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David Suzuki s'adresse au Sommet des peuplesvieuxcmaq, Jueves, Abril 19, 2001 - 11:00
Atlantic Environmentalist (Atlantic_Enviro@lycos.com)
David Suzuki s'est adressé aujourd'hui au Sommet des peuples, dans le cadre de l'activité "Modèles de lutte et de résistance: alternatives pour un monde différent". Il y a présenté son point de vue sur l'économie, la globalisation, la biodiversité et particulièrement sur l'influence de la génétique sur ces phénomènes. Parmi les autres conférenciers se trouvait Ferney Piou du Collectif haïtien pour la protection de l'environnement et un développement alternatif (Haïti). David Suzuki s'est adressé aujourd'hui au Sommet des peuples, dans le cadre de l'activité "Modèles de lutte et de résistance: alternatives pour un monde différent". Il y a présenté son point de vue sur l'économie, la globalisation, la biodiversité et particulièrement sur l'influence de la génétique sur ces phénomènes. Il a commencé sa présentation en disant qu'il "ne parlerait pas de la ZLÉA, mais plutôt de la durée". Il a continué en disant que l'humanité existe depuis 200 000 ans et que pendant 99,9 % de cette période elle a coexisté avec la nature, entendant par là que, lors des derniers siècles, nous avons plutôt essayé de l'ignorer, tout en nous croyant capables d'assurer nous-mêmes tous les services présentement assurés par la nature. Il a continué en disant qu'à l'heure actuelle, nous n'avons plus qu'un seul devoir civique : la consommation. Il a donné comme exemple le fait que, lorsque l'économie connaît un ralentissement, nos politiciens nous disent que nous avons trop peur de consommer et nous encouragent à devenir de meilleurs consommateurs. Il a ensuite abordé le sujet de la biodiversité, expliquant que nous avons besoin d'une Terre très diversifiée, autant au point de vue de la génétique, des espèces que des écosystèmes. Il y a ajouté l'ethnodiversité (ou diversité des cultures) pour les humains. Sans cela, nous serons plus susceptibles de connaître le même genre de problème qu'une monoculture forestière (c'est-à-dire une forêt peuplée d'une seule espèce d'arbre) qui peut être dévastée par un seul virus. Sans diversité, nous perdons la capacité de survivre dans divers nouveaux environnements. Le sujet suivant abordé par M. Suzuki était: « Nous vivons à l'heure actuelle dans un désert biologique entouré par l'humanité ». Cette phrase fait référence au fait que nos villes ne contiennent pas d'autres formes de vie que les humains. De plus, « L'économie est basée sur la notion que nous sommes la meilleure chose ayant jamais existé sur cette planète ». Les politiciens en sont persuadés, mais « dans la vraie vie, l'écosystème assure toutes sortes de services ». Les sciences économiques croient que tout ce qui n'est pas une création humaine n'est qu'une « chose externe » (« externalities ») (par exemple, la couche d'ozone, les forêts qui produisent l'oxygène). M. Suzuki nous a demandé d'interroger nos professeurs d'économie à ce sujet, à savoir s'ils croient que ce sont des choses sans importance et qui ne comptent pas. Il a terminé avec des commentaires tels que: "nous vivons dans un système si insensé qu'il croit que si l'économie n'est pas en croissance, elle meurt". Il a donné comme exemple le cas de son ami, propriétaire de la compagnie Roots, qui lui a dit qu'aucune banque n'acceptera de lui prêter de l'argent si la compagnie n'est pas constamment en expansion. M. Suzuki a qualifié cette situation de "folle et tout simplement impossible à soutenir". Parmi les autres conférenciers se trouvait Ferney Piou du Collectif haïtien pour la protection de l'environnement et un développement alternatif (Haïti). Il a raconté qu'en 1987, 7000 tonnes de déchets toxiques ont été expédiées de Philadelphie avec le consentement des dirigeants haïtiens. En tout, 50 000 tonnes de déchets ont été déchargés à Haïti à la fin des années 1980. En 1988, le gouvernement haïtien a ordonné aux bateaux qui contenaient les déchets [de repartir] (ils n'étaient pas retournés aux USA après avoir déchargé leur cargaison). Ceci n'a été possible qu'après une immense protestation de la part du peuple haïtien et plusieurs études de l'EPA et de Greenpeace qui ont détecté de nombreux métaux toxiques dans le sol, dont du mercure. Les bateaux sont partis en laissant derrière eux de 4 000 à 6 000 tonnes de déchets sur une plage appelée Guana. Les États-Unis ont déclaré que les déchets toxiques, qui étaient étiquetés comme tels, étaient des fertilisants. Les Haïtiens ont alors construit un réservoir pour déposer les déchets, mais ne l'ont pas couvert. Tous ceux qui ont manipulé ces substances sont tombés malades et l'environnement local a subi des dommages. Une quarantaine d'organismes se sont regroupés pour organiser une campagne en faveur du renvoi des déchets aux États-Unis. En 1997, dix ans après le déchargement des déchets, une nouvelle campagne a été lancée pour obtenir l'enlevement des déchets. Cette campagne a eu des résultats presque immédiats, puisque 10 mois plus tard, les gouvernements haïtiens et américains ont entrepris des négociations. En 1999, l'organisme qui avait organisé la dernière campagne, Copodog, a été informé par les autorités environnementales fédérales américaines qu'un bateau rapporterait les déchets aux États-Unis (ce qui a été fait depuis). À l'époque, les deux gouvernements ont tenté d'étouffer l'affaire, pour éviter de nuire à la réputation des deux gouvernements ayant laissé cette situation se produire pendant 12 ans. Des gouvernements africains ont dû livré des batailles semblables, et les ont gagnées. Selon Ferney Piou, ils ont toutefois eu besoin de l'aide de plusieurs groupes locaux et internationaux. Il a conclu en disant que la situation ici à Québec est semblable et que « les dirigeants devront venir nous parler à genoux ».
Adresse du site de la Fondation David Suzuki
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