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Le Sommet des Amériques se tiendra-t-il dans un État totalitaire ?vieuxcmaq, Miércoles, Noviembre 8, 2000 - 12:00
OQP 2001 (info@oqp2001.org)
La Coalition régionale Opération Québec Printemps 2001 réagit aujourd’hui à l'annonce faite par les services de police affectés à la sécurité du Sommet des Amériques qui se tiendra en avril 2001 à Québec. Ce mercredi 1er novembre, la Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec, la Sûreté municipale de Québec et la Sûreté municipale de Sainte-Foy rendaient publiques les mesures spéciales de sécurité qui seront mises en œuvre lors du Sommet des Amériques en avril prochain, déjà présentées par la GRC comme constituant la plus imposante opération de sécurité jamais effectuée sur le territoire canadien. "Par maints aspects, ces mesures ne constituent rien de moins qu'une entrave extrêmement sérieuse aux droits fondamentaux de la personne et aux libertés civiles des citoyenNEs; elles illustrent parfaitement le caractère répressif et antidémocratique de la mondialisation des marchés", a déclaré Stéphane Paquet, porte-parole de la Coalition OQP 2001 Premièrement, la délimitation d'un " périmètre de sécurité " excessif et pour l’instant défini comme une zone clôturée de 3,8 km englobant le Vieux Québec, allant grosso modo du Château Frontenac à la rue Claire-Fontaine pour l’axe est-ouest et des Plaines d’Abraham aux rues d’Aiguillon et Richelieu pour ce qui est de l’axe nord-sud, dépasse largement la stricte et légitime protection des citoyens et citoyennes de Québec et de ceux et celles qui prendront part au Sommet des Amériques. Elle vise principalement à restreindre le droit de manifester démocratiquement toute objection à la création de la ZLÉA (Zone de Libre-Échange des Amériques). " Les autorités policières semblent Par ailleurs, rappelons que la nécessité pour les résidentEs et les travailleurEUSEs du périmètre de sécurité, soit au total plus de 25 000 citoyens et citoyennes, d'obtenir auprès des forces policières un laisser passer pour se rendre à leur domicile ou à leur lieu de travail n’est pas digne d’une société et d’un État qui prétendent à la démocratie. "L’érection d’un tel périmètre, qui se présente comme une véritable atteinte à la libre-circulation des personnes, est symptomatique d’une absence de légitimité flagrante des négociations en cours. En effet, ces négociations sur la ZLÉA se déroulent à huis-clos, les documents ne sont nullement rendus accessibles et nos propres députés, tant au niveau provincial que fédéral, n’ont même pas voix au chapitre, ne serait-ce que pour amorcer un débat en Assemblée ", d’ajouter monsieur Paquet. La création d’un tel périmètre et les mesures d’identification et de contrôle qui l’encadrent, de même que la déclaration du Ministre de la Sécurité, monsieur Serge Ménard, qui " prévoit le pire, tout en ne le souhaitant pas ", mais qui annonce tout de même que la prison d’Orsainville sera éventuellement vidée de ses occupants afin de parer à ce " pire ", sont des plus troublantes. Quoiqu’en dise l’inspecteur Gaétan Labbé, de la Sûreté Municipale de Québec, ces mesures se comparent très facilement au tristement célèbre Mur de Berlin. " De telles mesures de sécurité, doublées de déclarations alarmistes, voire menaçantes, ne peuvent se lire que dans le sens d’une intimidation visant à réduire l’ampleur et à annihiler des protestations et des réclamations qui n’ont désormais nulle autre tribune que celle de la rue", d’affirmer Lisa Goodyer. " Vous avez le droit de manifester pacifiquement, nous dit-on, mais sachez toutefois que la sécurité publique sera érigée en un système policier d’une ampleur inusitée au Canada, que vous devrez vous limiter à certains lieux pré-déterminés, et qu’une prison comportant plus de 500 places sera rendue vacante pour l’occasion. Pour des groupes et organismes tels OQP 2001, une coalition qui milite afin de sensibiliser la population aux enjeux du libre-échange, qui réclame à corps et à cri plus de transparence, voire un débat public sur la question de la création d’une Zone de Libre-Échange des Amériques, et qui souhaite mobiliser le plus de personnes possibles, et de tout horizon, autour de manifestations pacifiques, il est absolument scandaleux d’assister ainsi à des manœuvres d’intimidation. ", de compléter madame Goodyer. En annonçant ainsi des mesures de sécurité présentées comme étant indispensables, et allant de soi dans le contexte du Sommet des Amériques, on habitue sournoisement la population à l'idée qu'il y aura nécessairement répression... " L’opinion publique doit demeurer critique devant le discours des autorités qui vise à faire accepter et à banaliser l'usage de cette violence institutionnalisée. Comme le soulignait à juste titre le chanteur populaire Luck Mervil suite au G20, la police affirme qu'elle n'a "pas les moyens" de lutter contre les groupes de motards criminalisés, qui répandent une réelle terreur. Cependant, s'annonce la moindre manifestation, et là on déploie un arsenal dernier cri, digne d'un salon de la police... ", de rapporter monsieur Paquet. Devant de telles manœuvres coercitives, OQP 2001 choisit, tant au niveau des principes que de la stratégie, de répondre par la dénonciation, la sensibilisation et la mobilisation la plus large possible, et ce en respectant un code d’éthique strictement non-violent. " À la violence intimidatrice des mesures de sécurité mises de l’avant dans le cadre du Sommet des Amériques, il nous faut répondre par une non-violence informée et articulée autour d’un mouvement de protestation qui se doit de ramener le débat sur des enjeux de fond, soit la mise en place d’une Zone de Libre-Échange des Amériques qui se négocie actuellement hors de tout cadre démocratique acceptable ", de conclure madame Goodyer. |
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