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WomenAction au Sommet des peuples - 19 avril 2001vieuxcmaq, Jueves, Abril 19, 2001 - 11:00 (Analyses)
Nicole Nepton (nnepton@videotron
Une équipe de WomenAction (North America and Europe - www.womenaction.org) commente l'actualité du Sommet des peuples au jour le jour d'un point de vue féministe. CONTENU Une guerre hommes/femmes? À en croire les sept femmes témoins du Conseil des Sages, organisé le 18 avril au soir par le Forum Femmes et mondialisation, l'urgence est à l'ordre du jour. Que ce soit au Mexique, au Guatemala, au Canada ou encore en Colombie, des femmes sont précarisées, ruinées, expulsées, violées, tuées, vendues, jetées en pâture sur les trottoirs, disparaissent en masse et dans la plus grande indifférence de leurs compatriotes. Certes, la mondialisation financière accélère la prolifération de ces exactions mais elle ne fait que s'appuyer sur une oppression ancestrale, celle du patriarcat. Dans cette société à domination masculine, on est en droit de se demander ce qui justifie une telle tolérance. Parce que, de fait, hormis les femmes, aucune autre voix ne s'élève pour dénoncer l'impunité de ces crimes. Naître femme autoriserait-il le fait d'être la cible ou le prêt-à-consommer des hommes? Dans un contexte de dénonciation des accords de libre-échange, n'est-on pas en droit de réclamer la solidarité des hommes? Même si le document des Alternatives du Sommet des Peuples fera la part belle aux revendications et à la résistance des femmes - et c'est une véritable avancée pour le mouvement féministe - il manque encore fondamentalement un réel engagement de soutien des militants des mouvements sociaux dans la dénonciation de l'oppression spécifique des femmes. Joelle Palmieri - Les Pénélopes - Womenaction Une question de vie ou de mort Au cours du Tribunal des femmes qui avait lieu le 18 avril à Québec, 250 femmes ont condamné à l’unanimité la mondialisation néo-libérale. Au terme d’un long procès, ce qu’il faut retenir de leurs témoignages selon ce que Françoise David, présidente de la Fédération des femmes du Québec, rapportait au cours de la plénière du Sommet des peuples, c’est que la question du respect des droits humains est une question de vie ou de mort. Pour les femmes qui accouchent sans pouvoir s’offrir des services médicaux, pour celles qui n’ont pas d’autre option que de se faire avorter clandestinement, pour celles et ceux qui doivent travailler dans des conditions insalubres, pour les personnes âgées auxquelles on n’offre pas de services ni de soutien, pour les enfants qu’on envoie à la guerre, pour les femmes qu’on traite comme un butin de guerre et qu’on viole, la mondialisation néo-libérale est une question de vie ou de mort. OUI aux droits humains, NON à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA)! Nicole Nepton - Cybersolidaires - WomenAction L'économie solidaire en marche Quel que soit le thème des forums du Sommet des Peuples (éducation, rôle de l'Etat, droits humains, communication…), force est de constater que la notion d'économie solidaire entre doucement mais sûrement dans la gamme des stratégies à mettre en œuvre pour lutter contre la mondialisation néo-libérale. Basés sur la maîtrise des outils de production par les "entrepreneur-es", la rémunération du travail et non du capital mais surtout la volonté d'interagir sur son environnement social, ces modèles économiques, particulièrement portés par les femmes partout dans le monde, incarnent une véritable alternative dans tous les domaines. Reste à convaincre les politiques de mettre en place des lois appropriées, dans chaque pays, pour en faciliter la mise en œuvre. Par ailleurs, comme le soulignait un participant de la plénière de fermeture, ce 19 avril, les logiques monétaires doivent être mises à bas. Cela nécessiterait un réel travail sur les nouveaux indicateurs de richesse afin de "quantifier" la plus-value sociale, mais, ici, personne n'en n'a touché mot. Joelle Palmieri - Les Pénélopes - Womenaction Notre propre agenda ! Mercredi matin, lors de la table ronde organisée dans le cadre du forum Communications, Sophie K. Ly de l’AMARC (Association mondiale des radios communautaires) a plaidé pour que les groupes formant la société civile créent leur propre agenda. Estimant que les grands événements comme le deuxième Sommet des peuples des Amériques sont organisés en réaction à d’autres comme le Sommet des Amériques, elle a émis le souhait que la société civile définisse elle-même ses échéances et ses priorités. Pour madame Ly, la société civile a le droit de siéger à la table des décideurs. “Nous sommes nombreux et représentatifs” dit-elle. Cette force dans le nombre et la représentativité lui fait dire que la société civile doit “revendiquer dans tous les organismes internationaux” et même, à la limite, travailler avec eux. Ce dernier axe d’intervention ne fait pas l’unanimité de tous et toutes, mais l’intervention de Sophie K. Ly a le mérite de mettre en lumière la nécessité qu'un regroupement tel que l’Alliance sociale continentale envisage son propre échéancier selon ses objectifs et ses priorités. Les femmes et les hommes ayant participé aux forums auront dégagé cette semaine les axes d’intervention ayant fait consensus et leur apparaissant les plus importants à défendre. Espérons que la déclaration finale issue de la plénière du Sommet sera suffisamment rassembleuse pour rallier les populations de tous les pays des Amériques et ainsi bâtir une solidarité continentale que les gouvernements ne sauront ignorer. Colette Lelièvre - Cybersolidaires - WomenAction |
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