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L'État italien contre Avni Er

Anonyme, Jueves, Mayo 20, 2010 - 14:24

Association Solidarité Prolétarienne (ASP)

Appel à la solidarité internationale

20.05.2010

Il y a deux jours, le 18 mai 2010 à Bruxelles, l'État turc constitué partie civile dans le contexte de ce long iter judiciaire, (plus de 10 ans), connu en Belgique comme "le procès DHKP-C", s'est vu repousser pour la troisième fois le recours présenté contre la sentence avec laquelle la Cour d'Appel d' Anvers avait disculpé, en février de 2008, tous les inculpés de l'accusation d'appartenance à une organisation "criminelle et terroriste", refusant ainsi de limiter sur le propre territoire national, la liberté d'expression et le droit à la contestation politique, (du verdict: “…. en relation à sa présence en Belgique et aux actions qu'il a mené dans cet état, le DHKP-C ne peut être considéré ni une association de malfaiteurs, ni une organisation criminelle, ni un groupe terroriste…”).

La Turquie, le Pays qui a reçu de la Courte Européenne des Droits de l'homme le plus grand nombre de condamnations pour violation des droits humains et des libertés fondamentales (bien 341 pour la seule année 2009) avait en effet eu la hardiesse de s'ériger en victime et demander aux accusés de ce procès l'indemnisation pour la violence "subie", en comptant trop évidemment sur l'asservissement de l'entière Magistrature belge à ses diktat.

Un paradoxe celui-ci, qui nous résultera plus facile à comprendre en analysant ce qui s'est passé aussi chez nous, à Bari toujours le 18 mai.

Au Tribunal de Bari, devait en effet se tenir, avant-hier , comme beaucoup maintenant le savent, l'audience dans laquelle le juge monocratique Di Lalla devait se prononcer sur le destin d'Avni Er, opposant politique turc qui aujourd'hui risque l'expulsion en Turquie.

Mais le juge a dû renvoyer encore une fois sa décision et fixer la prochaine audience au 10 juin.

Et s'il est vrai que la défense d'Avni a présenté une autre documentation, comme l'a fait également Avni lui même, le motif principal du renvoi reste dans le fait que les Avocats d'État se sont constitués partie adverse et ils ont demandé du temps pour l'étude de la documentation produite par les parties.

Après la descente sur le terrain du sous-secrétaire à l'Intérieur Alfredo Mantovano qui, le 12.04.2010, à travers les pages de "Il Giornale " avait tonné contre le juge Di Lalla qui, en permettant le déplacement d'Avni à la Cara de Bari, " remettait en circulation un terroriste" dangereux et " rendait vain les efforts des forces de l'ordre, en entrant en conflit avec la politique du Gouvernement", ( voir article et communiqué sur www.avni-zeynep.net), aujourd'hui ce sont les mêmes Maroni et le Gouvernement Berlusconi, par le Corps des avocats d'État, à entrer en jeu pour mettre à l'abri d'éventuelles velléités démocratiques d'une partie de la Magistrature, du monde politique et de l'associationnisme, non seulement les intérêts politiques et économiques avec la Turquie, mais principalement la direction "reactionaire" qu'on est en train de tenter de graver à la vie politique et sociale de notre Pays.

Une direction bien exprimée par des paroles avec lequelles toujours ces deux champions de la réaction, justement hier, en relation à la sentence avec laquelle la Cour d'Appel de Gênes a condamné les responsables des rixes de l'école Diaz, devant des magistrats qui se sont refusés de fermer les yeux devant "la boucherie du droit" accomplie il y a neuf ans (".. on ne peut pas oublier les terribles blessures infligées à des gens désarmés, la préméditation, les visages couverts, la contrefaction du procès-verbal d'arrêt des 93 non global, les mensonges sur leur résistance présumée. On ne peut oublier non plus l'agression systématique et aveugle et l'attribution à tous les arrêtés des deux molotov portés à la Diaz par les mêmes agents…"), ils expriment "pleine confiance aux policiers" à la De Gennaro et à la Gratteri qui, déjà couvert par le Gouvernement et entre temps tous reçus à de hautes charges, assurent "ils resteront à leur place!"

Une direction qui s'exprime aussi bien dans le premier oui de la Commission Justice du Sénat sur le décret-loi avec lequel dans les prochains jours on tentera de bâillonner la liberté de l'information.

L'Italie a accumulé, seulement l'an dernier, bien 68 condamnations pour violations de la Convention des droits de l'homme, grâce à des sentences prononcées à Strasbourg par la Cour Européenne (CEDU) et pour lesquelles notre pays a été le premier dans le classement des pays de l'Europe plus développée.

Les graves et souvent bien connus comportements de l'Italie et de ses organes, (de police, juridictionnels, administratifs, politiques), la transgression de lois déjà existantes, les modifications de celles qui ont permis des grossières violations des droits humains les plus élémentaires, surtout en matière d'immigration, puis ils ont rapporté à notre Pays plus de 2.471 condamnations émises par la même Cour Européenne et complètement ignorées par notre État, qui résulte pour celà etre tout bonnement avant la même Turquie.

Donc l'arrogance et le mépris des droits humains du Gouvernement italien ne sont pas des faits nouveaux.

Après avoir sacrifié plus de cinq ans de la vie d'Avni Er à l'autel de la politique de la sûreté à tout prix, (et nous rappelons que les seules personnes effectivement emprisonnées , parmi les 140 et plus arrêtées dans la maxi-opération réalisée en 2004 dans différents États européens, Turquie comprise, ont été justement Avni Er et Zeynep Kiliç), après les avoir affublés d’une sentence inique, (conséquence d'un procès inique) non seulement de l'étiquette de terroriste, mais aussi celle de "leader d' une organisation terroriste en l'exposant ainsi à un risque plus élevé de torture si remis aux Autorités d'Ankara, aujourd'hui le Gouvernement italien se constitue partie adverse dans le procès qui devra décider de son sort.

Ce fait nouveau et grave est cependant aussi significatif de l'insécurité que ce Gouvernement de réactionnaires montre en pouvant effectivement conclure, selon les propres dessins, cet événement.

Cette bande de criminels craint l'attention, nationale et internationale, qui s'est maintenant créé autour de celui qui vient reconnu aujourd'hui comme un "cas politique" alors que c'était ainsi depuis son début.

Il craint, dans le "cas Avni Er", comme dans beaucoup d'autres cas, le regroupement de forces qui dans leurs nombreuses différences sont unies par la volonté de ne pas permettre d'autres barbaries de nôtre civilisation démocratique, qui devant la perspective d'un avenir de larmes et sang, de violation de plus en plus étendue et ouverte des droits aujourd'hui encore sanctionnés par notre Constitution, ils choisissent toujours plus la voie du protagonisme en commençant à se présenter, même si de manière non complètement consciente , à la tête d'un mouvement capable d'offrir une voie de débouché temporaire, à cette crise politico-culturelle, économique et environnementale sans précédents dans laquelle nous versons maintenant.

La manifestation qui s'est déroulée devant le Tribunal de Bari le 18 mai a vu la présence d'environ 30-35 personnes, en représentation de différentes associations et partis: Fédération régionale Pouille du PRC, SEL de Bari, Ass. Ligne 5 de Molfetta (Ba), ARCI de Bari, Ass. Dino Frisullo de Lecce, Iqbal Masih de Lecce, les jeunes antifasciste de Martano (Le), Iskra (Na), SLL de Naples, Parti des CARC, ASP. A également participé Andrea Caton de l'université de Bari et membre de l'Ass. Marx XXI° de Bari.

À la manifestation précédente du 6 mai étaient aussi présents le Parti d'Alternative Communiste, les antifascistes de Corato, le Collectif Baruda de Naples

Pour Avni il sont en train de se mobiliser en nombre, dans différentes régions de l'Italie: des militants communistes comme les antifascistes de Turin, les camarades de Résistance Universitaire de Rome, les camarades du Réseau Antifasciste Antiraciste du bas Lazio pour en citer quelques-uns , mais aussi des représentants du monde catholique, sympathisants d'Amnesty et Emergency, coordinations d'immigrés. Chacun avec les propres forces et capacité.

Diverses ssociations font un travail continu et important même si moins visible .

"Le cas Avni Er" est suivi par des eurodéputés , des organismes internationaux de tutelle des droits humains. Et les ingérences continues de l'Exécutif en sein à la Magistrature, dans ce cas spécifique comme dans nombreux autres cas, ont aussi ouvert des contradictions importantes dans ce domaine.

C'est notre hypothèse, et aussi notre espoir, mais nous pensons que peut-être le même juge qui le 10 juin prochain sera appelé à décider du sort d'Avni Er, résulte peu "prévisible" pour ce Gouvernement, si peu prévisible à contraindre l'État même à se constituer partie adverse.

L'invitation que nous faisons est à transformer la nouveauté, seulement apparemment negative, du cas Avni Er en stimulation pour une mobilisation plus étendue, incisive et décidée en soutien d'Avni.

Ne permettons pas aux renvois continus et au pessimisme de "nous éteindre”!

Rendez-vous à tous à Bari et partout où il est possible en Italie et à l'étranger pour le 10 juin 2010.

Contre chaque forme de fascisme et de racisme!

Contre la violation des droits humains , de la liberté d'expression et de contestation!

Non à l'expulsion d'Avni Er, oui à l'asile politique!

Pour voir les photos de la manifestation, revue presse et autres infos sur Avni Er:
www.avni-zeynep.net

Association Solidarité Prolétarienne (ASP)
CP 380, 80133 Naples Italie
Site web : www.solidarietaproletaria.org
e-mail: i...@solidarietaproletaria.org

www.avni-zeynep.net


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