la presse écrite était absente du forum des communications.

Le forum sur les communications s'est tenu au complexe Méduse les 17 et 18 avril dans le cadre du sommet des peuples. Le but premier de cette rencontre était d'ajouter un chapitre à la déclaration du sommet des peuples des Amériques dans le rapport sur les alternatives. Jusqu'à présent, aucune position ou proposition concernant les communications n'avait été inclus dans ce document. Les radios communautaires étaient bien représentées mais pour ce qui est de la presse écrite, il n'y avait personne. Que s'est-il passé?

J'ai interrogé comme j'ai pu les personnes sur place sans véritablement obtenir de réponses. Pourquoi la presse écrite était absente du débat? L'a-t-on invitée? Je ne sais pas. Certes, le fait qu'il y ait déjà un forum sur les communications relève en soi d'une victoire. Nous ferons partie dorénavant des grands regroupements qui s'opposent à la mondialisation des marchés. Je sais aussi qu'il faut bien partir de quelque part et que c'est l'AMARC (association mondiale des artisans de la radio communautaire) qui, étant responsable de l'événement, a privilégié les questions reliées à la radio communautaire. Je comprends aussi que la réalité du sud des Amériques fait en sorte que le médium radio soit le plus approprié étant donné, entre autres, l'analphabétisme d'une grande partie d'entre eux. De plus, leur condition économique précaire ne leur donne pas toujours l'opportunité d'acheter des journaux écrits.

Mais tout de même, ne fallait-il pas assurer un minimum de présence de tous les médias de communication? La presse écrite alternative brillait par son absence. Réalise-t-on vraiment l'impact et l'emprise que les grands réseaux de communication ont et auront davantage dans nos vies? Théoriquement, oui, mais il semble que dans la pratique, il en soit autrement. Il n'y a eu personne dans le secteur écrit pour venir donner son point de vue, aussi minimal soit-il.NIET. Ne sommes-nous pas un peu victime du modèle spectaculaire des grandes télévisions et presse commerciales, en ce sens qu'il soit plus attirant de couvrir les événements que de privilégier la réflexion ou une critique de fond sur ce relativement nouveau mais ô combien puissant médium . Comme un représentant de l'Alliance Continentale le disait à la plénière de clôture, notre défi est de s'organiser. Visiblement, nous ne le sommes pas.

Les communications sont un secteur clé dans la lutte pour obtenir la démocratisation. N'oublions pas qu'il reste encore beaucoup trop de pays où le système politique en place empêche les journalistes de faire leur travail. Quelqu'un me disait hier, avec un air quelque peu condescendant: - que fais-tu en communication, c'est un univers néolibéraliste! Et bien voilà la réponse que je n'ai su donner sur le coup mais que je ferai ici. Les grandes multinationales contrôlent et monopolisent l'information la considérant comme une simple marchandise. Si nous ne prenons pas part à la construction d'alternatives, qui le fera? En ce sens, les médias électroniques tout comme les médias écrits sont et seront toujours nécessaires, voire complémentaires. Ils sont un formidable outil pour dénoncer les abus de pouvoir actuels et il importe de rallier toutes les ressources en ce sens afin de rejoindre, informer et éduquer le plus grand nombre possible. Mais encore faudra-t-il que nous nous dirigions dans la même direction. Ensemble.