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Périmètre de sécurité : Cerner le problème ?vieuxcmaq, Lunes, Noviembre 27, 2000 - 12:00
L'équipe du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (compop@qc.aira.com)
Éditorial du Journal l'Infobourg à Québec sur le périmètre de sécurité En lisant les journaux, le 2 novembre dernier, tous ont appris l'ampleur des mesures prises par les différents services de police pour assurer la sécurité du Sommet des Amériques qui aura lieu dans notre quartier en avril prochain. Honnêtement, ces mesures frisent le délire. Au Comité populaire, plusieurs se demandent comment on a pu, en si peu de temps, passer d'une société relativement démocratique à une autre frôlant dangereusement l'État policier. Nous protestons donc vigoureusement contre des mesures sécuritaires qui auront une fois de plus pour effet de sévèrement brimer les droits des citoyens et des citoyennes. Vouloir clôturer des pans entiers de deux quartiers (Saint-Jean-Baptiste et Vieux-Québec) pendant plusieurs jours pour garantir la sécurité de certains des grands de ce monde, n'a pas de bon sens dans un pays qui se prétend démocratique. Que les autorités veuillent assurer la sécurité des dirigeants économiques et politiques, passe encore. Mais rien ne saurait justifier que pour y parvenir, elles annulent les droits fondamentaux des autres citoyens et citoyennes. C'est à se demander si les autorités - et les médias - se rendent compte que ces mesures impliquent de suspendre la Charte des droits et libertés dans un rayon de plusieurs km2. Voilà bien, pourtant, de quoi il s'agit. Le périmètre de sécurité sera une zone où de facto, les droits d'association, de liberté d'opi-nion, de réunion, de manifestation et de libre circulation ne s'appliqueront plus. Comment peut-on justifier cela dans une démocratie? Comment ne pas penser que l'on dérive tranquillement vers un État policier? Quand on annonce que sera vidée une prison de plus de 600 places pour "accueillir" d'éventuels "casseurs", c'est que d'ores et déjà des arrestations de masse sont prévues. Or, même lors des pires émeutes de la Saint-Jean, par exemple, jamais plus d'une centaine d'arrestations n'ont été effectuées. On tiendra donc pour acquis que les autorités comptent arrêter davantage que quelques "casseurs" isolés. Les manifestations ayant par ailleurs entraîné, depuis 1995, plus de 2 000 arrestations politiques au Québec, on est en droit de se poser des questions. Il est du reste bon de rappeler que "casseurs" ou pas, il est parfaitement légitime de s'interroger sur la mondialisation de l'économie et de manifester contre son lot d'injustice et d'exploitation. Et de quoi parlent-ils au juste, ceux-là qui se gargarisent de ces fameux "casseurs" et de la supposée "violence gratuite" des manifestations contre la mondialisation? Dans la majorité des cas, il ne s'agit que de quelques vitrines de multinationales ou de banques bien ciblées et de graffitis. Peu de choses, finalement, si nous comparons avec n'importe quelle victoire du Canadien en finale de la coupe Stanley ou de la violence de la police avec ses chevaux, ses matraques et son poivre de cayenne. Pourtant, nul n'a jamais pensé vider une prison pour un match de hockey ou une sortie de l'escouade anti-émeute! Enfin, les autorités se rendent-elles comptent que, contrairement à ce que peut affirmer le service de police, ces mesures bouleverseront la vie de milliers d'individus? Plus de 25 000 personnes travaillent et résident sur le territoire visé par le périmètre de sécurité. Tout cela pour une rencontre internationale de dirigeants politiques et économiques. Quelqu'un a-t-il songé à poser une question aussi simple que : si le Sommet exige tant de mesures extraordinaires, pourquoi diable le tenir dans le centre-ville d'une capitale? Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, en collaboration avec ses partenaires (dont la coalition OQP-2001 et le FRAPRU), affirme ici qu'il ne tolérera pas cette dérive sécuritaire et cette remise en cause des droits fondamentaux des citoyens et des citoyennes. Nous mobiliserons tous nos membres pour contester cette atteinte aux droits et libertés. Les avenues que nous explorons vont de la contestation juridique à la contestation politique du périmètre. Nous avons déjà pris des initiatives, comme l'appui à une toute récente Association des zonards. D'autres suivront. Pour l'heure, nous invitons toutes les personnes que les mesures de sécurité indisposent - qu'elles résident, travaillent ou possèdent un commerce dans le secteur concerné - à nous rejoindre pour organi-ser la résistance. Il ne sera pas dit que nous laisserons s'éroder nos droits démocratiques sans rien faire.
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