Le collectif Lowercase existe depuis maintenant trois ans. C'est un squat public qui a ouvert ses portes à d'innombrables personnes, projets et événements et ce depuis deux ans. Il serait difficile de trouver un anarchiste qui serait passé par Chicago sans passer du temps dans cet endroit. Quand un espace devient si imbriqué dans l'éthos collectif d'une communauté, comme Lowercase dans Chicago, sa destruction peut devenir désespérante.

Le 18 décembre, nous avons reçu un avis d'éviction du propriétaire, qui est sans aucun doute une entité fictive. Peu de temps après, nous avons prouvé à l'état que c'était nous qui avions été responsables de payé les factures des années passées, effectué les réparations, etc. Malheureusement, nos tentatives nous auront seulement fait gagner quelques semaines, alors que l'avis d'éviction pour tous les occupants est arrivé comme un vent glacial. Malgré les machinations de la Federal National Mortgage Association, ou tout autre copropriétaire, nous n'avons aucune intention de quitter cet espace sans combatre.

La tension sociale s'est accumulée et répandue dans notre quartier depuis un certain temps. Il y a une haine générale de la police, et encore plus avec l'existence des gangs sur notre rue. Dans un rayon de deux blocs, trois familles ont été évincées durant les derniers mois. De plus, il y a un mois, un homme noir qui roulait en vélo a été renversé par les flics, battu et laissé sans son vélo sous les regards du voisinage. Tous ces événements prennant place dans le contexte où nos voisins reproduisent, au quotidien, le capital ainsi qu'eux-mêmes, cette situation pourrait se révéler explosive, alors que nous cherchons à pousser ces tensions jusqu'au point de rupture.

Quand la situation légale du squat sera cristallisée, nous annoncerons le moment où nous inviterons nos amis de Chicago, du Midwest, et d'ailleurs, à nous rejoindre pour le plus crucial moment de solidarité : l'action collective le jour de l'éviction. Nous espérons créer quelque chose de clairement indomptable autour de l'endroit où nous mangeons, baisons, rêvons et où nous nous partageons mutuellement. Nous espérons aussi des actions de solidarité de nos amis qui ne pourront se rendre ici, mais nous aimerons mieux voir vos visages.

Défendre les espaces dans lesquels nous vivons, partageons et combattons le capital fait partie intégrante de tout mouvement révolutionnaire. Notre passé nous aura connecté à tant de trajectoires différentes, et dans un futur proche, peut-être qu'ensemble, par le biais de nos actions, nous nous donnerons le temps et l'espace d'en créer encore plus.

De Occupy CA ( http://occupyca.wordpress.com/2010/02/08/lowercase/ )

Traduction libre: http://eskarbille.resist.ca