Québec est une ville habituée aux débordements de foule. Pour le Sommet on se barricade.

Mercredi après-midi le 18 avril. Québec est indéniablement une ville fébrile. On s'acharne partout en vue de la cohue appréhendée. Ça barricade à qui mieux mieux dans une ville habituée aux débordements, où les vitrines pètent plus souvent qu'à leur tour.

Et cette fois-ci on en annonce une bonne ! Buanderie, bars, restaurants, librairies, un peu partout on s'affaire à protéger les meubles et les précieuses vitrines — que les compagnies d'assurances de Québec n'assurent plus...

Une dame de Québec dans la jeune soixantaine s'est dit qu'il fallait absolument faire un effort pour voir le centre-ville. Impressionnée par cette danse de contre-plaqués, elle croit qu'on «...ne verra plus jamais ça dans le monde, une rencontre comme celle-là, parce qu'aucune ville ne voudra consacrer autant de moyens de sécurité.» Les gens du quartier ont peur ou s'en vont. Le climat de paranoïa est réel.

Un peu plus loin sur la Côte d'Abraham, même L'ÉCHOLOGIK est en berne. On est pourtant ici au siège social du Parti Marijuana et du Bloc Pot à Québec, dans un magasin d'articles de chanvre, et que ses proprios auraient plutôt tendance à manifester avec le monde. Le proprio Jean-Philippe Lapierre et son collègue Alain Simard sont formels : « On prépare la guerre parce qu'on s'attend au pire. Toute la Côte d'Abraham y a déjà goûté il y a deux ans à la Saint-Jean-Baptiste », la Fête nationale des Québécois, pour ceux qui ne le sauraient pas. C'est par la Côte d'Abraham que les manifestants ont alors été refoulés, et de la casse il y en a eue. Aux frais du propriétaire. Alors on se barricade.

Michel Lefebvre
sous...@mlink.net
Mercredi 18 avril 2001