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[Québec-France] Sans-papiers et policiers français: un dimanche après-midi à ParisAnonyme, Jueves, Diciembre 10, 2009 - 15:11 (Reportage ind. / Ind. news report | Droits / Rights / Derecho | Immigration | Resistance & Activism) Dire que sans la présence policière, je n'aurais pas pu participer à la marche pour les sans-papiers. Depuis des semaines, au Québec et au Canada, on a passé sous silence les manifestations de plus de 4 800 sans-papiers qui se mobilisent en revendiquant leur régularisation. Leur mouvement connaît un appui croissant parmi les syndicats, partis politiques et groupes de justice sociale à Paris et en France. Me baladant tout simplement sur St-Germain-des- Prés, en route vers le jardin du Luxembourg par ce dimanche après-midi un peu gris, je serai peut-être une des seules à remercier la forte présence policière qui capta mon attention. N'eut été de ces attroupements policiers, j'aurais probablement manqué le début de la manifestation. N'eut été l'amabilité d'un de ces policiers qui répondit poliment à ma question à savoir pour quoi ces lignes anti-émeutes, j'aurais probablement manqué l'occasion d'assister à cette manifestation. Et puis comme j'étais déjà en train de me balader, pourquoi ne pas me joindre à la marche. Une façon directe d'appuyer et de partager mes fortes sympathies pour le courage de ces gens d'un peu partout, de la Tunisie en passant par le Mali et le XIXe arrondissement, jusqu'au Kurdistan, l'Oise et la Chine qui se sont joints les uns aux autres pour appuyer la régularisation des sans-papiers. Et pourtant, le moment fort de mon après-midi ne fut pas lorsque j'entendais tous ces gens scander, "Nous sommes égaux et solidaires". Ni même quand marchant aux côtés des sympathisants du Parti communiste français (PCF), on entendait des airs de Renaud... le chanteur, pas la voiture! Non, le moment fort fut plutôt une fois que je me détachai de cette foule et regagnai le boulevard St-Germain, achalandés de touristes commen En me promenant entourée de touristes venant des quatre coins de la planète, je me mis à me demander comment se sentirait un de ces touristes, étrangers ou français, s'il perdait ses papiers d'identité alors qu'il est loin de chez-lui, dans une ville qu'il connaît peu. Désemparé, angoissé, sans identité pour prouver qui il est. Évidemment, dépendamment de ses moyens et de ses ressources, de ses origines et de son allure, il pourrait recevoir un nouveau passeport de son ambassade, se voir prêter de l'argent par des parents ou des amis pour couvrir ces frais administratifs, etc. Mais pour les sans-papiers manifestant à quelques rues de là, ce n'est pas la solution qui s'offre à eux présentement. Et puis, je pensais aussi que si ces centaines de touristes déferlant dans les rues ont pu prendre des vacances pour profiter des charmes de Paris, ils peuvent sûrement reconnaître que des milliers de gens qui travaillent dans l'ombre ou peut-être même dans l'hôtel où ils séjournent ou dans un des restaurants où ils ont mangé, ne pourrait-on pas reconnaître que ces milliers de sans-papiers défilant dans les rues ont aussi droit à un petit repos? Un petit repos qui pourra commencer pour ces sans-papiers à partir du moment où on reconnaîtra leur existence, leurs droits et leurs responsabilités en ayant recours à leur régularisation. Finalement, ce fut tant pis pour ma marche prévue au jardin du Luxembourg en ce dimanche après-midi un peu gris. Pendant cette heure de marche, j'ai pu continuer de croire qu'un jour nous accorderons finalement la place et la reconnaissance à tous ces immmigrants et sans-papiers qui sont avec nous parce que déjà, nous sommes de plus en plus qui marchons à leurs côtés. Peut-être que le 18 décembre prochain, journée internationale des migrants, sera une autre occasion pour nous toutes et tous de démontrer notre solidarité. Pour plus d'informations: Caroline Boudreau |
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