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Guerres de demain: le pire est à venirvieuxcmaq, Sábado, Marzo 24, 2001 - 12:00
Bertrand Vagnon (vagnonb@magellan.umontreal.ca)
Prenant part, hier à l'Université de Montréal, au colloque organisé par le Réseau québécois pour la levée des sanctions contre l'Irak, le Père Jean-Marie Benjamin s'est alarmé de la situation de ce pays. L'embargo demeure synonyme de désastre humanitaire. Le peuple iraquien risque de souffrir encore longtemps. De faim mais surtout de pollution radioactive. Guerres de demain : le pire est à venir Prenant part, hier à l'Université de Montréal, au colloque organisé par le Réseau québécois pour la levée des sanctions contre l'Irak, le Père Jean-Marie Benjamin s'est alarmé de la situation de ce pays. L'embargo demeure synonyme de désastre humanitaire. Le peuple iraquien risque de souffrir encore longtemps. De faim mais surtout de pollution radioactive. L'auteur du livre Iraq : l'apocalypse ( Éditions Favre, Lausanne, 1999) a consacré les trois dernières années de sa vie à enquêter en Iraq sur les effets des bombardements et des sanctions sur la population civile. Son constat est sévère : " on a une rage dans le cœur sur ce qui se passe là bas " dit-il. Il dénonce la désinformation dont sont victimes les opinions occidentales : " vous ne pouvez pas imaginer 10% de ce que vit la population " continue-t-il. La situation sanitaire reste dramatique. " On soigne les enfants victimes de leucémie avec des plantes médicinales " affirme-t-il. Durant son premier voyage en 1998, il a d'ailleurs constaté les conséquences de l'opération " Renard du Désert ". J'ai vu ce que les États majors américains et britanniques appellent des frappes chirurgicales, j'ai vu l'impact de leurs missiles intelligents sur des hôpitaux déjà démunis de tout ", lance-t-il à la cinquantaine d'étudiants présents. Le fonctionnaire international (il travaille pour le compte de L'Unicef) pense que la question essentielle du dossier iraquien, c'est l'utilisation de l'uranium appauvri dans les bombardements de la coalition et maintenant des forces anglo-américaines : " l'usage de l'uranium dans les projectiles alliés pour percer les blindages iraquiens était un scandale en 1991. Mais encore aujourd'hui, les États Unis persévèrent dans cette voie. Alors que des études sont sorties, prouvant la dangerosité de cet armement ". Sur quelles données fondent-ils son analyse? Sur une vidéocassette tournée par le Pentagone, destinée au commandement militaire en Irak pendant la guerre. Elle présente les armes contenant de l'UA et les moyens de se protéger des particules radioactives dégagées. Il rappelle l'exemple de l'unité du sergent US, Carol Picout : " durant la campagne, Tempête du désert en 1991, 17 soldats sous son commandement se sont trouvés à proximité d'un char américain touché par un obus. Une fumée blanchâtre se dégageait, avec des particules radioactives. A l'heure actuelle, cinq soldats sont morts, deux se sont suicidés et tous les autres ont développé des maladies. " Revenant d'un voyage en Iraq, le Père Benjamin pense que la contamination radioactive de l'Iraq va perdurer. " La population subit cette contamination. L'accroissement du taux annuel des malformations à la naissance est de 350%. Le sud du pays reste le plus touché. " dit-il. A cet instant, il diffuse une dizaine de photos toutes plus terrifiantes les unes que les autres : enfants ayant le cerveau en dehors de la tête, les yeux de côté. Aucun programme de décontamination n'est annoncé. Pourtant, l'Iraq a reçu un million de projectiles à l'UA et le pays est parsemé de véhicules rouillants à fort degré de radioactivité. Certains pays, au premier rang desquels on retrouve la France et l'Italie, commencent à prendre conscience des effets dramatiques de cet armement. Par compassion pour le peuple iraquien? Le Père Benjamin ne le croit pas : " le tournant, c'est la guerre en Bosnie. Depuis, des soldats en contact avec des débris de ces projectiles sont victimes de leucémies. Dernièrement, durant la guerre en Serbie, une dose massive de missiles à l'UA a été déversée et ses effets ne s'arrêtent pas aux frontières. En Italie, une élévation de la radioactivité s'est fait sentir. " Des commissions parlementaires ont été crées pour mesurer les effets de ces frappes. Pourtant, une reconnaissance de la dangerosité de cette arme est peu probable. D'abord parce que cela forcerait les commandements alliés à reconnaître leurs responsabilités dans ce dossier. Mais surtout parce que les gouvernements occidentaux ne sont pas disposés à indemniser leurs soldats… et encore moins le peuple iraquien. |
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