L’attaque incendiaire contre la Banque royale à Ottawa suscite le débat encore une fois entre les tenants orthodoxes et réformistes de la non-violence comme stratégie et l’utilisation d’un certain niveau de violence contre ce qui cause le désastre au niveau environnemental et au niveau humain.

La Banque royale est une des principales corporations impliquées dans l’extraction du pétrole des sables bitimuneux dans le nord de l’Alberta qui cause déforestation, pollution massive des eaux, mortalité chez les communautés autochtones, déplacement et dissémination de ces communautés, itinérance… et tant d’autres phénomènes de destruction qui se perpétuent et s’étendent à travers entre autres les projets de pipelines. C’est la continuité d’un processus génocidaire et écocidaire qui est en cours depuis le commencement de la colonisation européenne du territoire en 1492. Pour une histoire de la résistance autochtone à cette colonisation dévastatrice, vous lirez avec intérêt 500 years of indigenous resistance de Zig Zag traduit en français également et disponible sur de nombreux sites dont kkkanada.anarkhia.org Ce livre est aussi maintenant disponible en anglais en bandes dessinées dans le Comic Book qui porte le même nom.

L’action à Ottawa fut aussi réalisée contre les impacts des Olympiques de 2010 : gentrification, nettoyage social, répression sociale et politique généralisée, continuité du vol des terres autochtones, destruction environnementale… Ces Olympiques furent également et continuent dans leurs conséquences encore aujourd’hui à accélérer les processus d’ensemble de la colonisation, du développement capitaliste destructeur à tous les points de vue. Dans ce cas également, la Banque royale en fut un des principaux agents en tant qu’un des commanditaires principaux.

Cette action qui invoque l’importance de mettre le feu, »FIRE THIS TIME », maintenant à ce système dévastateur fut dénoncée premièrement par un communiqué d’une activiste, Krystalline Kraus, organisant contre la venue du G8 et du G20, à Hunstville et à Toronto. C’est depuis au moins les actions de la manifestation Heart Attack durant la Convergence contre les Olympiques que les réformistes dénoncent d’éventuelles actions de destruction de la propriété corporatiste qui pourraient avoir lieu à Toronto. À Vancouver, tout un mouvement s’est aussi imposé contre les attaques logées contre ces agents de l’exploitation généralisée, contre entre autres le bris des vitrines de compagnies coloniales commanditaires des Olympiques comme la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Au communiqué de cette Krystalline, un autre communiqué s’est rajouté par le »Indigenous Environnemental Network » qui dénonce le non-respect par les gens qui ont posé l’action de leur non-violence orthodoxe vue comme celle d’un soi-disant »leadership autochtone », de fait le leur qui s’oppose en quelque sorte à 500 ans de résistance indigène.

»Nos peuples se sont engagés dans la résistance à la colonisation durant plus de 500 ans utilisant une diversité de tactiques incluant la résistance armée, les blocages, les occupations, les manifestations, les réclamations de terres, etc. Oui, des gens sont morts et plusieurs ont été blesséEs, la propriété détruite, etc.-mais le colonialisme est violent par sa nature profonde », disait Zig Zag dénonçant entre autre cette dénonciation faite par le »Indigenous Environnemental Network ».

À Vancouver durant les Olympiques et d’autres temps et ailleurs, tout un mouvement s’est également uni en dénonçant ensemble cette dénonciation. Une nette démarcation s’est effectuée entre ceux/celles qui ne pas sont prêtEs à accepter l’ordre social de destruction massive sans contre-offensive et ceux/celles qui se satisfont de manifestations pacificistes, de pétitions… qui n’attaqueront jamais les fondements de ce monde colonial et capitaliste fondé dans le pillage, la rapine, le vol, le viol, la dévastation, la guerre, le génocide…

Ce débat n’a pas attendu les actions contre les Olympiques pour exister, c’est une très vieille lutte entre ceux/celles qui nous condamnent à l’impuissance et donc au massacre, les réformistes, et celles/ceux qui assument la guerre sociale continue que nous livre le colonialisme, le capitalisme, le patriarcat et qui sont près d’une manière ou d’une autre à organiser la riposte, la résistance, l’insurrection…

Bien sûr, une action directe isolée ne sera jamais un soulèvement massif, mais un soulèvement massif sera toujours basé sur des actions directes.

C’est pourquoi il est important de défendre ce que les camarades à Ottawa ont fait et d’aller plus loin, de généraliser la guerre que nous menons à ceux/celles qui nous condamnent à la mort, à la misère… tout comme ils/elles le font contre la vie en général.

Même si la répression s’accélèrera bien sûr contre nous, celle-ci est de toute façon notre lot du quotidien et le sera tant que nous nous organiserons pas pour détruire mondialement ce système pourri qui sera toujours définitivement plus violent que nous.