras, fini le graissage de patte."

Et à force de tout manger, les profiteurs accumulent un gros motton.
Ils se retrouvent avec un énorme très gros motton dans la gorge, alors ils crachent, c'est le krach boursier.
Et là, les courtiers se mettent à courir deux fois plus vite,
mais cette fois ils courent sur la banque-route.
Et tout dégringole :
les actions chutent,
les profiteurs se tirent en bas de leur tour d'ivoire,
Et tout finit par tomber dans le gouffre financier.

Moi, je leur avais dit : "vous pouvez toujours courir, mais vous courez à votre perte"!

Mais même après le krach, les profiteurs ont encore un gros motton
Ah oui, les profiteurs, ils ont eu le temps d'amasser un beau spécule.
Et ils le montrent, leur spécule, ils aiment çà le montrer, c'est du vol à l'étalage,
Et c'est nous qui mangeons la volée.
Nous restons toujours sous l’emprise des entreprises.
Et puis, après tout, c'est pas parce qu'on paye comptant qu'on est heureux.

Je ne vais pas seulement vous compter la version officielle,
je vais vous compter aussi la subversion.
Moi, je ne me suis pas laissé faire.
Je me suis dit que ce n'est pas parce qu'on en a plein le cul qu'il faut rester assis.
Tout d'abord, j’ai participé à des groupes studieux,
Au début, on se disait, si la jeunesse est une richesse, que vaut-elle si elle est endettée?
Alors, on voulait garder au frais la scolarité,
On s'est donc battu pour le gel.
Et puis, on a compris qu'il fallait changer l'éducation et la société au complet.
On avait compris que l'école, c'est une histoire de lutte de classes.
Un bon exemple, les écoles sont comme des centres d'achats, avec de la publicité partout,
L'école ne nous apprend plus à penser, mais à dépenser.

Depuis, je milite dans un groupe très connu, un groupe populaire.
Ses membres sont tellement politisés que même leur téléphone est tous le temps engagé !
Ensemble on s'est dit : "C’est pas parce que notre salaire descend qu’on n’a pas le droit à un revenu minimum décent".
Au moment de passé à l’action, on s’est dit : "Si on veut mettre fin à l'injustice, il faut viser juste".
"Et puis, les banques, elles ont rien à faire, alors, on n’a qu'à les occuper".
"Il ne faut pas investir dans les banques,
il faut investir les banques".
On se bat pour l'égalité, mais c'est pas en toute légalité.
Alors on s'est fait ficher, mais on s'en fiche.
On a compris, les profiteurs, ils vivent dans des tours d'ivoire, ils ne sont pas sans défense.
Finalement, on s’est dit que : "C'est pas parce que les profiteurs jouent à la course, qu'il faut les laisser courir"!

Sébastien Bouchard

*L’auteur propose ici un pastiche de Sol, le personnage de Marc Favreau

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