Le Ministère des Affaires étrangères et européennes a annoncé aujourd’hui que la France s’engageait à verser 17 milliards d’Euros pour la reconstruction d’Haïti après le catastrophique tremblement de terre qui a frappé il y a six mois cette nation caribéenne déjà démunie, faisant près de 300 000 victimes.

L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse ce matin à Paris, à l’occasion de laquelle ont été dévoilés les détails de cette nouvelle initiative bilatérale pour la reconstruction d’Haïti mise de l’avant par le gouvernement français.

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a déclaré, lors d’une entrevue accordée à l’AFP aujourd’hui, que « six mois après le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, il est temps pour la communauté internationale de parler d’une même voix et d’offrir une aide concrète à Haïti. »

« Étant donné que la France et Haïti partagent une histoire commune et une longue amitié, nous prenons ces responsabilités très au sérieux »,

a affirmé Kouchner.

L’entente prévoit un calendrier qui permettra à la France de rembourser à Haïti les 90 millions de francs or que son ancienne colonie avait dû lui payer entre 1825 et 1947. Ce paiement historique, longtemps source de tension entre les deux pays, avait été exigé par la France pour compenser la perte de profits du trafic d’esclaves suite à l’indépendance d’Haïti. Sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide, le gouvernement haïtien avait d’ailleurs lancé des procédures légales visant l’annulation de cette dette, un enjeu qui avait aussi suscité de vives protestations lors de la visite historique de Nicolas Sarkozy à Haïti en février dernier.

Selon Kouchner, en remboursant cette somme qui, lorsque l’on tient compte de l’inflation ainsi que d’un taux d’intérêt minimal, atteint 17 milliards d’Euros (21 milliards de dollars US),

« La France inaugure une nouvelle ère de coopération avec Haïti, une ère qui repose fermement sur les valeurs de liberté, de fraternité et d’égalité que nous partageons. »

Le ministre a par la suite ajouté :

« J’espère sincèrement que d’autres gouvernements vont suivre notre exemple, qu’ils vont prendre leurs responsabilités et agir pour réparer les erreurs du passé au moment où Haïti se trouve dans la plus grande nécessité. »

Plusieurs rapports sortis à l’occasion des six mois passés depuis le tremblement de terre d’Haïti notent qu’une grande partie de l’aide promise par les pays riches n’a pas encore été livrée.

Source: www.agencefrancepress.com

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