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De la violence...Anonyme, Lunes, Junio 14, 2010 - 16:42
Des anarchistes
a/s Louis Lessard De la violence L'expérience nous enseigne qu'il est judicieux de se méfier des médias de masse lorsqu'il est question de moyens d'action illégaux. Nous espérons que cette modeste réponse vous suffira, puisque nous avons convenu de communiquer avec vous par écrit plutôt que d'accepter un rendez-vous en personne. Cette méthode permet en outre de communiquer clairement notre message et de minimiser les risques que vous en dénaturiez l'essentiel pour servir des intérêts spectaculaires. Sachez d'emblée que nous ne sommes lié-e-s ni aux efforts d'organisation du Regroupement anti-G20 étudiant (RAGE), ni à ceux de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC), dont l'activité se déploie essentiellement à l'intérieur des balises définies par la loi.
L'obsession des médias pour la violence trahit deux mécanismes essentiels de la production d'information de masse : La prétendue démocratie libérale, qui dans les faits n'est rien d'autre qu'une ploutocratie, un gouvernement par les riches pour les riches, et dont les médias constituent le « 4è pouvoir », s'appuie sur la violence impitoyable de l’État capitaliste (police, forces armées, sécurité privée, etc.) pour asseoir et perpétuer l'autorité de son modèle. Cette équation, synonyme de l’État, est ce qu'on appelle « Monopole de la violence ». En se désintéressant de la violence systémique tout en mettant en scène (sur le ton hypocrite du scandale) la violence anecdotique des entreprises criminelles ou subversives, les médias de masse font la démonstration d'une profonde subjectivité. Voilà pourquoi il est impossible pour nous de faire confiance aux représentants des médias de masse, soient-ils privés ou publics.
Le G8/G20, soit les huit plus « importantes » économies mondiales, 12 économies « émergentes » stratégiquement sélectionnées, plus les mandarins du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, regroupe les oligarques les plus violents de la planète. Leur violence est totale : elle est constante et elle est partout. Les dirigeants et idéologues du système capitaliste global sont directement responsables des crises sans précédent qui secouent actuellement le monde et menacent l'équilibre écologique planétaire. L'écart entre la minorité des richissimes et la multitude des démuni-e-s n'a jamais été aussi grand. Les puissances politiques et économiques se livrent à des guerres sanglantes pour le contrôle des ressources. Les compagnies pharmaceutiques laissent mourir des millions de personnes chaque année par souci de rentabilité. Les sociétés d'extraction forestière, minière, gazière et pétrolière détruisent l'environnement et ruinent des communautés entières aux quatre coins de la planète. Victimes des Programmes d'ajustements structurels, des paysans du monde majoritaire se suicident par milliers chaque année. Les ouvriers à la chaîne des usines de iPod les imitent désormais. Les peuples et cultures autochtones meurent à un rythme de plus en plus alarmant. Des pauvres diables du monde majoritaire risquent leurs vies chaque jour pour tenter l’impossible périple vers les pays industrialisés, où ils sont réduit-e-s à l’esclavage au service des classes moyennes. Les océans se vident de leurs poissons et les récifs de coraux étouffent. Les colonies d’abeilles disparaissent inexplicablement. Les saumons abandonnent la fraie. Les poulets mutants de la monoculture s’écroulent sous leur propre poids. Les bouleversements climatiques se précipitent. Etc. Etc. Ce ne sont là que quelques unes des manifestations de l’inexorable course vers le bas dans laquelle s’est engagée l’humanité, sous l’incompétente tutelle des économistes et politiciens. Toute cette dévastation, au nom de l’impossible impératif : la croissance économique illimitée. Il faut se rendre à l’évidence : rien n’est plus violent que le système capitaliste. La tenue même de ces sommets est sauvagement antidémocratique. En 2010, des milliards de dollars de fonds publics sont investis dans ce cirque immoral, dont un milliard pour s'assurer que le peuple ne soit jamais en mesure de s'approcher des oligarques, et ce, au moment même où ces tristes sires essaient de nous faire avaler la nécessité des plans d’austérité et des brutales compressions budgétaires.
Dans un pareil contexte, la réaction du peuple, soit elle violente, a toujours été et sera toujours un acte de légitime défense. De tous temps, l’insurrection a été un élément incontournable de la lutte du peuple contre la tyrannie. Et aucun régime n’a été aussi totalement tyrannique que celui qui s’emploie actuellement à détruire l’humanité et le monde naturel. Notre violence est l’expression d’une solidarité inconditionnelle avec celles et ceux qui subissent le plus durement les coups et les affronts du système capitaliste. Celles et ceux qui meurent de faim, de soif ou de froid, dilapident leur vie dans les favelas, s’atrophient dans les réserves, s’échinent dans les usines et croupissent dans les prisons du système. Notre violence ponctuelle est le modeste moyen qui nous reste pour briser la normalité, rompre le silence et fracasser l’illusion du consentement. Notre violence est l’explosion d’une rage qui bouillonne perpétuellement en nous et qu’il nous faut pourtant réprimer du matin au soir. Notre violence est le refus catégorique de la politesse et de la pusillanimité. Notre violence est le rejet sans équivoque de leur système de mort. Notre violence, pour l’heure, reste symbolique. (Que sont quelques briques contre un dispositif de sécurité d’un milliard de dollars ?) Mais nous voulons dépasser le symbolique. Ne vous y trompez pas : notre violence n’est pas, et ne sera jamais, une fin en soi. Nous ne sommes pas en faveur de la violence. Nous l’abhorrons. Nous ne l’avons pas choisie : elle nous est imposée. Et nous y réagissons. Tant et aussi longtemps que la violence du système lui sera imposée, la réaction du peuple, sous toutes ses formes, sera légitime.
Le silence et la passivité sont synonymes de consentement et de complicité. La non violence dogmatique est un dérèglement mental. La paix sociale une illusion. La guerre entre les classes est permanente. Les stratèges du système capitaliste ont réussi à imposer leur autorité illégitime si totalement aux populations dites « civiles » que celles-ci en sont venues à accepter le monopole de la violence comme un mal nécessaire. C’est d’ailleurs en ça qu’elles sont « civiles ». Nous rejetons la civilité. Les bureaucrates communautaires, chefs syndicaux, porte-parole de l’altermondialisme bon chic bon genre, ténors de l’organisation dite « non gouvernementale » et de la société dite « civile », bref, tous les apôtres dociles de la non violence, sont les capos du système. Sans eux la pacification sociale serait impossible. Nous dénonçons leur complicité. La violence est une réalité. La non violence un délire conditionné.
Les médias de masse font grand cas du Black Bloc, et la quasi-totalité de ce qu’ils rapportent à ce sujet est erroné, mal informé ou complètement fantaisiste. Là encore, la fascination morbide des journalistes pour ce phénomène trahit à la fois leur incompétence et leur appétit insatiable de violence spectaculaire. Hypocrisie achevée. Répétons-le, l'expression « Black Bloc » ne désigne pas un groupe ou une organisation souterraine, mais une tactique et une forme d'action collective. Un Black Bloc est, littéralement, un regroupement spontané, mais habituellement prévu et justifié par les circonstances, d’individus et de groupes d’affinité qui s’attachent à un certain type d’actions directes. Ces actions sont, mais ne se limitent pas à : l’affrontement physique avec les forces de répression ; la dé-arrestation de militant-e-s capturé-e-s par les chiens de l’État ; l’altération du mobilier urbain ou de la propriété privée à des fins symboliques (habituellement, des franchises de banques ou de sociétés transnationales, des voitures de luxe et autres manifestations ostentatoires de richesse excessive, etc.). Les Black Blocs sont l’expression anonyme de la rage du peuple. La tactique du Black Bloc adhère généralement au principe de respect pour la vie et, par conséquent, n’attente pas à la vie d’autrui. Pour ce qui est de la confrontation physique, les policiers sont les agents de la violence de l’État et sont par conséquent des cibles légitimes de la rage du peuple. Il convient de rappeler que dans l'ensemble des Blacks Blocs des 20 dernières années en Occident, pas une seule personne n’a perdu la vie en conséquence des actions du Bloc. Par comparaison, la carence en vitamine A entraine la mort d'un million d'enfants chaque année. Le seul milliard de dollars investi par le gouvernement du KKKanada pour la sécurité au sommet du G20 pourrait facilement sauver la vie des enfants qui mourront de malnutrition au cours de l’année 2010.
Le terrorisme se définit comme une activité visant à terroriser une population civile, par la violence aveugle ou meurtrière, afin de forcer son gouvernement à opérer des changements de politiques. L’insurrection n’est pas un acte de terrorisme. L’insurrection est une force positive. L’objectif des insurrectionnalistes est d’opérer des ruptures dans la normalité de l’exploitation et de l’oppression ordinaire. Leur violence ne s’adresse qu’accessoirement aux populations « civiles » (en ce qu’elle montre qu’il est possible et nécessaire de s’insurger contre l’État et le système capitaliste). Elle s’adresse d’abord et avant tout aux oligarques, aux riches, aux dirigeants et idéologues du système capitaliste, aux profiteurs et aux forces de la répression. Nous n’exigeons pas de changements cosmétiques ou pragmatiques dans la gestion du système. Nous souhaitons la fin du système. Nous rejetons les accusations de terrorisme et les considérons comme une opération de l’État visant à criminaliser la rage légitime du peuple.
Nous ne demandons rien. Nous aspirons à l’effondrement de l’État et du système capitaliste, et nous sommes déterminé-e-s à le miner dans ses fondements par tous les moyens nécessaires. Ce qui viendra après ne pourra pas être pire.
[ EDIT (Mic à titre de validation au CMAQ)
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