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Non à l'érosion des droits démocratiques

vieuxcmaq, Jueves, Noviembre 2, 2000 - 12:00

Comité Populaire Saint-Jean-Baptiste (compop@qc.aira.com)

Communiqué de presse du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste sur le périmètre de sécurité proposé pour le Sommet des Amériques.

Périmètre et autres mesures de sécurité entourant la tenue du Sommet des Amériques :
Non à l'érosion des droits démocratiques

Québec, 2 novembre 2000 -C'est en lisant les journaux ce matin que le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste a appris l'ampleur des mesures prises par les différents services de police pour assurer la sécurité du Sommet des Amériques qui aura lieu dans notre quartier en avril prochain. Honnêtement, c'est pire que tout ce que nous avions imaginé, ça frise carrément le délire sécuritaire. Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste se demande comment on a pu, en si peu de temps, passer d'une société relativement démocratique à une autre frôlant dangereusement l'état policier.

Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste proteste donc vigoureusement contre l'ampleur des mesures sécuritaires qui auront pour effet, une fois de plus, de sévèrement brimer les droits des citoyen-ne-s. Penser pouvoir clôturer un quartier au complet pendant plusieurs jours simplement pour garantir la sécurité d'une poignée de grands de ce monde n'a pas de bon sens dans un pays qui se prétend démocratique. Que les autorités aient un soucis particulier de la sécurité des dirigeant-e-s économiques et politiques passe toujours, mais que, pour se faire, elles briment les droits de tous les autres citoyen-ne-s, là ça ne passe plus.

C'est à se demander si les autorités - et les médias - se rendent bien compte que ces mesures impliquent de suspendre la Charte des droits et libertés dans un périmètre de plus de 3km. Voilà, ni plus ni moins, ce dont il s'agit. Le périmètre de sécurité sera une zone où, de facto, les droits d'association, de liberté d'opinion, de réunion, de manifestation et de libre circulation ne s'appliqueront plus. Comment peut-on justifier cela dans une démocratie ? Comment ne pas penser que l'on dérive tranquillement vers un État policier ?

Quand on annonce qu'on va vider une prison de plus de 600 places pour " accueillir " d'éventuels " casseurs ", comment ne pas penser qu'on prévoit d'ors et déjà des arrestations de masses ? À notre connaissance, même lors des pires émeutes de la Saint-Jean-Baptiste, on a jamais effectué plus d'une centaine d'arrestations. C'est donc que l'on prévoit arrêter beaucoup plus que quelques " casseurs " isolés. Quand on sait que depuis 1995, il y a eu plus de 2000 arrestations politiques au Québec dans des manifestations, on est en droit de se poser des questions.

D'ailleurs, il serait peut-être bon de rappeler que, " casseurs " ou pas, il est parfaitement légitime de questionner la mondialisation de l'économie et de manifester contre son lot d'injustice et d'exploitation. Et de quoi parle-t-on au juste quand on se gargarise de ces fameux " casseurs " et de la supposée " violence gratuite " des manifestations contre la mondialisation ? Dans la majorité des cas, il ne s'agit que de quelques vitrines de multinationales ou de banques bien ciblées et de graffitis. Peu de choses finalement si nous faisons le parallèle avec n'importe quelle victoire du Canadien en finale de la coupe Stanley ou de la violence de la police avec ces chevaux, ses matraques et son poivre de cayenne. Pourtant, on n'a jamais pensé vidée une prison en fonction d'un match de hockey ou d'une sortie de l'escouade anti-émeute !

Enfin, les autorités se rendent-elles comptent que, contrairement à ce que peut affirmer le service de police, ces mesures vont bouleverser la vie de milliers de résident-e-s et de travailleurs du secteur (on parle quand même de plus de 25 000 personnes) ? Tout cela pour une rencontre internationale de dirigeants politiques et financiers. Quelqu'un a-t-il songé à poser la simple question suivante : si ça demande tant de mesures de sécurité, ce Sommet, pourquoi diable faire ça dans le centre-ville d'une grande ville ?

Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, en collaboration avec ces partenaires, annoncent qu'il ne tolérera pas cette dérive sécuritaire et cette remise en cause des droits politiques des citoyen-ne-s. Nous mobiliserons tous nos membres pour contester cette atteinte claire aux droits et libertés. Il ne sera pas dit que nous laisserons s'éroder tranquillement nos droits démocratiques sans rien faire. Un dossier à suivre donc.

Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste est un comité de citoyen-ne-s actif dans le quartier depuis plus de 20 ans. Sa mission est de défendre les droits sociaux, économiques, politiques et culturels des résident-e-s de Saint-Jean-Baptiste.

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Pour information :
Nicolas Lefebvre Legault et Stéphane Robitaille 522-0454



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