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1,000,000,000$, 1,000 arrestations, 0 progrès humain - Un résumé des événements lors des sommets des G8/G20 à TorontoMichael Lessard..., Martes, Septiembre 21, 2010 - 21:36 (Reportage ind. / Ind. news report | Photo | Democratie | Droits / Rights / Derecho | Femmes / Women / Mujeres | G8-G20 | Repression | Resistance & Activism | Indymedia) Pour bon nombre de citoyens et citoyennes ici et ailleurs, le G8 et le G20 représentent un partenariat élitiste qui se fait sans les 172 autres pays membres des Nations unies, mais aussi les promesses sans effet des pays riches pour réduire l’injustice, la pauvreté et la violence dans le monde. Quand, cet été, le G8 et le G20 se sont réunis en Ontario, vous comprendrez que des milliers de gens se sont mobilisés pour dénoncer la crise écologique, les millions qui souffrent et meurent de la pauvreté ou d’un manque d’accès à l’eau potable, l’impact violent de la pauvreté sur les femmes, l’élitisme, le capitalisme et les politiques du gouvernement Harper. J’étais enregistré au Centre des médias alternatifs de Toronto où nous n’avons pas couvert simplement les contingents anticapitalistes fracassant certaines vitrines à un moment précis, le samedi 26 juin, pour plutôt couvrir la vaste majorité ne cassant rien, mais qui se faisait casser par la police ; pardonnez-moi cette boutade qui n’est pas vraiment drôle. Et, il faut le dire, cette répression par des fouilles illégales sur la rue et des arrestations arbitraires avaient débutée quelques jours avant les actions plus confrontantes. [ Cet article s’adresse aux personnes n’ayant pas suivi les informations alternatives ou engagées cet été 2010 au sujet des actions entourant le sommet du G20 à Toronto. C’est une version plus complète et plus informative d’une courte lettre que j’ai ai publiée sur le cmaq.net après les événements à Toronto. Une version plus neutre et courte fut publiée en septembre dans le journal communautaire de Québec, Droit de parole. Voici donc l’article original, plus descriptif et éditorial.] 21 septembre 2010 1 000 000 000 $ Un résumé des événements lors Pour le sommet du G20 à Toronto, le Canada a dépensé 1 milliard de dollars « en mesures de sécurité », fait procéder à 1 000 arrestations arbitraires et soumis aux chefs d’État des pays étrangers un programme de développement humain destiné aux mères n’ayant recueilli au final que des appuis symboliques. Stephen Harper a ridiculisé le Canada sur la scène internationale et scandalisé bien des gens au Canada et au Québec. Le G8 (Groupe des huit) est un groupe de partenariat économique de huit pays parmi les plus puissants économiquement du monde, dont le Canada. Ensemble, ils représentent 61 % de l'économie mondiale. Le G20, c’est le G8, plus 11 autres pays et l'Union européenne. Le G20 fut fondé en 1999, après la succession de crises financières dans les années 1990.1 Pour bon nombre de citoyens et citoyennes ici et ailleurs, le G8 et le G20 représentent un partenariat élitiste qui se fait sans les 172 autres pays membres des Nations unies, mais aussi les promesses sans effet des pays riches pour réduire l’injustice, la pauvreté et la violence dans le monde. Quand, cet été, le G8 et le G20 se sont réunis en Ontario, vous comprendrez que des milliers de gens se sont mobilisés pour dénoncer la crise écologique, les millions qui souffrent et meurent de la pauvreté ou d’un manque d’accès à l’eau potable, l’impact violent de la pauvreté sur les femmes, l’élitisme, le capitalisme et les politiques du gouvernement Harper. Les médias nous ont présenté des moments spectaculaires la journée d’une grande manifestation, pourtant il eut des actions du 18 au 27 juin : le Sommet des peuples (tenu lors du sommet du G8), suivi de sept journées de manifestations portant sur les droits humains, la diversité sexuelle, l’environnement, les premières nations, la pauvreté à Toronto, etc.2 Les deux dernières journées visaient plus directement le sommet du G20. J’étais enregistré au Centre des médias alternatifs de Toronto3 où nous n’avons pas couvert simplement les contingents anticapitalistes fracassant certaines vitrines à un moment précis, le samedi 26 juin, pour plutôt couvrir la vaste majorité ne cassant rien, mais qui se faisait casser par la police ; pardonnez-moi cette boutade qui n’est pas vraiment drôle. Et, il faut le dire, cette répression par des fouilles illégales sur la rue et des arrestations arbitraires avaient débutée quelques jours avant les actions plus confrontantes. Le samedi 26 juin, le tout a commencé par une grande marche réunissant plus de 10 000 personnes de mouvements sociaux très variés, menée à l’avant-scène par les mouvements féministes, dont le parcours était strictement limité par la police. La marche officielle « Les gens d’abord » a pris fin soudainement : des milliers de gens sont restés sur les rues à manifester sur place [voir notre vidéo-reportage]. Des contingents anticapitalistes, estimés à environ mille personnes, dont le plus visible est le Black Block anarchiste, prévoyaient confronter la clôture de sécurité du G20, rappelant les moments du Sommet des Amériques en 2001. La police empêchant tout déplacement vers la clôture du G20, la marche se transforma en de nombreuses petites manifestations sur place, sur diverses rues. Les contingents anticapitalistes se sont mis en mouvement vers d’autres rues pour fracasser les vitrines d'au moins 40 commerces.4. Après ces actions fracassantes, les membres de ces contingents se sont dispersés et ont quitté les lieux. Toutefois, des milliers de gens ordinaires, ne portant aucun masque, sont restés sur les rues, pendant plusieurs heures. Ce que j’ai vu, ce sont surtout des gens de l’Ontario chantant des slogans pour les libertés civiles et dénonçant « l’État policier » (sic). J’en déduis que, comme moi, ces gens ont ressenti un « message Harperien » d’intimidation et de peur qu’il fallait refuser. À de nombreuses reprises, des groupes absolument non violents furent totalement encerclés par les forces antiémeutes, empêchés de partir et transportés massivement dans le centre de détention. Pour en savoir plus sur la détention, on pourrait poser la question au chauffeur sorti de son tramway ou à la personne sortant d’un restaurant pour fumer une cigarette ; ce sont des cas réels. Le lendemain, devant le centre temporaire de détention, une foule de gens solidaires fut terrorisée quand des agents ont sauté dans la manifestation pour capturer deux individus, dont une reportrice des médias alternatifs, Lacy MacAuley : un agent sauta sur elle et la jeta au sol. Elle fut ensuite lancée dans une camionnette dans laquelle trois hommes l’insultaient et tentaient de l’humilier. Une scène particulièrement violente. Plusieurs reporteurs indépendants furent détenus, dont Amy Miller qui fut menacée de viol collectif par un agent déclarant « tu n’auras plus jamais le goût de jouer aux médias » [info sur MacAuley et Miller5]. Visiblement, les officiers détestaient les médias alternatifs qui, au lieu de nourrir les gens d’images d’un éphémère Black Block, couvraient froidement leurs abus contre les gens ordinaires. Toutefois, étant donné que des reporteurs des médias commerciaux avaient aussi été frappés et détenus, les caméras et les esprits s’étaient ouverts aux aspects arbitraires et illégaux des actions policières. L’autobus nolisé des gens de Québec fut bloqué et la trentaine de personnes furent détenues sur place pendant plus de deux heures pour une fouille totale des bagages. C’était en fait un raid sur le centre de convergence où les militant.es s’entraidaient au niveau alimentaire, pour l’hébergement, etc. Environ vingt personnes, surtout des gens du quartier, mais aussi une personne de Québec, furent arrêtées.6 J’y étais et nous avons toléré que nos droits soient violés par une fouille indiscriminée, sans mandat connu, pour ainsi éviter une détention punitive et répressive. La menace d’une arrestation arbitraire et illégale était bien réelle et elle fut confirmée par l’inspecteur en charge [info7]. Sans oublier que nous savions que 72 personnes de Montréal avaient été arrêtées le matin même alors qu’elles dormaient à l’université de Toronto. Des agents, ignorant volontairement ma badge visible de presse alternative, déclaraient que le fait d’avoir un numéro de défense légale écrit sur sa peau (pour téléphoner un avocat) pouvait se mériter une arrestation et qu’ils voulaient nous arrêter massivement et confisquer mon ordinateur portable ; ce qui fut évité heureusement suite à des pressions légales et populaires des résidant.es du quartier. Trois personnes de Québec et deux de Lévis ont été arrêtées, sur environ 45 ayant fait le déplacement en autobus nolisé : trois samedi quand la police arrêtait tout le monde sur les rues près des manifestations ; une le dimanche matin parmi les gens arrêtés durant leur sommeil à l’université de Toronto ; et une autre juste avant le départ de l’autobus, car elle eut la malchance d’être au coin de la rue quand la police lança son raid de l’endroit. Enfin, Paul-Émile Auger n’a pu embarquer dans le bus pour Québec vu les barrages policiers. Les agents des forces antiémeutes et policières se sont sentis surpuissants. Sauf que, maintenant, face à la population et aux recours collectifs devant la justice, ces agents et certains politiciens vont se sentir moins dominants. Nous allons les remettre à leur place, sous le droit.
- Michaël Lessard, reporteur bénévole Photos – crédits : Paul-Émile Auger, publiées dans le journal Droit de parole (Sept. 2010 - www.droitdeparole.org ). Merci à Richard Amiot, du journal Droit de parole, pour ses révisions.
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