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Monsieur Charest, les femmes en ont assez de vos taxes qui appauvrissent la classe moyenne!Nicole Nepton, Miércoles, Noviembre 2, 2011 - 15:03 (Communiqués | Montréal / Laval | Photo | Femmes / Women / Mujeres | Politiques & classes sociales | Sante / Health / Salud)
Lyse Cloutier
Une lettre ouverte de Lyse Cloutier, présidente de L’R des centres de femmes du Québec, adressée au premier ministre Jean Charest, à la ministre Christine St-Pierre et aux ministres Raymond Bachand et Yves Bolduc. -- Depuis votre entrée en fonction, l'appauvrissement des femmes ne cesse d'augmenter. Par des mesures de toutes sortes, vous vous attaquez à des acquis durement gagnés et vous faites payer la classe moyenne de plus en plus pour répondre à des ambitions économiques qui allègent le fardeau des grandes entreprises et des plus nantis. Est-ce la société que vous souhaitez léguer à vos enfants ? Pas nous ! Depuis deux ans, les centres de femmes ont multiplié les démarches auprès du gouvernement pour faire valoir l’importance d’un système de santé public, gratuit et de qualité de même que l’urgence de cesser toute forme de tarification des soins et services de santé. En effet, sur le terrain, nous constatons que les femmes sont inquiètes. Inquiètes de ne pas pouvoir payer les soins dont elles et leurs proches ont besoin, inquiètes de ne pas pouvoir manger si des médicaments doivent accaparer une partie de leur revenu, inquiètes de ne pas avoir assez de temps ni de santé mentale pour s’occuper de tou.te.s les laissé.e.s pour compte du système de santé et de services sociaux. Et pourtant... Sans aucune considération des revenus, vous vous entêtez à mettre en place une taxe santé que nous jugeons inéquitable et dangereuse pour la classe moyenne qui doit s’en acquitter. Cette taxe de 100 $ pour 2011 et de 200 $ pour 2012 menace même d’être augmentée dans le futur. Les femmes sont d’autant plus touchées qu’elles ont en moyenne des revenus plus faibles que ceux des hommes. Il s’agit d’une dépense supplémentaire que les femmes que nous représentons ne peuvent assumer. Si nous avons applaudi la sage décision d’abandonner le ticket modérateur, nous restons indignées du maintien de la taxe appelée contribution santé qui porte atteinte à un système de santé qui se veut subventionné par les impôts, donc proportionnellement aux revenus. Cette mesure nous apparaît donc terriblement injuste car, même si certaines personnes à très faibles revenus en seront exemptées (environ un million de personnes), la classe moyenne sera la première à porter le fardeau de cette mesure fiscale régressive. Et le seuil minimal d'exemption est ridiculement bas. Prenons l’exemple d’une femme monoparentale avec deux enfants. Elle devra avoir un revenu de moins de 29 000 $ par année pour être exemptée de la taxe santé. Pendant ce temps, une personne qui gagne 100 000 $ ou plus sera taxée du même montant. Ce calcul est complètement grotesque. Le gouvernement Charest souhaite-t-il réellement augmenter le fardeau fiscal de la classe moyenne et des plus pauvres des travailleurs et travailleuses? Il est déjà aberrant que, encore en 2011, les femmes ne gagnent en moyenne que 70% du revenu des hommes. C'est-à-dire que nous sommes sur-représentées dans la classe moyenne inférieure. Messieurs, madame, les femmes ne veulent pas être obligées de s’endetter encore plus pour payer des soins de santé médicalement requis. Nous ne voulons pas être appauvries par des politiques fiscales régressives qui protègent les mieux nantis et les entreprises privées. Les services publics doivent être financés à partir des impôts qui sont payés par tous les contribuables en fonction de leurs revenus. Nous sommes d’accord que le système de santé public a besoin d’amélioration et d’un meilleur financement. C'est pourquoi nous vous avons à maintes reprises fait part de solutions alternatives pour renflouer les coffres de l’État. Visiblement, nous ne sommes pas prises avec sérieux. Les propositions porteuses de justice sociale ne manquent pas : contrôle du coût des médicaments, révision des mesures fiscales destinées aux entreprises, ajout de paliers d’imposition et révision des taux d’imposition à la baisse pour la classe moyenne inférieure et à la hausse pour les revenus de plus de 100 000 $ par année. Selon la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, ces trois mesures rapporteraient à elles seules plus de quatre milliards de dollars à l’État québécois, alors que votre taxe ne rapportera que 945 millions. Qu’attend votre gouvernement pour s'ouvrir au rétablissement de l'égalité entre hommes et femmes et au progrès de la justice sociale? Messieurs les ministres, madame la ministre, nous vous exhortons à agir au plus vite pour mettre fin à cette atteinte au droit à la santé et à l’accès à un système de santé public, universel, gratuit et accessible pour tous et toutes. Aussi, nous vous demandons le retrait immédiat de la taxe santé. L’R des centres de femmes rejoint chaque année 300 000 femmes à travers les 101 centres membres du regroupement. Ces femmes de toutes les régions du Québec sont à la source des orientations que nous portons contre l’appauvrissement et la violence faite aux femmes et pour l’égalité entre les femmes et les hommes. **L’R vous invite à une conférence populaire dans la rue le jeudi 3 novembre, de 12h30 à 14h, à Montréal. Une couverture de l'événement et des actions qui auront lieu un peu partout au Québec ce jour-là sera diffusée sur le site de L'R de même que sur Facebook et Twitter.
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