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De la régie directe à l’autogestion. Eau Secours!

vieuxcmaq, Miércoles, Noviembre 8, 2000 - 12:00

(Lannion) groupe Futuro Jes (editions@federation-anarchiste.org)

Nous payons l’eau de moins en moins potable de plus en plus cher. Nous nous empoisonnons doucement aux nitrates, phosphates, pesticides et autres métaux lourds… en la buvant. L’agriculture productiviste subventionnée recherche des rendements toujours plus élevés à l’aide d’engrais et de pesticides très performants mais très nocifs pour l’être humain et pollue les cours d’eau. Poussé par les banques, l’agrobusiness, favorisant les élevages hors sol se développe avec la bénédiction de la plupart des élus au-delà de l’acceptable et au mépris de tout le système hydrographique.

De la régie directe à l’autogestion

Eau secours !

Nous payons l’eau de moins en moins potable de plus en plus cher. Nous nous empoisonnons doucement aux nitrates, phosphates, pesticides et autres métaux lourds… en la buvant.

L’agriculture productiviste subventionnée recherche des rendements toujours plus élevés à l’aide d’engrais et de pesticides très performants mais très nocifs pour l’être humain et pollue les cours d’eau. Poussé par les banques, l’agrobusiness, favorisant les élevages hors sol, se développe avec la bénédiction de la plupart des élus au-delà de l’acceptable et au mépris de tout le système hydrographique.

Le cycle de l’eau est entravé par les canalisations des cours d’eau, par les captages industriels urbains et agricoles, par l’assèchement des zones humides, par l’imperméabilisation des surfaces dues au macadam. Que sa gestion se fasse en régie directe, par la commune ou déléguée à la Lyonnaise des eaux, à Vivendi, à la ClSE (Compagnie internationale de service et d’environnement)… la transparence n’est pas de mise quant à la réelle potabilité.

Négligents, incompétents, corrompus ou complices, des élus ont bradé à des multinationales, pour des dizaines d’années cette gestion. Profitant de la démolition généralisée des services publics, les puissances d’argent monopolisent l’eau et augmentent les tarifs.

Les seules vraies préoccupations des maîtres du monde sont d’inciter les populations à la surconsommation de produits inutiles au-delà de la simple satisfaction des besoins élémentaires, au nom de la croissance économique, de l’emploi, mais surtout pour leur plus grand profit. Ce qui accélère la consommation des ressources.

Ailleurs, la crise de l’eau est source de conflits : on en recense actuellement trois cents zones (Israël contre Jordanie, Iran contre Irak, Éthiopie contre Soudan…). En Bolivie en avril 2000, la privatisation de l’eau et l’augmentation de 45 % des tarifs a déclenché des insurrections pendant deux semaines.

Que faire ?

Déjà les multinationales se spécialisent dans l’assainissement, la pollution, tentent de réparer leurs dégâts en faisant payer les usagers. Que demandent les usagers ?

Dans un bref délai :
- L’accès des consommateurs aux commissions locales de l’eau (CLE).
- La création de parcs naturels hydrographiques ; le strict respect des périmètres de captage. Un arrêt des autorisations d’installation pour les élevages industriels en zone de bassin versant ; l’application sans exclusive du principe " pollueur-payeur ".
- Des analyses complètes de l’eau comprenant de nouveaux paramètres obligatoires (dioxine, métaux lourds, radioactivité…) dont les résultats seront largement communiqués au public.
- Le retour en régie directe de la gestion de l’eau.
- Des campagnes de sensibilisation auprès des populations dans le cadre de l’éducation des entreprises, des syndicats… sur les thèmes de l’environnement, du gaspillage.

Le plus vite possible :
- L’eau, indispensable à la vie, est un bien naturel du patrimoine universel et ne doit pas être gérée comme un produit de consommation soumis aux règles du marché. Nous en exigeons la gratuité.
- Pour un réel souci de l’intérêt collectif, nous voulons que son assainissement et sa distribution soient autogérés dans les communes par les salariés des services concernés avec les usagers intéressés.
- La réquisition au profit de la commune des exploitations agro-industrielles continuant à polluer.
Pour nous anarchistes, l’avenir de l’eau, de la planète, du genre humain, ne passe pas par un maquillage en vert de la part des politiciens et des industriels du capitalisme et du productivisme.

Dans le monde, alors que seule une minorité " profite " réellement de la société de consommation et qu’une majorité de précaires, de chômeurs attend de faire de même, les ressources naturelles s’épuisent. La planète et ses habitants ne survivront pas aux modèles politiques et économiques occidentaux actuels.

Pour notre avenir, notre épanouissement, nous avons intérêt à gérer nous-mêmes nos affaires : en maîtrisant notre cadre de vie, en améliorant notre environnement, en nous occupant de la vie communale et des services publics.

Il ne s’agit pas ici d’économie solidaire ou de démocratie participative, mais d’une politique écologique libertaire fondée sur la socialisation des moyens de production et de distribution organisée grâce à l’autogestion et la démocratie directe : le communalisme libertaire !

Monde Libertaire No 1219 4:21pm Sun Nov 5 '00

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