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De la démocratie des Amériques... entrevue avec Marc Lortievieuxcmaq, Jueves, Marzo 22, 2001 - 12:00
Véronique Talbot Shano Everett (Impact-campus@public.ulaval.ca)
En entrevue avec Impact Campus, en décembre, Marc Lortie, sherpa du Sommet de Québec (représentant personnel de Jean Chrétien), a affirmé que la diffusion et la consolidation de la démocratie sont la "raison d’être" des négociations qui mèneront à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). De la démocratie des Amériques... entrevue avec Marc Lortie Shano Everett et Véronique Talbot En entrevue avec Impact Campus, en décembre, Marc Lortie, sherpa du Sommet de Québec (représentant personnel de Jean Chrétien), a affirmé que la diffusion et la consolidation de la démocratie sont la "raison d’être" des négociations qui mèneront à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). La métaphore est filée à la perfection: le sommet, le sherpa, l’ascension, les obstacles, et même la haie… Faute d’être nouvelle, la formule a au moins le mérite d’être claire: le processus sera parfois long, complexe et ardu, mais tous ensemble, les 34 chefs d’État et de gouvernement tenteront de "changer les mentalités" pour atteindre le Sommet, soit évidemment le bien-être de leurs populations respectives. Grandeur et misère de la démocratie "Les gens aspirent à une prospérité plus grande, à une répartition des richesses plus égalitaire et se disent: comment allons-nous faire ca? [...] C’est le modèle du Nord qui assure à ses populations un bien-être équivalent et également réparti, a insisté M. Lortie, visiblement sincère. Pour assurer le développement des valeurs démocratiques [...], il faut assurer les conditions d’une meilleure prospérité." Selon le sherpa, dans ces conditions, il n’y aurait nulle inquiétude à avoir quant aux programmes sociaux, dans un pays (le Canada) dont l’économie "croît à un rythme annuel de 4,8%". Pour M. Lortie, la mise en place de la démocratie sera facilitée par une double dynamique: la carotte est à son avis la promesse d’un développement économique alors que le bâton sera la menace "de ne pas tirer avantage des bénéfices du libre-échange". En effet, ceux qui succomberont à la "tentation de mettre en place des régimes militaires" seront mis au ban de la communauté des Amériques. Un système, d’après M. Lortie, qui ne peut que faciliter la transition d’un maximum de pays des Amériques vers la prospérité économique et la démocratie. Toujours selon Marc Lortie, démocratie rime souvent avec contestation, donc la vague de manifestations autour des négociations entourant la ZLÉA ne l’étonne pas plus qu’elle ne l’alarme. Il se défend d’ignorer le message de ces opposants, affirmant au contraire "prendre en considération les vues des représentants de la société civile", entre autres l’Alliance sociale continentale, par le biais d’un "dialogue qui est fait dans un très grand esprit d’ouverture et qui est satisfaisant". Quant à ceux qui ne participeront pas au Sommet parallèle "officiel", le sherpa se fait moins conciliant, estimant qu’il est dommage de devoir gérer des "casseurs" et des "marginaux". Que l’on se rassure, Marc Lortie est convaincu que ces derniers ne se trouvent pas à l’Université Laval. "Ils sont en dehors du système, mécontents [...]. Leur seul recours est de ne pas s’engager dans le dialogue, mais de les casser", a-t-il jugé. M. Lortie a ajouté que l’événement n’engendrerait pas de violence, pour la simple raison qu’il y aurait dialogue. Et les journalistes? Questionné sur certains détails plus techniques de la rencontre de Québec, le directeur des relations avec les médias du Sommet, Denys Tessier, a confirmé à Impact Campus que les formulaires d’accréditation seront disponibles à la fin du mois de janvier mais a ajouté du même souffle "qu’il va y avoir des critères très précis" de sélection des demandes, qui ne sont cependant "pas déterminés". Comprendre spécifiquement que les médias étudiants ne seront probablement pas de l’expédition... Par ailleurs, plus tôt dans la journée, le sherpa a rencontré les gens de l’Institut québécois des hautes études internationales à l’Université Laval. Il a annoncé que 3 000 journalistes étaient attendus à Québec pour couvrir le Sommet, y voyant la preuve que "l’événement (sera) couvert de façon extrêmement transparente". Lors de la rencontre, il a identifié trois grands défis pour le Sommet: le cynisme de la population par rapport à la ZLÉA, la question de la sécurité des hôtes et la place du gouvernement du Québec. Enfin, le sherpa y est allé d’une bonne vieille boutade sportive en illustrant sa vision personnelle de la démocratie: "c’est pas comme une joute de hockey [...] il faut trouver la mesure nécessaire pour faire avancer les choses." |
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