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Manifester dans la rue est un droit, de Tripoli à Ville Saguenay!Anonyme, Viernes, Septiembre 30, 2011 - 15:06 (Analyses | Saguenay-Lac-Saint-Jean | Droits / Rights / Derecho | Media | Repression | Resistance & Activism)
Joseph Bérubé
En tant qu’étudiant de l’Université du Québec à Chicoutimi et participant à la manifestation régionale contre la hausse des frais de scolarité de cette semaine à Jonquière, j’ai vécu un profond choc à l’écoute de l’émission le « Show du matin » à l’antenne de KYK Radio X avec l’animateur Carl Monette, au lendemain de la manifestation. Comme citoyen de la ville depuis bientôt 10 ans, j’ai senti ma sécurité menacée en entendant des propos portant préjudice à la sécurité des gens qui exercent leur droit de manifester dans la région de la part de l’animateur et d’un auditeur sur les ondes. Malheureusement, à cela s’est ajouté les propos déplacés, voir dénigrants envers les manifestants, du relationniste de la Police de Saguenay, Bruno Cormier, qui cherchait à banaliser l’intimidation et les enfreintes au droit de manifester commis par celui-ci et ses collègues lors de la manifestation étudiante régionale. Dans l’émission le Show du matin du 29 septembre, l’animateur Carl Monette fait de la diffamation envers les étudiants, dès 5h37 en disant : « c’est ça une gang d’étudiants, quand ça manifeste ça devient une gang de sauvage » et «[…] Jonquière c’est une vraie gang de débiles ». Notez qu’il s’agissait en fait d’une manifestation sans gestes illégaux, ni arrestations. À 5h42 et 50 secondes, l’animateur commence ses menaces : « Moi, avoir été un char, je vous rentrais dedans toute la gang ». Puis, à 6h17 et 38 sec. : « Moi, être derrière vous, ce serait avec mon char à 120 », et à 9h01 et 49 sec. « moi je passerais un projet de loi, que si […] on enfreint les règles qu’on a établi au départ, tout policier a le droit de fesser le plus fort possible sur tout ce qui ne respecte pas le règlement ». De plus, cette dernière affirmation a été faite lors d'un entretien avec Bruno Cormier. Enfin à 9h05 et 40 sec., Carl Monette ajoute : « tout ce que vous auriez dû mériter hier, c’est que je débarque en matraque et que je vous assomme toute un par un ». Se joignant à cet enflammement, à 6h21 et 39 sec., un auditeur affirme : « d’après moi, si j’aurais été dans le coin, sur la St-Do, je passais dessus avec mon char ». Dans la même séquence, Bruno Cormier tente de justifier les mesures de contrainte abusives de la police par la supposition que les 500 étudiants et étudiantes assis sur la chaussée n’auraient pas rapidement cédé le passage à une ambulance en cas d’urgence. Il s’agit d’une insulte à l’intelligence, utilisée ici comme fondement à l’emploi de moyens dissuasifs et répressifs envers les manifestantes et manifestants. Je tiens à dénoncer la contrainte exercée par les forces constabulaires. Manifester est un droit, à Tripoli comme à Ville Saguenay. Il est paradoxal de constater l'unanimité des condamnations concernant les violations des droits humains et des libertés dans les pays du « Printemps arabe » alors que lorsque cela survient à notre porte, l’usage de la force envers les manifestants est accepté comme s'il s'agissait d'une évidence, qui devrait même être encouragée par la population. À méditer. Joseph Bérubé, Saguenay
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