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Solidarité avec la révolte des jeunes et des prolétaires d’Algérie !Anonyme, Domingo, Enero 9, 2011 - 05:32
PCInt
Après les manifestations de protestation en Tunisie à la suite de l’immolation par le feu à la mi-décembre d’un jeune diplômé contraint pour survivre de travailler comme marchand ambulant, manifestations dont la répression brutale a fait un mort, c’est au tour des jeunes prolétaires algériens de descendre dans la rue sans crainte de s’affronter avec les forces de l’ «ordre» bourgeois pour crier leur colère. Alors que l’Algérie vient officiellement d’enregistrer cette année d’énormes rentrées d'argent grâce à la vente du pétrole, la grande partie de la population laborieuse vit dans la pauvreté. Depuis des années l'inflation est supérieure aux hausses nominales des salaires, entraînant une baisse des salaires réels, tandis que le chômage fait des ravages, surtout parmi la jeunesse, que le manque chronique de logements devient de plus en plus intolérable et que la répression policière est constante (l’état d’urgence est toujours en vigueur). Cette situation a été à l'origine durant l'année qui vient de s'écouler d'une série d'émeutes et d'échauffourées locales, ainsi que de grèves - grèves qui se sont heurtées non seulement à la répression patronale et étatique, mais aussi au sabotage ouvert et aux menaces du syndicat officiel l'UGTA. Le 3 janvier encore l'UGTA condamnait la grève déclenchée par les dockers du port d'Alger sous prétexte qu'il était impossible de revenir sur l'accord passé entre l'entreprise et le syndicat! Pendant ce temps le gouvernement accordait une hausse de salaire de 50% aux policiers... La hausse brutale des prix des produits de première nécessité a été la goutte d'eau qui a provoqué l'explosion d'une colère accumulée depuis longtemps: le prix de l'huile a augmenté de 20%, celui du sucre de 30%, voire plus, le prix du café, des lentilles, des légumes frais, du lait, etc., ont fait de même en quelques jours: «Donnez-nous du sucre!» scandaient par dérision certains manifestants; en réalité ils ne voulaient pas plaisanter, mais crier leur refus d'un ordre économique et social qui condamne les masses à une misère croissante, dans le même temps où les bourgeois se disputent les richesses du pays obtenues grâce au travail des prolétaires, comme le révèlent les scandales réguliers qui s'étalent dans la presse. Surpris par les manifestations qui se sont répandues comme une traînée de poudre à travers tout le pays, le gouvernement a gardé le silence pendant 48 heures, avant que le ministre de la Jeunesse et des Sports n'appelle vendredi les jeunes à «dialoguer de façon pacifique» et que samedi soir le gouvernement décide de baisser les taxes à l'importation des produits alimentaires pour faire baisser les prix (c’est d’abord un cadeau aux importateurs). Mais c'est contre la «malvie» en général, contre le chômage, les bas salaires, la misère engendrés par le capitalisme que se produisent les manifestations; et les autorités ont montré que la réalité du «dialogue», c'est la répression policière sanglante; le ministre de l'intérieur a admis samedi qu'après 4 jours d'émeutes, il y avait 3 morts et des centaines de blessés (surtout des policiers selon lui!). Les jeunes manifestants ont bien compris cette leçon donnée par les représentants de la classe dirigeante: entre exploiteurs et exploités, entre prolétaires et bourgeois, il ne peut y avoir de «dialogue», seule la force compte. Et la force potentielle des prolétaires est immense, car toute l'économie ne repose que sur leur exploitation. En entrant massivement en lutte ils ont le pouvoir de mettre à genoux le capitalisme et d'ébranler l'Etat bourgeois qui en est le défenseur. Mais pour cela la condition indispensable est de rompre avec les organisations et syndicats vendus aux bourgeois, de repousser les tentatives de récupération interclassistes, qu'elle soient islamistes, nationalistes ou démocratiques qui ne vont pas manquer, et de s'organiser de façon indépendante sur des bases de classe. Le prolétariat algérien a déjà donné à plusieurs reprises des preuves de sa combativité et de sa capacité à faire face à la répression; les luttes actuelles et futures rendent et rendront toujours plus pressant le besoin de trouver le chemin de la lutte ouverte contre le capitalisme et l'Etat bourgeois, en union avec les prolétaires de tous les pays. Halte à la répression! Parti Communiste International |
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