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Les hommes d’affaires et le développementAnonyme, Domingo, Octubre 10, 2010 - 13:38
Oscar Fortin
Celui qui a défini le mieux l’esprit et les objectifs des « hommes d’affaires » dans le cadre du développement d’une nation, d’un pays est l’actuel ambassadeur du Canada en Haïti, Gilles Rivard. C’est à l’occasion du Forum des Affaires Québec-Haïti qu’il a eu ces paroles : « …ce n’est pas avec la sympathie et la solidarité qu’on fait des investissements, c’est plutôt avec un climat d’investissement sécuritaire et fiable». (Le Devoir, 5 oct. 2010) Cette définition va de soi lorsqu’on parle d’hommes d’affaires et d’entreprises, mais elle devient problématique lorsque ces mêmes hommes d’affaires se proposent de prendre le pouvoir d’un État et d’en gérer le développement à la manière d’une entreprise. Nous avons vu et voyons toujours les effets pervers d’un gouvernement sous tutelle d’oligarchies qui, par définition, sont le rassemblement des familles les plus puissantes d’un État. Dans ces cas, le bien commun de l’ensemble de la société est ramené et subordonné au bien commun de ces mêmes oligarchies. De plus, mieux vaut oublier la solidarité et la sympathie, pourtant indispensables pour saisir et répondre aux besoins les plus fondamentaux des personnes, des famille, des milieux les plus défavorisés. Ces dispositions humaines ne font pas partie des lois qui les régissent à moins qu’elles deviennent la référence d’un paternalisme humiliant ou encore d’une charité rentable. Des hommes d’action, des hommes d’affaires veulent rendre le Québec rentable en en devenant ses dirigeants politiques. C’est ce que nous annonce M. Legault et que nous suggère depuis plusieurs mois, de sa chaire journalistique, Joseph Facal. Non seulement, cette annonce me laisse sceptique, mais devient une insulte à l’intelligence d’un peuple. Il est vrai que M. Legault a fait un succès avec son entreprise et que M. Facal a bien appris ses leçons de manipulation de l’opinion publique au journal espagnol, El Pais. Néanmoins, un Gouvernement n’est pas une entreprise et l’information, le monopole d’une seule élite. Que de plus en plus d’entreprises soient davantage dépendantes de l’État, tant au niveau des contrats et des subventions que de toute cette liste d’avantages fiscaux dont elles bénéficient, est une évidence même. Ce serait malheureux pour elles que des gouvernements aux idéaux humanitaires viennent sabrer dans un certain nombre de ces dispositifs. Pas de doute que François Legault saura garder l’œil ouvert pour protéger les acquis et que Joseph Facal aura vite fait d’identifier ces aventuriers et de les mettre au pilori des socialistes, des communistes et des anarchistes. Ce n’est pas pour rien que les principaux médias savent répandre la bonne nouvelle qui répond, avant tout, aux intérêts de leurs bailleurs de fonds et qu’ils ont le jugement rapide pour condamner, dénigrer, défigurer tout ce qui peut nuire à ces mêmes intérêts. Je ne doute aucunement du profil de Joseph Facal qui saura répondre à de tels objectifs. Son stage en Espagne, dans un environnement beaucoup plus près de l’ex-Président de droite Aznar que de celui du socialiste Zapatero, l’actuel président, le confirme amplement. Il n’y a pas de doute dans mon esprit que nous assistons à une offensive majeure de la droite canadienne et québécoise pour neutraliser tous ces rêveurs que nous sommes de croire que le Bien commun d’un peuple déborde de toute part le Bien particulier des oligarchies, et que le droit à l’indépendance ne se négocie pas. Tout prétendant à la gouvernance d’un peuple et d’une nation doit nécessairement avoir une solidarité et une sympathie à l’endroit de toutes ses composantes. Comme le dit si bien, l’ambassadeur du Canada en Haïti, les hommes d’affaires et les entreprises ne sont pas là pour la solidarité et la sympathie, mais pour faire leur profit. L’homme d’État est là pour son peuple. Certaines de ces figurent émergent actuellement en Amérique latine. Je citerai celles d’Évo Morales en Bolivie, de Correa, en Équateur, de Chavez au Venezuela, de Lula, au Brésil, de Cristina Fernandez en Argentine et quelques autres que je laisse aux lecteurs et lectrices d’identifier. J’ose espérer que le Québec ait bientôt une telle figure qui saura incarner nos aspirations et notre destin. Que ce nouveau groupe se présente aux prochaines élections, c’est son droit. Qu’il sache toutefois que l’illusion du discours ne tiendra pas longtemps la route. Les vrais indépendantistes le demeureront tout comme les vrais militants pour un monde plus juste et solidaire. Pour ces choses, il faudra toujours compté avec le peuple. La véritable histoire avance, fondée sur ces valeurs. Oscar Fortin Québec, 8 octobre, 2010-10-08 |
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