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Un dangereux précédent

vieuxcmaq, Martes, Marzo 20, 2001 - 12:00

Gilles Simard (cbv@oricom.ca)

Divers intervenants, dont Julius Grey et Jean-Claude Bernheim, de l'Office des droits des détenu(e)s, commentent la décision du ministre Ménard de vider la prison d'Orsainville en prévision du Sommet des Amériques.

"Un dangereux précédent",
-Jean-Claude Bernheim, Office des droits des détenu-e-s

par Gilles Simard

Au moment d'aller sous presse, il est à peu près certain, selon nos sources, que les autorités provinciales et fédérales auront paraphé un accord permettant le transfert par avion de Québec à Port-Cartier de quelques 200 détenu(e)s et prévenu(e)s du Centre de détention de Québec. Une situation, on l'aura deviné, qui soulève un tollé, tant chez les observateurs du milieu, que dans la population carcérale en général.

Colère et indignation
Ce nouvel épisode d'Air Bagnard (1), lequel ajoute au climat de confusion et de paranoïa entretenu à souhait par les mesures délirantes du ministre de la Sécurité publique, a le don de rendre furieux Julius Grey, avocat et professeur de droit à l'Université McGill. "Ça n'a aucun maudit bon sens, martèle ce dernier. Ça va à l'encontre de la décence la plus élémentaire. C'est contre nature. On n'a pas le droit, dans une démocratie, de brasser les gens comme ça. On traite des humains comme des boîtes de carton vides..." Même son de cloche pour Jean-Claude Bernheim, de l'Office des droits des détenu-e-s, à Montréal. "C'est immoral, c'est illégal, c'est tout ce que vous voulez. C'est un dangereux précédent. Dans quelle charte des droits on trouve ça, qu'on peut mélanger des détenus des deux régimes politiques distincts...? Depuis quand, s'inquiète M. Bernheim, on a le droit d'éparpiller des prévenu(e)s à gauche et à droite?"

Des autorités très... discrètes
Lorsque nous avons joint M. André Simard, directeur de la prison d'Orsainville, pour avoir des commentaires, ce dernier nous a poliment référé à une autre instance des services correctionnels québécois. Ainsi, M. Guy Samson, directeur de programmes, nous a assuré "qu'un comité de gestion nouvellement formé à l'interne verrait à ce que tout se passe dans les règles. On va s'assurer aussi à ce qu'on ne touche pas aux P.E.M.O. (2). Toute l'opération est parfaitement légale. Vous pensez bien que nos avocats se sont penchés sur l'affaire", soutient le directeur. À la question "A-t-on songé, aux Services correctionnels du Québec, à utiliser des ressources déjà existantes des environs pour héberger des contrevenant-e-s?", M. Samson nous a suggéré d'en discuter avec le ministre Ménard lui-même.

Malheureusement pour les lecteurs et lectrices, bien qu'on nous ait promis une brève entrevue avec le ministre (c'était avant que Christine Mitton, attachée de presse, ne prenne "officiellement" livraison de quelques exemplaires du journal), on n'a pas cru bon de donner suite à cette promesse de rencontre avec Serge Ménard "soi-même".

Enfin, au regard des mesures annoncées par la Sécurité publique, deux des responsables de la Ligue des droits et libertés à Québec et à Montréal, Bernard Talon et Marie-Ève Hébert, ont fait valoir qu'ils entendaient mettre toutes les énergies possibles sur ce dossier : "Nous avons un comité de surveillance des libertés publiques qui entend bien ne pas lâcher le morceau", affirme M. Talon. Ce comité, formé d'une vingtaine d'intervenant(e)s, touche à une douzaine de volets des libertés publiques (l'incarcération, l'immigration. les visas, les enjeux de droit, etc.). "Nous travaillons aussi de concert avec Amnistie internationale, Human Rights Watch, la Commission des droits de la personne, etc. .", conclut-il.

Est-il besoin d'ajouter, qu'à Droit de parole, on n'a pas l'intention, non plus, de lâcher le morceau?

1.Air Bagnard : film mettant en vedette Nicholas Cage et John Malkovich, paru il y a quelques temps
2. P.E.M.O. : Programme d'encadrement en milieu ouvert



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