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[Inde] Changement de régime au Bengale Occidental: une mystification de changement!Anonyme, Viernes, Noviembre 4, 2011 - 02:32
Courant Communiste International
Point sur le changement de régime au Bengale Occidental... Une partie assez importante des différents secteurs de la population dans cette partie de l'Inde semble être enthousiasmée par la possibilité du changement. Ils célèbrent la défaite électorale décisive de la coalition dirigeante de gauche et la victoire écrasante de la coalition de droite. Certains sont enthousiasmé par la simple pensée que la coalition dirigeante stalinienne a enfin été évincée du pouvoir gouvernemental. Les gens étaient tellement dégoûtés par l'arrogance et la corruption sans bornes de presque tous ceux qui étaient liés d'une manière ou autre à la clique dirigeante stalinienne. Certains ont dit ouvertement, « Nous ne nous soucions pas de ce qui va se passer dans la période à venir. Nous nous soucions seulement de l'éviction du CPI (M) du pouvoir gouvernemental. Ils sont insupportables. ». Ainsi cette jubilation instantanée de cette partie de la masse des gens, y compris de la classe ouvrière et des secteurs exploités est tout à fait compréhensible. Ces gens semblent savourer un profond sentiment de soulagement. La presque totalité de la presse imprimée et Internet fait tout son possible pour propager et renforcer l'idée de changement. Elle dépeint le CPI (M) {Parti Communiste d'Inde (Marxiste)}, comme le méchant le plus notoire de tout le film, l'incarnation de tout ce qui est négatif, la source de tous les maux. A l'inverse, la coalition victorieuse de droite, et en particulier son chef suprême, est représentée comme le symbole de l'honnêteté et de l'héroïsme. Elle ne cesse non plus pas de chanter des hymnes à la louange de la puissance illimitée de la démocratie et en particulier de la pureté et de la maturité de la démocratie indienne. Une partie assez importante de la population semble avaler avec délectation tous ces matériaux diffusés par la presse, dans ce contexte. On dirait que celle-ci fait des heures supplémentaires pour bien enfoncer le clou. La nouvelle alliance au pouvoir, non seulement met en scène, presque tous les jours, des scénarios d'un populisme hautement théâtral, pour montrer qu'elle est fondamentalement différente de l'ancien régime à chaque occasion presque tous les jours, mais elle semble aussi y prendre tout son plaisir. La bourgeoisie semble avoir assez bien réussi, au moins temporairement, dans sa tâche de mystification. Mais elle n'a pas réussi à mystifier tout le monde. Une partie importante de la population n'a pas du tout été émue par cette propagande de changement. Selon certains rapports d'enquêtes fiables, un grand nombre de jeunes qui étaient électeurs pour la première fois ont refusé de voter. Il est urgent que nous réfléchissions un moment sur le contenu réel du changement pour en finir avec ce rêve. Nous ne pouvons pas ne pas remarquer que quel que soit le battage médiatique sur la vertu et la puissance de la démocratie, cette élection a montré très clairement qu'elle est à l'agonie. Sans la protection directe de la machine bureaucratique militaire, elle est absolument incapable de se maintenir de façon régulière et de fonctionner. Dans sa phase juvénile, au XIXe siècle, elle avait la haute main sur la machine bureaucratique militaire et elle la contrôlait complètement. Mais maintenant, dans sa phase de sénilité, elle est sous le contrôle et la protection totales de cette dernière. Quelle chute terrible! Le centre de gravité du pouvoir capitaliste n'est plus aujourd'hui au parlement: il se déplace de plus en plus vers la machine permanente, bureaucratique, militaires et judiciaires. Différents secteurs de la bourgeois se lamentent très souvent sur cette transformation inévitable et sur la dégénérescence de la démocratie. Dans ce contexte, il convient de mentionner que la démocratie, y compris sous ses formes les plus pures, les plus anciennes et les plus mûres, est basé sur trois choses qui sont l'utilisation de l'argent, de la puissance musculaire et de la mystification. Dans les pays arriérés comme l'Inde l'utilisation de l'argent et la puissance musculaire est prédominante. En plus de cela, le pouvoir de mystification sur la classe ouvrière et sur les masses laborieuses joue également un rôle très important. Chaque parti politique et son leader, à l'occasion des batailles électorales recourent au mensonge et à la mystification. C'est quelque chose qui ressemble à une compétition dans le mensonge. Ceux qui sont capables de faire croire au peuple que les mensonges sont des vérités sont victorieux dans le jeu électoral. Dans les pays plus avancés, l'utilisation du pouvoir de mystification est particulièrement prédominant. De nos jours, des accusations d'intimidation de l'électorat sont également proférées, même aux Etats-Unis. Illusion et réalité du changement La coalition de gauche, aujourd'hui évincée, était arrivée au pouvoir gouvernemental après une victoire électorale écrasante en 1977, entraînant une défaite écrasante au Congrès du parti de droite, alors au pouvoir. La coalition de gauche avait alors prétendu entamer une croisade des plus déterminées contre les méthodes répressives et toute la corruption du parti au pouvoir sortant. Ils avaient proclamés avec fracas qu'ils étaient pour le changement et le développement économiques. Ils s'étaient engagés à travailler pour la défense de l'intérêt de la classe ouvrière et des couches exploitées de la société. Ils avaient demandé à leurs cadres de ne pas être revanchards contre ceux du parti précédemment au pouvoir qui les avaient terrorisés, chassés de leurs maisons et contraints à fuir très loin. Puis, la population a été pareillement dégoûtée de l'arrogance, de l'extrême corruption et par l'ambiance de terreur créée par des gorilles intouchables, utilisés par le parti du Congrès. Et la population est à nouveau devenue avide de changement par rapport à une atmosphère sociale étouffante et insupportable. Il n'avait pas fallu beaucoup de temps pour que le nuage d'illusion se dissipe progressivement et que se révèle la vraie réalité du régime de gauche. Les protagonistes et les défenseurs de ce régime ont commencé à recourir de plus en plus aux mêmes méthodes répressives et se sont plongés de plus en plus dans la même mer de corruption. Ils ont joué non seulement un rôle actif, mais aussi un rôle de leader dans le massacre des masses paysannes et dans l'assassinat de la classe ouvrière luttant contre les attaques sur ses conditions de vie et de travail, dans différentes régions du Bengale Occidental. Tous ces mouvements ont été sévèrement réprimées, non seulement par les forces de police officielles, mais aussi par des bandes de nervis non officiels. Les problèmes socio-économiques, en particulier les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière et des divers secteurs des masses laborieuses de la population ont commencé à s'aggraver de jour en jour. Le problème du chômage s'est lui aussi de plus en plus aggravé. Les partis victorieux d'aujourd'hui font donner de la voix contre la corruption et toutes les méthodes répressives de la coalition de gauche sortante. Ils se prétendent être à l'avant-garde du changement. Leur slogan le plus important est 'le changement n'est pas la vengeance, mais le développement économique'. Ils se sont également engagés à travailler pour défendre les intérêts des pauvres. Mais ces partis mêmes sont les descendants du parti du Congrès qui avait recouru à des méthodes répressives depuis le transfert du pouvoir politique en sa faveur par les britanniques en 1947 et en particulier dans les années soixante-dix. Les gens avaient même peur de voter selon leur volonté. Les membres du Parti du Congrès étaient alors à l'avant-garde des plus grands massacres de sympathisants du mouvement maoïste en 1971, au cœur de Calcutta. La machine d'Etat avait été utilisée sans vergogne pour ce massacre par le premier ministre du congrès de l'époque. Beaucoup de dirigeants, de jeunes militants et sympathisants du mouvement maoïste avaient ensuite été tués juste après leur arrestation, même en l'absence de la farce de tout procès. Beaucoup avaient été tués dans des prétendues rencontres avec la police. Les maisons de beaucoup de paysans pauvres et sans terre, dans diverses parties de l'ouest du Bengale, qui avaient soutenu le mouvement maoïste furent démolies par les gorilles du parti du Congrès. De nombreuses personnes terrorisées avaient fui loin de leurs lieux d'habitation. Tout une partie importante des dirigeants qui avaient été directement impliqués dans ces meurtres et massacres sont toujours aujourd'hui les dirigeants de la coalition de droite victorieuse. Mais le massacre du peuple en lutte pour ses diverses revendications contre un gouvernement qui recourait à des méthodes de plus en plus répressives et à toutes sortes de corruptions a donné une bonne occasion pour les dirigeants de droite pour effacer le passé et pour peaufiner leur image politique. Et c'est le même scénario qui peut aujourd'hui se répéter, avec une gauche sévèrement déshonorée et humiliée dans l'opposition, et, après un certain temps, il est assez probable dans la situation actuelle nationale et internationale que la nouvelle coalition sera obligée de recourir à des mesures répressives similaires, sous un prétexte ou sous un autre, contre les inévitables mouvements de la classe ouvrière, de la paysannerie et des chômeurs, répression qui peut même se montrer encore plus barbare que par le passé, ce qui serait susceptible de fournir les conditions nécessaires pour que la gauche, aujourd'hui déshonorée, efface les taches de son passé et polisse son image politique. C'est de cette façon que la gauche et la droite de capital s'entraident et permettent au capital de rester en vie. Classe ouvrière et démocratie bourgeoise Selon Marx et Lénine, la classe ouvrière, ainsi que les masses exploitées ont le droit, tous les quatre, cinq ou six ans, de choisir par qui ils aimeraient être exploitée et réprimée lors des prochaines années. Donc, quelque soit le gagnant, c'est fondamentalement la même chose pour la classe ouvrière et le peuple exploité. L'histoire n'a jamais cessé de prouver la validité de cette affirmation. Il ne peut pas mettre fin à l'exploitation et à la répression de la classe ouvrière par un changement de l'équipe dirigeante ou de parti. C'est seulement la direction politique du système économique et politique capitaliste qui change à travers les élections. La véritable dictature du système capitaliste reste inchangée et intacte. Toujours selon Marx, la démocratie est la meilleure forme de la dictature bourgeoise. Cette dictature se tient cachée dans le rapport de production du capital basé sur l'exploitation et la répression de la classe ouvrière et des masses laborieuses de la population. Ce rapport n'a nulle part et jamais été déterminé par des moyens démocratiques. Les usines ne sont nulle part gérées de façon démocratique. Aucun aspect de la production, y compris les prix n'est déterminé de façon démocratique. La machine bureaucratique militaire, celle qui est permanente, le pilier le plus important et le plus puissant de l'Etat, la seule arme pour mener à bien l'exploitation et la répression, ne change jamais. 'L'excroissance parasitaire sur le corps social', non seulement restera intacte, mais elle sera beaucoup plus boursouflée dans la période à venir. Cela ne signifie rien d'autre qu'une intensification de l'exploitation de la classe ouvrière et du peuple laborieux, dans la période à venir. Cela ne peut jamais se réduire à un seul pays ou à une partie d'un pays. Il n'y a pas de différence fondamentale entre les appareils politiques de gauche ou de droite, pour autant que la défense de l'intérêt du capital est concernée. Et pour cela l'appareil politique de gauche du capital est indispensable, en particulier dans cette phase historique de la vie du capital mondial, alors qu'il a été transformé en l'obstacle le plus important à la révolution prolétarienne dont la survie et le progrès de l'humanité ont un besoin urgent. La phase actuelle de sénilité avancée et de décadence du système capitaliste va conduire l'humanité progressivement vers sa destruction totale, si la révolution prolétarienne mondiale n'a pas lieu. Seule la révolution peut détruire le capitalisme et sauver l'humanité. Dans une telle situation, les appareils de gauche, dans toutes leurs variétés stalinienne, trotskiste ou maoïste, sans aucune exception, sont et seront l'unique sauveur du système capitaliste mondial. La bourgeoisie mondiale a très clairement et profondément réalisé que l'appareil politique de gauche lui est indispensable dans cette période historique de barbarie illimitée, de destruction totale de l'humanité ou de révolution prolétarienne mondiale ouvrant la porte à la création d'une société communiste mondiale, sans frontières, libre de toute exploitation et de toute répression. Elle peut montrer du doigt les régimes staliniens, maoïstes et 'les partis communistes' pour discréditer la perspective du communisme. Elle sait très bien que si cette réalité est comprise par les masses ouvrières, son existence sera fatalement en danger. Les bourgeois ont eu besoin et ont encore besoin urgent de 'pays socialistes' pour discréditer le socialisme scientifique pour lequel la classe ouvrière mondiale et les populations laborieuses ont eu et ont encore une grande attraction. Leur seul objectif est de porter un coup fatal à cette attraction. Dans cette tâche réactionnaire pour la défense et la prolongation de la durée de vie d'un système totalement anachronique et historiquement inutile, l'appareil politique de gauche est absolument indispensable. Par ailleurs, avec ce même objectif en vue, c'est de façon très calculée qu'ils permettent aux staliniens, maoïstes et trotskistes de se présenter comme les véritables défenseurs de l'intérêt des masses de la population contre les attaques de l'Etat bourgeois, pour faire dérailler le vrai combat pour la libération de toutes sortes d'exploitation et de répression. Bonne volonté individuelle contre conditions matérielles Le cours de l'histoire n'a pas été déterminé par la bonne ou la mauvaise volonté de tel ou tel individu, mâle ou femelle, groupe ou parti politique à la tête des affaires. Il est déterminé par les conditions matérielles du rapport de production prédominant dans une phase historique particulière et par les conditions de la lutte de classe dans cette phase. Quel que soit le niveau des promesses qui sont faites au cours de la période de propagande électorale, quelle que soit la bonne volonté qu'il a manifestée, sous forme de mots, en faveur des masses, le nouveau gouvernement aura à servir l'intérêt du système capitaliste dans le Bengale Occidental, comme partout ailleurs. Il peut crier bien fort que son seul but est de servir l'intérêt de l'ensemble de l'humanité. La coalition de droite victorieuse ne se lasse jamais d'affirmer que sa victoire est la victoire de l'humanité, indifférenciée et sans classes. Mais, l'intérêt du capital et celui de l'ensemble de l'humanité et particulièrement celui de la classe ouvrière et des masses exploitées de la population peut-il être le même et être défendu simultanément, notamment dans cette phase historique? Le système capitaliste mondial est entré dans sa phase de décadence ou de sénilité depuis le début du siècle dernier. La Première Guerre Mondiale en a été la preuve définitive. Depuis lors, il passe par des crises permanentes, comme celle qui s'est exprimée dans le déclenchement de la grande dépression de 1929. Celle-ci a conduit à l'éclatement de la Seconde Guerre Mondiale. Cet état de crise a été supprimé dans une certaine mesure, après la guerre, dans la nouvelle configuration impérialiste internationale, avec la division du monde en deux blocs impérialistes dirigés par deux superpuissances victorieuses, les USA et l'URSS. La crise est réapparue dans les années soixante, pour mettre fin aux soi-disant 'trente glorieuses'. Depuis la crise s'intensifie de plus en plus, au fur et à mesure que la saturation relative du marché mondial s'approfondit. Dans une telle situation internationale la seule condition pour l'existence du capital est plus d'exploitation et de répression de la classe ouvrière et des masses laborieuses. Plus un gouvernement d'Etat capitaliste sera en mesure d'assurer cela, plus brillante sera la possibilité de la poursuite de l'existence d'un système historiquement inutile, au moins dans cet Etat. La tâche de tout gouvernement de gauche ou de droite est d'assurer cela. La tâche du nouveau gouvernement au Bengale Occidental ne peut jamais être autre chose. Quelle que soit sa bonne volonté, authentique ou simulée, il sera contraint par l'évolution des conditions matérielles du capital mondial et par la lutte de classes à intensifier toujours plus l'exploitation et la répression de la classe ouvrière et des masses laborieuses et de recourir à des méthodes encore plus fascistes. Les attaques sur les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière ne peuvent pas encore s'intensifier dans la période à venir. Il y a peu d'espoir pour la moindre solution au problème du chômage. Cette situation est susceptible de se dégrader encore plus dans les jours à venir. Il est fort possible que le rôle des partis politiques et des alliances soient intervertis. La droite au gouvernement va montrer ses véritables couleurs et la gauche dans l'opposition va également montrer ses couleurs premières. Cette dernière ne négligera aucun effort pour se présenter comme les véritables défenseurs de la classe ouvrière et du peuple travailleur et elle fera donc de son mieux pour faire dérailler la lutte de classe hors du terrain de classe et du processus de prise de conscience. Il y a une unité fondamentale entre la gauche et la droite de capital pour autant que la cause de la défense des intérêts fondamentaux du capital est concernée. Il y a bien sûr des différences: de méthodes. La tâche de la classe ouvrière La classe ouvrière ne doit pas se laisser emporter par le battage médiatique, l'hystérie et l'illusion du changement. Elle ne doit pas prendre parti dans le duel entre l'appareil politique de droite du capital et celui de gauche pour s'accaparer le poste convoité de gestion politique des affaires du capital. Tous deux sont les ennemis jurés de la classe ouvrière. Elle devrait plutôt concentrer toute son attention sur l'intensification de sa lutte de classe contre les attaques contre les conditions de vie et de travail, sur l'auto-organisation et sur le contrôle de la lutte et son extension à tous les secteurs et sur son unification. Une lutte collective et constante contre toutes sortes de mystifications de la part de la gauche et de la droite de capital et pour que se lève la conscience prolétarienne est indispensable. C'est la seule façon de résister aux attaques et de défendre ses intérêts de classe. Courant Communiste International
CCI
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