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[Occupons Québec] Le supplice de la goutteCMAQ via Mic, Domingo, Noviembre 6, 2011 - 16:36 (Communiqués | Québec_(région/capitale) | Democratie | Globalisation | Repression | Solidarite internationale)
Trois indignés d'Occupons Québec
Dans le cadre des menaces d’expulsion qui pèsent périodiquement sur les indignés qui occupent le Parc-de-l’Université dans le quartier Saint-Roch, il convient de recentrer le débat en donnant le point de vue des occupants, d’autant que le maire Labaume paraît vouloir s’adonner à une guerre de nerfs avec les manifestants et qu'il ne nous intéresse pas d'y répondre. Il est vrai que la population de la ville s'interroge parfois sur les revendications des indignés qui ont élu domicile au Parc-de-l'Université dans le quartier Saint-Roch. Commençons donc par quelques explications. Le mouvement des indignés est né des suites du constat que les richesses et le pouvoir politique sont inégalement distribués et profitent à une infime partie de la population au détriment de l'ensemble. En termes clairs, 1 % de la population mondiale détient 39 % de la richesse et influence la politique à ses fins. Concrètement c'est la légitimité de cette représentation qui est en cause et cela transcende le débat entre la droite et la gauche à laquelle certains tentent de réduire le mouvement. Pour ce qui est du comment (comment régler ce problème?) le campement se veut un lieu physique d'échanges où s'applique une démocratie directe et où se fait de l'animation autour de différents débats citoyens. L'espace appartient aux citoyens et toute la population y est bienvenue pour s'informer et donner des idées. C'est ça, Occupons Québec, dans les grandes lignes. Or, les pompiers sont passés pour inspecter le campement le premier novembre afin de vérifier qu’il soit conforme quant au risque d’incendie, ce qui s'avère une procédure normale. Ayant monté en épingle un risque éventuel d'incendie, le jour suivant, le maire Labaume a fait connaître son désir d'expulsion du campement par l'entremise des médias sur la base du rapport du Service des incendies. Ayant appris cela à travers les médias, les indignés se sont rendus à 3 à l'Hôtel de Ville pour se procurer ledit rapport et connaître les détails exacts de la décision d'évacuation (délais, modalités du démantèlement éventuel, etc.). En ce qui concerne l'avis (qui en était un de démantèlement des matières dangereuses et non d'expulsion), les occupants l'ont reçu au même moment et n'ont pas manqué de souligner l'absurdité de la situation : la moindre des choses quand on souhaite expulser quelqu'un étant d'aller le lui faire savoir directement plutôt que de le faire passer par la presse... En la matière, la ville a agi avec un mélange de mépris et d'amateurisme crasse. Cela étant, les corrections nécessaires ont été apportées durant la journée. Le même soir, pompiers et policiers ont débarqué afin de confisquer le matériel « dangereux » : bombonnes de propane pour le chauffage et la préparation de repas, grille-pain et… amplificateur de son (jugez vous-même du risque d’incendie que cela représente). Par la suite, la ville, sous l’impulsion du maire Labaume, a eu l’idée de couper l’électricité au campement et, bien sûr, de leur couper l’accès aux toilettes la nuit. Par contre, le samedi 5 novembre, le porte-parole de la ville, M. Jacques Perron, est venu rendre une visite de courtoisie, rajoutant sur le tas une autre lettre demandant de défaire le campement de tout le matériel qui ne soit pas authentifié ininflammable, ce qui inclut les toiles de plastique qui servent d’abri autour du campement. M. Perron a refusé de s’adresser aux manifestants qui l’avaient enjoint à s’adresser à la foule en utilisant le micro mis à sa disposition afin d’expliquer les positions de la ville. Étant donné la situation, il appert que le maire a décidé de faire passer les indignés au supplice de la goutte en « picossant » le mouvement jusqu’à ce qu’il parte. Cette guerre de nerfs n’a rien de noble et M. Labaume n’a démontré aucun intérêt au dialogue jusqu’à maintenant, multipliant les mesures technocratiques (du pouvoir administratif) comme moyen pour agacer le mouvement et le mener à sa mort par ce biais. Remettons les choses à leur place. Le mouvement Occupons Québec et le mouvement mondial des indignés derrière visent à la transparence politique et la participation citoyenne dans la démocratie. Le maire Labaume incarne actuellement, de par ses agissements, l'unilatéralisme (fait de prendre des décisions en ne considérant qu'un seul parti) contre lequel nous en avons. Souhaitons qu'il en change. D'ailleurs, pour le conseil municipal de ce lundi qui donnera le droit aux manifestants de s’exprimer, le nombre d'intervenants autorisés à prendre le crachoir sera coupé de 30 à 10 et M. Labaume, aux dernières nouvelles, ne souhaite pas s'y présenter. Le mouvement des indignés ne quémande pas la pitié. Il serait par contre souhaitable de garder l'espace actuel afin d'y exercer ses débats et actions citoyens sans subir le supplice de la goutte, donc sans avoir à gérer de futiles « picossages ». Le mouvement Occupons Québec en est à travailler sur un manifeste afin de synthétiser et partager ses revendications et ses aspirations avec la population, car le mouvement est un mouvement de citoyens d'abord, et pour les citoyens. Souhaitons de pouvoir conserver notre espace d'occupation qui est, après tout, un espace public. Martin Bertrand Cédric Leterme Olivier LeGendre |
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