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Solidarité avec les trois de Chattanooga : 50 personnes manifestent à Québec

vieuxcmaq, Sábado, Marzo 10, 2001 - 12:00

Nicolas Phébus (nicolasphebus@yahoo.com)

Une cinquantaine de personnes ont finalement répondu à l'appel à la solidarité avec les trois de Chattanooga lancé par le Groupe anarchiste Émile-Henry et le collectif libertaire Le Maquis. 500 tracts ont été diffusés lors d'un rassemblement au Carré d'Youville, avant une marche qui nous a mené au consulat américain où, après un speech de convenance, le drapeau américain fut brûlé.

Une cinquantaine de personnes ont finalement répondu à l'appel à la solidarité avec les trois de Chattanooga lancé par le Groupe anarchiste Émile-Henry et le collectif libertaire Le Maquis. 500 tracts ont été diffusés lors d'un rassemblement au Carré d'Youville, avant une marche qui nous a menés au consulat américain où, après un speech de convenance, le drapeau américain fut brûlé.

Le cas des trois de Chattanooga

Le 19 mai 1998, Lorenzo Kom'boa Ervin, Damon McGee et Mikail Musa Muhammad, tous trois membres du collectif Black Autonomy (des libertaires noirs qui font dans l'organisation communautaire des getthos), ont organisé une manifestation contre la brutalité policière et les meurtres racistes (40 morts aux mains de la police depuis 1980). Cette manifestation, rassemblant 150 personnes, dénonçait le meurtre policier récent de deux hommes noirs : Montrail Collins et Kevin McCullough. Évidemment, aucun policier n'a jamais été inquiété dans cette affaire.

La manif, donc, se tenait pendant une séance du conseil municipal lors de laquelle Lorenzo Kom'Boa Ervin devait prendre la parole pour faire connaître les griefs de la communauté noire. Or, sur place, le conseil a changé l'ordre du jour et on a voulu empêcher Ervin de parler. Les membres de Black Autonomy se sont alors imposé physiquement et Ervin a fait son speech, dans la salle de réunion, avec un mégaphone. C'est alors que la police est intervenue, arrêtant et brutalisant Lorenzo Kom'boa Ervin, Damon McGee et Mikail Musa Muhammad, qui seront tous accusés peu de temps après, d'avoir "perturbé" une réunion légale et pacifique.

Finalement, après une saga de deux ans et demi, le 12 janvier 2001, les trois étaient reconnus coupables de méfait et le 26 février, la juge arguant que "leur cause était juste, mais leur moyens condamnables", ils ont été condamnés à une sentence suspendue, des travaux communautaires et des amendes variant de 500 à 1000$US. Évidemment, aucun des trois n'a ni les moyens, ni l'intention de payer ces amendes et ils vont donc en appel pour faire casser le jugement. De plus, les trois estiment que leur cause crée un dangereux précédant permettant à l'État de réprimer toute manifestation d'opposition (et effectivement, depuis un an, des centaines de militantEs ont été accusés de "perturbation", notamment lors des manifs contre les conventions républicaines et démocrates de l'été passé). Finalement, vivre avec l'épée de Damocles d'une sentence suspendue au dessus de leurs têtes, ne leur plaît guère (il faut savoir qu'Ervin, un ancien prisonnier politique des Black Panthers, et d'autres membres du collectif n'en sont pas à leur premiers démêlés avec la "justice" locale, il s'agit en effet du troisième procès du genre contre des membres du groupe depuis le début de la décennie).

Campagne de solidarité

Lorenzo Kom'boa Ervin, étant un des libertaires américains les plus connus au Québec (où il a fait plus de conférences ces dernières années que les Chomsky, Bookchin et cie), il allait de soi qu'une campagne de solidarité s'organiserait. De plus, il s'agit clairement d'un militant réel et pas seulement d'un orateur ou d'un intellectuel patenté, ce qui attire déjà plus la sympathie. Ainsi, il y a trois semaines, une trentaine de personnes ont défilé à Montréal à l'appel du Comité opposé à la brutalité policière (COBP) qui organise notamment la journée internationale contre la brutalité policière, le 15 mars, en collaboration avec Black Autonomy.

À Québec aussi, où le Groupe anarchiste Émile-Henry et le Comité d'accueil du Sommet des Amériques (CASA), ont déjà été les hôtes à deux reprises de Lorenzo Kom'boa Ervin, les libertaires ont décidé, un peu à la dernière minute, de relancer la campagne. Ainsi, il y a moins de deux semaines, suite au blocage du militant à la frontière canadienne, le Maquis et Émile-Henry décidaient de lancer un appel à une marche.

Si lors du rassemblement à la Place d'Youville nous n'étions qu'une quinzaine (surtout des groupes organisateurs et de la CASA), après 45 minutes de distribution de tracts, nous étions rendu une cinquantaine!!! Il faut dire qu'on a été rejoint par un fort contingent de jeunes libertaires des highshools de partout au Canada qui étaient à Québec pour un Forum Jeunesse quelconque et qui avaient soit vu nos affiches, soit reçu nos tracts (dans certains cas, à peine 5 minutes avant la marche!).

Les slogans les plus populaires, presque tous des créations spontanées, furent : "La police blanchie par l'État pourri", "Donnez-nous un truc blindé, pis on va les libérer", "La police, au service des riches et des touristes" (très approprié dans le Vieux-Québec) et "1, 2, 3, 4, Kill the rich to feed the poor; 5, 6, 7, 8, Organise to smash the state" (1, 2, 3, 4, Tuons les riches pour nourrir les pauvres; 5, 6, 7, 8, Organisons-nous pour détruire l'État).

Nicolas Phébus, pour A-Infos (www.ainfos.ca)

Pour en savoir plus sur quel geste concret vous pouvez faire précisément avec le trio, lire http://www.ainfos.ca/fr/ainfos01659.html , le site du COBP a également pas mal d'info pertinente (http://www.tao.ca/~cobp)

Plogue : ne manquez pas la conférence sur la répression politique à l'Université populaire, mercredi le 14 mars à 19h30 au 1085 de Sallaberry (info : 418-522-0454).

Site web du Groupe anarchiste Émile-Henry


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