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ZLÉA : La volte-face de Chrétienvieuxcmaq, Miércoles, Marzo 7, 2001 - 12:00
Louis-Serge Houle (louis-serge.houle@csn.qc.ca)
La volte-face du premier ministre Chrétien, qui parle maintenant de tenir compte des droits des travailleurs et de la protection de l'environnement dans les négociations sur la ZLÉA, intervient en même temps que les pressions d'entreprises internationales sur le Congrès américain pour inclure, elles aussi, ces droits dans les ententes commerciales. Un virage non moins prononcé, après huit années d'obstruction de l'administration Clinton. Ces changements de cap s'inscriveraient-ils dans le cadre d'une campagne de charme orchestrée par le Forum économique mondial qui souhaite ouvrir le dialogue avec les opposants à la mondialisation pour faire échec à la montée du mouvement anti-mondialisation ? Texte paru dans l'édition de mars de L'Unité (volume 15, numéro 3), journal du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN). Par Louis-Serge Houle ZLÉA D'aucun ont été surpris de la volte-face du premier ministre Chrétien qui défend maintenant l'inclusion de clauses protégeant les droits des travailleurs et l'environnement dans l'accord de libre-échange des Amériques (ZLÉA). Dans son édition du 19 janvier, Le Devoir rapporte l'intervention du premier ministre devant l'Organisation des États américains, à Washington, qui « a fait sursauter ». Des personnes proches de la préparation du Sommet des Amériques se disaient étonnés récemment car les propos du premier ministre s'écartaient de la position que défend le Canada depuis le début des pourparlers sur la ZLÉA. Le quotidien écrit que « ceci constituerait un changement de cap. Le Canada n'a jamais cherché, dans le cadre des négociations sur la ZLÉA, à protéger l'environnement et les droits des travailleurs par les clauses particulières inscrites dans le texte même de l'accord. » Tout n'aurait été, donc, qu'affaire de commerce. Jusqu'à cette déclaration inopinée du premier ministre qui intervient au moment où les grandes corporations américaines font pression sur le Congrès pour inclure, elles aussi, ces droits dans les ententes commerciales. Un virage non moins prononcé, après huit années d'obstruction de l'administration Clinton par le lobby d'affaires, rapporte le Wall Street Journal du 2 février, selon qui Caterpillar et Boeing figurent parmi les chefs de file de ce mouvement. Campagne de charme Il y a d'étranges coïncidences. À l'approche du Sommet des Amériques, en avril à Québec, encore plus. Assiste-t-on à une vaste campagne de charme pour rendre plus attrayants les accords de commerce internationaux, dont le processus de négociation sur la ZLÉA, discuté dans le plus grand secret ? Tout porte à le croire, puisque le Forum économique mondial, qui vient de se terminer, pour la trentième fois, à Davos, a résolu de construire un dialogue avec les organisations non-gouvernementales dans le but avoué de faire accepter les « bienfaits » du commerce international. Ce forum, qui réunit les dirigeants des 1000 plus importantes multinationales, en raison justement du pouvoir que leur confère leur position stratégique, est le lieu de rencontres des grands de ce monde qui discutent argent et moyens d'en faire plus. Les gouvernants de ce monde, y compris ceux du Canada et du Québec, s'y présentent dans le but « de se vendre », pour reprendre l'expression de M. Claude Blanchet de la SGF. Le « Club de Davos », comme on l'appelle, craint la montée du mouvement anti-mondialisation qui ne cesse de croître depuis les négociations avortées de Seattle. Il y a des affaires à faire et s'il faut saupoudrer les ententes de commerce en s'ouvrant aux clauses sociales, pourquoi ne pas aller de l'avant ?, croit-on entendre. La campagne « pro-mondialisation » est bien amorcée. Il fera bon de marcher à Québec le 21 avril.
Site de la Confédération des syndicats nationaux
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