L'aventure nucléaire au Québec doit-être un choix qui concerne l'ensemble de notre société. Voici quelques nouvelles positives pour encourager celles et ceux intéressÉes à monter d'un cran la pression sur le gouvernement. Après tout, ne sommes-nous pas le gouvernement ?

Tout nous porte à croire que le parti au pouvoir devra reculer dans le processus de réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2. L’Ontario a annoncé en mars dernier qu’elle abandonne la réfection de 4 de ses centrales nucléaires et qu’elle investira dans des énergies plus vertes, projetant de créer plus de 20 000 nouveaux emplois. Un peu plus tôt en février chez nos voisins du Sud, l’état du Vermont décide de fermer sa seule centrale nucléaire. L’heure est à l’évidence : le nucléaire perd du terrain et c’est tant mieux!

Actuellement au Québec, plus d’une centaine de municipalités ont adopté une résolution initée par le maire d’Amqui, pour l’abandon de la filière nucléaire. Dans notre région, Saint-Luc-de-Vincennes et Aston-Jonction l’ont déjà signé. Le parti Québécois s’est opposé officiellement en décembre dernier à la reconstruction de Gentilly-2. Des députés du NPD et du Bloc Québécois y sont aussi opposés. Québec Solidaire a déposé une 3ème pétition pour sortir du nucléaire. Même Jean Charest, avant ses élections, promettait l’arrêt de Gentilly-2 mais il semble avoir reculé face au lobby nucléaire. Il peut toujours tenir sa promesse ! Les Conservateurs rejettent maintenant l’idée de produire des isotopes médicaux par l’entremise des centrales nucléaires en développant dorénavant des cyclotrons.

Le Mouvement Sortons le Québec du nucléaire (MSQN) dont les CentricoiSEs et MauricienNEs pour le Déclassement Nucléaire sont membres compte actuellement 85 organismes qui les appuient et 23 artistes dont Fred Pellerin, Diane Dufresne, Isabelle Blais, Richard Séguin et Frédéric Back. Au-delà du cynisme et du fatalisme à l’égard de l’action politique, les CMDN voient leurs nombres grandir de semaines en semaines. Rare sont nos réunions où de nouveaux membres ne se présentent pas. Né il y a à peine 2 ans, notre collectif citoyen compte actuellement 327 membres actifs et sympathisants sans compter les 2000 signatures déposées à l’Assemblée nationale en novembre 2009.

Un nombre impressionnant d’économistes et de groupes financiers rejettent l’idée d’investir dans le nucléaire et voient cette option d’un très mauvais oeil. L’Institut économique Fraser, l’Association of Power Producers of Ontario, des firmes de cotations boursières, le financier Warren Buffet et plusieurs professeurs universitaires font partie d’une majorité qui considèrent le nucléaire comme un placement non rentable et très coûteux.

De plus en plus de professionnels de la santé s’inquiètent des impacts néfastes du nucléaire sur la santé. Que l’on pense à la vingtaine de médecins de Sept-Îles ayant menacé de démissionner si un projet d’extraction d’uranium voyait le jour, à une trentaine de médecins d’ici ayant signifié leur désaccord à la reconstruction de Gentilly-2. Des études indépendantes publiées récemment, approuvées par la National Academy of Science, viennent confirmer leurs appréhensions et leurs prises de position.

L’entêtement du gouvernement de Jean Charest concernant la reconstruction de Gentilly-2 ne doit pas nous déprimer mais bien nous rallier. L’Autriche a construit une centrale nucléaire toute neuve qui n’a jamais démarré suite à l’opposition populaire. La démocratie n’est pas morte, nous en sommes tous porteurs. À nous d’allumer la flamme et d’éclairer notre quotidien. Réjouissons-nous des bonnes nouvelles nucléaires et soyons solidaires pour le déclassement de Gentilly-2

Sébastien Bois, membre des CentricoiSEs et MauricienNEs pour le déclassement nucléaire