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Les règles du jeu changent, la lutte demeure entière: La gauche mexicaine face au changement de gouvernementvieuxcmaq, Viernes, Diciembre 22, 2000 - 12:00
Alexis Deschênes (alexisdeschenes@hotmail.com)
Un vent nouveau souffle sur le Mexique depuis l’arrivée au pouvoir de Vicente Fox. Le nouveau Président déloge un parti centralisateur, autoritaire, le Parti de la révolution institutionnelle (PRI), au pouvoir depuis 1929. La chute du PRI est bien accueillie par les organisations de la gauche mexicaine. La venue de Vicente Fox, ex-homme d’affaires et politicien de droite, jette cependant un bémol sur leur enthousiasme… Le 1er décembre à Mexico, Vicente Fox prend pour la première fois la parole en tant que Président des États-Unis du Mexique. Il est le premier Président mexicain issu d’une élection où le gagnant n’est pas choisi d’avance. Dans son discours intitulé La révolution de l’espoir, le nouveau Président annonce la démocratisation de la vie politique. Il clame la fin de l’autoritarisme : " En cette nouvelle époque démocratique, le Président propose et le Congrès dispose […] Maintenant, plus que jamais, gouverner exige dialoguer. " Que débute le jeu démocratique ! Comme une entreprise Au Centre d’étude sur le travail et de conseil syndical (CILAS), le coordonnateur Hector De la Cueva croit à l’ouverture démocratique que promet Fox. C’est au niveau de sa politique économique qu’il déchante. Hector De la Cueva pense que Fox, ex-cadre de Coca Cola au Mexique, dirigera le Mexique comme une entreprise. " Fox poursuivra les mesures néolibérales entamées par le PRI au début des années 1990. Les gens ont voté pour un changement, et non pas pour davantage de mesures néolibérales. " Selon le syndicaliste, le défi sera d’amener les gens à faire le lien entre plusieurs aspects de la nouvelle réalité quotidienne, par exemple la privatisation du domaine de l'électricité, et le néolibéralisme. Tout ça, dans le but d'unifier la masse face à une idéologie à plusieurs visages. Sa stratégie : information et formation sur les impacts de la mondialisation de l’économie. Pour rendre plus vert le nouveau cabinet de Fox, formé en bonne partie de gens issus du secteur des affaires, Mme Salazar Ramirez croit que le dialogue ne sera pas suffisant. Son organisation travaillera donc à rassembler le mouvement environnementaliste mexicain, aujourd’hui désarticulé, afin d’en faire un mouvement fort avec une grande force de mobilisation. Son organisation, qui milite depuis 1996, tentera aussi d’établir des alliances avec d’autres groupes sociaux, toujours dans le but de faire contrepoids à la philosophie du profit avant tout. Du côté syndical, l’une des plus grandes luttes actuelles concerne le projet de privatisation du secteur de l’électricité mexicaine. Le PRI avait avancé cette idée. José Luis Ernandès Ayala est un ancien représentant syndical du Syndicat mexicain des électriciens. Il croit que le changement de gouvernement sera favorable aux syndicats dans la lutte contre la privatisation du secteur de l’électricité. Car Vicente Fox est plus flexible que l’ancien Président Ernesto Zedillo, mais aussi parce que " Fox n’est pas assez fort politiquement ". Selon le syndicaliste, le PRI qui bénéficie toujours d’une certaine force politique, n’appuiera probablement pas le projet, le coût politique étant trop élevé. Il estime donc que Fox manquera d’appui s’il veut changer les lois relatives au secteur de l’électricité. * L'auteur poursuit présentement un stage en Médias alternatifs au Mexique avec Alternatives. Il était présent lors du discours du nouveau Président, Vincente Fox, le 1er décembre.
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