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Pour aller plus loin que les manifestations défouloirs contrôlées par les centrales syndicalesAnonyme, Sábado, Marzo 12, 2011 - 16:17 (Analyses | Economy | Politiques & classes sociales | Repression | Solidarite internationale | Syndicats/Unions - Travail/Labor) Nous avons distribué le tract ci-dessous à la manifestation de l’Alliance sociale et de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. Encore une fois les manifestants ont dû subir les discours insipides des boss syndicaux et de leurs toutous de la Coalition . Selon eux un budget dans l’intérêt de travailleuses et des travailleurs est parfaitement possible dans leur cadre du système capitalisme. Encore selon eux il faut mener une lutte à la fois ça veut dire soit contre le budget Bachand, soit avec les travailleurs du JDM, soit avec les ouvriers de Shell et bientôt ils râleront pour isoler les travailleuses et travailleurs d’Électrolux. Oui il faut mener une lutte à la fois mais contre le système capitalisme, c’est la seule façon de s’unir et de contrer l’isolement des luttes. Le tract distribué est un résumé avec nos ajouts, d’un texte édité par nos camarades de la Fraction de la Gauche Communiste Internationale (texte entier) Pour aller plus loin que les manifestations défouloirs contrôlées par les centrales syndicales Les luttes prolétariennes se multiplient un peu partout dans le monde, que ce soit dans des pays du "centre" ou de la "périphérie" du capitalisme, et prennent des formes multiples : ce sont soit des grèves isolées ou de secteur complet de l'économie, soit des grèves générales qui affectent une ville ou un pays entier ; ce sont soit des grèves spontanées (sans préavis syndical) dites "sauvages" ou des grèves de longue durée que les grandes centrales syndicales ont de plus en plus de mal à contrôler ; ce sont soit des manifestations de la jeunesse prolétarienne étudiante dont l’avenir s'effondrent ou des manifestations de travailleurs du secteur public et des grandes industries qui voient leurs conditions de vie s'étioler. Plus d'une fois, les luttes de résistance "économique" se transforment en luttes "politiques" contre le gouvernement ou bien, au moins, contre les figures les plus représentatives des intérêts du capital (même si ces luttes politiques sont contrôlées par des partis de "gauche" du capital lui-même). Ce sont en outre des luttes qui se développent chaque fois plus de manière simultanée, qui portent en elles une forte tendance à s'étendre, à chercher la solidarité et ainsi à devenir chaque fois plus décidées et combatives. Or les conditions qui ont créé ce climat de luttes ne sont pas temporaires : la poursuite de la chute du capitalisme dans la pire crise de son histoire nous permet de prévoir une longue durée, de plusieurs années, de cette tendance à la montée de la lutte de classe du prolétariat, une véritable "grève de masse" internationale. Les luttes du prolétariat se confrontent dans chaque pays et de plus en plus à différents obstacles : en premier lieu les syndicats. Pour le moment, la majorité des grèves et des journées de lutte, dans des pays comme la France et l'Espagne, sont organisées par les grandes centrales syndicales de manière à défouler le mécontentement croissant des travailleurs et, en même temps, à l'enfermer dans un cadre qui ne permet pas réellement d’arrêter les attaques du capital contre leurs conditions de vie. La manifestation défouloir du 12 mars organisée par l’Alliance sociale et la coalition en est aussi un exemple. Cependant, ces journées n'en sont pas moins une expression de la montée du mécontentement et de la combativité des prolétaires et de la nécessité pour la bourgeoisie d'anticiper sur les explosions spontanées et hors de son contrôle. Viennent ensuite les partis politiques du capital, notamment les partis et autres organisations de la "gauche du capital". Comme on l'a vu en Grèce depuis le début de l'année passée, et comme nous l'avons vu récemment en Tunisie et en Égypte, la colère du prolétariat peut éclater à tout moment, dans tout pays ; il suffit d'une d'injustice supplémentaire (l'assassinat d'un jeune aux mains de la police, de l'augmentation des prix des produits de première nécessité...) pour qu'elle débouche sur une situation de manifestations spontanées et de révolte généralisée qui mènent à des affrontements ouverts avec les forces de répression de l'État. Apparaît alors dans toute son essence véritable et toute son ampleur le véritable rôle des partis "de gauche" de la bourgeoisie. Au Québec c’est Québec Solidaire qui veut ramener les luttes au parlement avec une loi anti-scab et en demandant la démission de Charest. Les luttes prolétariennes se confrontent aussi, bien sûr, de plus en plus directement aux forces de répression, sans cesse renforcées, de l'État capitaliste - l'appareil judiciaire, la police, l'armée. Au Mexique, le licenciement de 40 000 ouvriers du secteur électrique, à la fin 2009, fut précédé par l'occupation brutale des lieux de travail par la police fédérale anti-émeute ; dans l'Espagne "démocratique" du socialiste Zapatero, la grève "sauvage" des contrôleurs aériens de décembre 2010 a été brisée par la prise en main des aéroports par l'armée. De plus en plus, les manifestations ouvrières se terminent en affrontements avec la police (Grèce, Grande-Bretagne, Inde, Bangladesh, Tunisie, Algérie, Égypte...) qui sont de plus en plus le fait d’un affrontement entre la police anti-émeute, garant de l’ordre bourgeois et non pas le produit d’actions directes de petits groupes radicaux comme les médias bourgeois veulent nous faire croire. En fin de compte, cet aspect est aussi un indice clair de l'aiguisement du conflit entre les deux classes antagoniques de la société : d'une part, c'est le redoublement des attaques féroces de la classe capitaliste contre les conditions de vie et de travail des prolétaires ainsi que la préparation de cette classe et de son État pour affronter la résistance des exploités ; et d'autre part, se manifestent, de manière plus déterminée et plus large, les efforts de la classe ouvrière pour résister et s'engager dans le combat contre le capital. Finalement, toute cette ambiance de lutte de classes croissante est méthodiquement et sciemment défigurée par les médias du capital, presse, radio, télé, sans oublier internet. Jamais n'ont existé autant de moyens d'information qu'aujourd'hui... mais en même temps jamais la classe dominante n'a autant utilisé comme aujourd'hui ces moyens pour empêcher que le prolétariat acquiert une idée claire des enjeux actuels, pour empêcher que chaque travailleur se rende compte que, partout, ses frères de classe se lèvent et luttent exactement pour les mêmes raisons que celles pour lesquelles il est lui-même indigné (le chômage, les attaques directes ou indirectes au travail, les conditions de vie de plus en plus dégradées pour sa famille, l'exploitation et l'oppression croissantes), pour empêcher qu'on se reconnaisse dans ces luttes et que celles-ci continuent à se propager sur tous les continents, en somme pour empêcher que les prolétaires se reconnaissent comme classe avec les mêmes intérêts et les mêmes buts : lutter contre l'exploitation capitaliste. En premier lieu, il y a la plus grande censure possible - tant à échelle nationale que mondiale - sur les luttes prolétariennes. Ainsi environ 75 000 travailleurs ont manifesté au Wisconsin et le gouverneur Walker a menacé d’avoir recours à la garde nationale si la résistance se poursuit. Quant aux syndicats, ils ont accepté une grande part des coupures mais ils veulent seulement défendre leur droit de négocier. Ensuite, si on ne peut plus les cacher complètement du fait de leur ampleur, les médias bourgeois dénaturent de mille manières les luttes de classe en les présentant comme des situations essentiellement "locales" ou "nationales", ou comme des "réactions égoïstes et irresponsables qui s'opposent aux ajustements que le capital juge nécessaire et profitable à l'ensemble de la population" ("réductions des dépenses d'Etat" ou "assainissement des entreprises" qui, soi-disant, rendent indispensables la baisse des salaires, les licenciements massifs ou la réduction des retraites). Premièrement, les attaques généralisées et chaque fois plus brutales et directes contre les conditions de vie et de travail que le prolétariat et les autres classes exploitées subissent de la part de la classe capitaliste du fait de l'enfoncement inexorable du système capitaliste dans la pire crise économique de son histoire. Le prochain budget du gouvernement Charest en est un exemple. Il est de plus en plus évident que tous les efforts de la bourgeoisie de tous les pays et de tous les secteurs pour "se sauver" ou "se remettre" de la crise, ont justement pour fondement d'exploiter, jusqu'à la dernière goutte, la force de travail, et cela par tous les moyens indirects et directs qu'elle a à sa disposition. Par exemple, le "transfert de fonds" de l'État - à commencer par celui de la première puissance mondiale - pour "sauver" les grandes banques et les grandes industries consiste, de fait, à faire payer ce "sauvetage" par les travailleurs via l'explosion du chômage, des augmentations d'impôts et la réduction du salaire direct et indirect (c'est-à-dire le budget de l'État dans la santé, l'éducation et autres services). Et cela arrive dans tous les pays du monde, tant dans les plus grandes puissances capitalistes que dans les pays les plus petits et faibles. C'est cette charge généralisée du capital contre le prolétariat qui est à la base de l’émergence simultanée d'une multitude de foyers de lutte de résistance au niveau mondial. Il y a un deuxième fait, lui aussi d'importance historique, qui se manifeste, à l'échelle internationale, c'est ce que l'on perçoit aujourd'hui dans la volonté de se défendre et l'inclination à la lutte au sein du prolétariat. D'une part, on peut apprécier l'apparition d'un penchant à la "contagion", c'est-à-dire à l'apparition d'une tendance à l'extension internationale des luttes. À partir des luttes en France, les travailleurs d'autres pays d'Europe (Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Belgique...) se sont aussi lancés dans la bataille en sachant que les attaques du capital sont du même type partout. Plus récemment, le mouvement social qui a embrasé la Tunisie durant un mois a servi d'exemple et de détonateur aux manifestations massives qui ont secoué les autres pays du Maghreb, et cela pour les mêmes raisons : l'augmentation des prix des biens de première nécessité. En même temps, et de nouveau malgré les obstacles que met en avant la bourgeoisie - en particulier, le contrôle syndical dont une des tâches est de maintenir les revendications et les luttes ouvrières divisées -, on voit également, dans les luttes, des débuts d'expressions de solidarité entre travailleurs de différents secteurs (même au niveau international). Ce qui est tout aussi remarquable dans les luttes actuelles, c'est que la colère et la combativité ne cessent de croître. L'action des forces policières de l'État capitaliste, dont l'objectif est de "dissuader", c'est-à-dire de terroriser et de réprimer les luttes, s'est transformée, dans différentes occasions, en son contraire : un stimulant poussant les ouvriers à sortir dans la rue afin de protester massivement contre les gouvernements. La situation exceptionnelle des révoltes violentes et massives en Grèce, il y a plus d'un an, tend maintenant à se reproduire dans différents pays : la Grande-Bretagne, la Tunisie, l'Inde, l'Égypte et même aux USA dans certains États comme le Wisconsin. Il faut aussi relever l'existence d'une tendance à la "politisation" des luttes dans le sens où les manifestations face à l'aggravation des conditions économiques laissent chaque fois plus la place à des contestations ouvertes contre l'État et ses plus éminentes représentations. De façon évidente, cette "politisation" est pour le moment récupérée et mise à profit par les partis ou groupes bourgeois "d'opposition" comme c’est le cas dans les pays en révolte du Moyen-Orient. Partout aujourd’hui, les prolétaires doivent refuser les sacrifices énormes que leur impose la bourgeoisie ; partout les prolétaires doivent participer à la formation de leur parti de classe internationaliste pour que, demain, ils soient unis autour du programme révolutionnaire qui les conduira à supprimer cette classe et son système barbare; pour que partout, ils édifient une autre société, exempte de guerres, de famines et de misères, sans classe ni exploitation. mars 2011 |
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