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Soutien d'O.P.A aux inculpé-e-s de ToulouseAnonyme, Martes, Enero 3, 2012 - 08:53
O.P.A
Bordeaux - France - Mercredi 28 décembre 2011 NOUS NE RESTERONS PAS CALMES !! Il y a en ce moment beaucoup trop de sales matins qui nous mettent en rage, entre impuissance et colère. Ce 15 novembre dernier, c’est de Toulouse qu’est venu, à grands coups de répression, un vent de bien mauvais augures. La veille, les chiens de gardes d’une justice aux ordres avaient déboulé dans plusieurs lieux pour effectuer perquisitions, saisies de matériel et repartir avec 10 camarades dont quatre aujourd’hui sont toujours emprisonné-e-s et que l’une d’entre eux subit encore un strict contrôle judiciaire. Ces militant-e-s, de quoi les soupçonne-t-on ? De « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens » ; de « violence commise en réunion sans incapacité » et pour finir « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ». C’est que le 5 juillet dernier, de dangereux terroristes s’étaient introduits dans les locaux de la direction interrégionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse pour y déverser quelques immondices, y faire deux trois tags et en repartir en jetant des tracts dénonçant la politique répressive des centres fermés pour mineur-e-s. Un vrai saccage selon la presse locale, bien policée. Pour nous, une colère légitime qui ne suffira pas à mettre le feu à ces prisons où l’Etat envoie désormais croupir les jeunes qui n’arrivent pas à s’adapter à notre société anxiogène. Et comment le pourraient-ils quand les portes qu’ils tentent d’ouvrir ne donnent que sur un avenir borné, quand l’espoir à leur tendre comme un flambeau vient à s’éteindre sans que nous-mêmes, adultes, responsables, ne sachions où de nouveau le rallumer ; comment le pourraient-ils quand, dans ce monde à l’envers, la cupidité, l’argent-roi, le cynisme sont érigés en valeurs et que l’Etat lui-même ne veut plus donner de sens à des mots comme solidarité et partage ? Les Centres Educatifs Renforcés (C.E.R) et les Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs (E.P.M) où l’on enferme nos enfants n’ont rien d’un endroit où une délinquance juvénile pourrait trouver des solutions de sortie et s’épanouir. Comme dans les prisons « pour les grands », les jeunes s’y suicident ou se révoltent. Quand ils se suicident, cela fait un entrefilet dans un journal. Quand ils se révoltent, c’est à grands coups de bâtons et de mesures disciplinaires violentes qu’on entend dresser ces chiens fous : mises au mitard, conseils disciplinaires, transferts, interventions des ERIS (Équipes Régionales d’Intervention et de Sécurité, formées pour intervenir en cas de grabuges dans les prisons). Pour répondre à la détresse d’une jeunesse aux abois, l’Etat prend de nouvelles mesures, toujours plus répressives. Alors qu’on attendrait une profonde réflexion sur le système éducatif, la formation des éducateurs, une plus grande présence de ceux-ci dans la rue pour aller « au devant » dans un esprit de prévention et d’écoute, aujourd’hui, l’assemblée nationale vient d’acter l’encadrement par des militaires pour les mineur-e-s délinquant-e-s. La prison ? L’armée ? Qu’espèrent donc nos politiques ? Nourrir la haine et la méfiance de l’enfant envers l’adulte ? Ancrer dans l’esprit de ces jeunes, à force discipline et de répression, un respect qui ne se gagne que dans le partage et la compréhension ? Et nous, « les grandes personnes », parents, oncles, tantes, ami-e-s, nous les adultes, pouvons-nous être satisfaits, complètement rassurés, de savoir qu’à l’heure où l’on se congratule en se souhaitant la bonne année, une partie de notre jeunesse croupie dans les geôles de la République et que l’autre, sans repère, s’égare à chercher le chemin de son avenir ? Pouvons-nous être satisfaits en pensant aux camarades emprisonné-e-s, sur des soupçons, quand se pavanent sur nos écrans télévisés des escrocs endimanchés, portant sourires aux lèvres et costumes impeccables, siégeant confortablement sur les bancs du pouvoir d’une démocratie en faillite ? Compagnes, Compagnons enfermé-e-s, sous contrôle judiciaire, l’Orchestre Poétique d’Avant-guerre (O.P.A) tient ici à vous affirmer son soutien sans condition, que vous soyez ou non coupables des faits qui vous sont reprochés. Nous ne nous resterons pas calmes et c’est en musique que nous crions notre rage. Nous vous adressons ici, pour vous donner courage, cette improvisation enregistrée le 16 décembre dernier. « Voilà un temps » Sur Youtube : Sur Dailymotion : Nous ne resterons pas calmes et notre colère grandit en songeant à ces jeunes dont les fenêtres sont cernées de barreaux et envers eux aussi nous faisons acte de solidarité. Nous ne resterons pas calmes et nous parlerons de plus en fort pour dénoncer la répression que subissent, en permanence, les combattants des premières lignes, pour dénoncer la société policière et l’oppression sous toutes ses formes. Nous ne resterons pas calmes et nous opposerons amour et obstination face au système carcéral – effectivement fermé ou à ciel ouvert – que devient la société dans laquelle nos enfants sont sensés pousser comme des arbres. Nous ne resterons pas calmes, nous désobéirons, nous lutterons et bien sûr et surtout, nous apporterons notre réflexion et notre savoir-faire à la construction d’un monde plus juste fait par et pour des êtres libres. Chacun, chacune peut apporter sa pierre ou plutôt non, puisqu’il s’agit d’abattre les murs. Apporter vos envies et vos rêves les plus fous ! Quand tout est possible, quand tout reste à faire, il faut oser le plus haut ! Solidairement, L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre – O.P.A Source : orch...@gmail.com Collectif liberté pour les inculpé.e.s du 15 novembre - Toulouse *** 23 décembre 2010 24 février 2010 8 mai 2011 17 mai 2011 19 mai 2011 20 décembre 2011 *** Bilan de novembre 2011 Et plus généralement : *** |
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