Le ministre de la sécurité publique du Québec, M. Serge Ménard a récemment déclaré que les mesures de sécurité prisent pour le Sommet des Amériques sont des mesures humanitaire. Sur la question de l’évacuation de la prison d’Orsainville, il a déclaré que c'était dans l'intérêt des manifestants, pour empêcher qu'ils aient des prises de becs avec les autres détenus et si le gouvernement du Québec a décidé de vider également une aile d'hôpital, c’est pour assurer que les manifestants reçoivent toute l'aide médicale nécessaire. Voilà de quelle façon le gouvernement tente de justifier les mesures de répression mises en place pour éliminer le mouvement du peuple à la défense de ses droits. C'est par souci humanitaire.

Les «mesures de sécurité» à Québec: le «souci humanitaire» de l’État

- Alexandre Deschênes -

Le ministre de la sécurité publique du Québec, M. Serge Ménard a récemment déclaré que les mesures de sécurité prisent pour le Sommet des Amériques sont des mesures humanitaire. Sur la question de l’évacuation de la prison d’Orsainville, il a déclaré que c'était dans l'intérêt des manifestants, pour empêcher qu'ils aient des prises de becs avec les autres détenus et si le gouvernement du Québec a décidé de vider également une aile d'hôpital, c’est pour assurer que les manifestants reçoivent toute l'aide médicale nécessaire. Voilà de quelle façon le gouvernement tente de justifier les mesures de répression mises en place pour éliminer le mouvement du peuple à la défense de ses droits. C'est par souci humanitaire. Regardons cela de plus près.

Depuis un an et demi, le gouvernement du Québec ne ménage aucun effort pour réprimer et attaquer violemment la jeunesse, lorsque celle-ci met de l'avant son ordre du jour qui ne correspond pas à celui du gouvernement pour les jeunes. Les exemples ne manquent pas: durant le Sommet du Québec et de la jeunesse en février 2000, la police anti-émeute a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestations. Durant le G-20 à Montréal, les policiers ont sortis les chevaux pour intimider et disperser les manifestants. Est-ce là des mesures humanitaires? Lorsque les travailleurs dénoncent les mesures antisociales du gouvernement, ils sont frappés par un décret ou menacés de lois spéciales. On leur interdit de manifester et si cela ne marche pas, le gouvernement envoie sa police pour arrêter toute forme de protestation. Fait-il cela par souci humanitaire?

Comment peut-on parler de mesure humanitaire dans une société où les droits humains ne sont ni reconnus ni respectés? Plusieurs ont l'illusion que la Charte des droits et libertés garantit le respect de nos droits et que les mesures de répression du gouvernement contreviennent à cette charte. Mais si l'on regarde la charte de plus près, on peut voir que cette charte ne donne aucune définition d'un droit et ne garantit aucun droit, puisque ceux-ci doivent s’exercer dans une «limite raisonnable» et que leur négation peut être confirmée par un tribunal.

Les gouvernements du Canada et du Québec nous montrent très clairement avec les mesures misent en place pour le Sommet des Amériques que ce n'est pas les intérêts ou la sécurité du peuple qu'ils défendent, mais les intérêts des grands monopoles. Les gouvernements font beaucoup de tapage à l'effet que le Québec est une société démocratique qui reconnaît les droits de tous. Mais en pratique, l'on peut voir de quelle façon sont traités ceux qui exercent leurs droits. La vérité est qu'au Canada et au Québec, les droits ne sont pas garantis. Lorsque l'État use de son appareil policier pour intimider le mouvement du peuple, lorsqu'il use de violence à l'égard du peuple qui cherche à prendre en main sa vie, on ne peut considérer ces méthodes comme étant humanitaire ou démocratique.

Malgré le fait que les gouvernements tentent de faire croire que ce sont les manifestants qui sont violents, on voit très bien ici qui impose cette violence, contre qui et dans quels intérêts utilise la violence. Les événements entourant le Sommet des Amériques sont un bon exemple de comment le gouvernement criminalise et attaque le peuple à la défense de ses droits.

L’arrogance de Ménard est à son comble lorsqu’il déclare que les mesures misent en place pour le Sommet des Amériques partent d’un souci humanitaire. Au contraire, elles constituent une provocation, une tentative d’intimidation et une attaque contre le peuple.