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Y’a-t-il un vaccin contre la zombification massive ?

Anonyme, Sábado, Diciembre 5, 2009 - 00:56

Olivier D. Asselin

Il y a un an, un homme était écrasé par les clients de Wall-Mart lobotomisés par les soldes du Black Friday.

O.D.Asselin

Le 28 novembre 2008 marque la mort sordide de Jdimytai Damour, l’employé de Wall-Mart qui fut piétiné par une horde de clients obnubilée par le Black Friday. Un an plus tard, en l’occurrence samedi passé, aucune trace de l’histoire dans les journaux; aucune mémoire de cet évènement. Dans le Devoir ce matin-là, deux reportages et un éditorial parlaient de Wall-Mart et des bisbilles technocratiques concernant un nouvel épisode dans son antisyndicalisme notoire. Pire il y avait même un article sur « les bonnes affaires qu’on peut faire au black Friday ». En fouillant sur Internet, j’ai vite remarqué l’invraisemblable : personne n’avait rapporté cette date anniversaire pour le moins troublante, dans nos quotidiens québécois.

Plus que tout autre, cet accident se doit d’être commémoré comme un évènement, en soi, révélateur de son époque. Son absurdité est telle que le seul fait que cela se soit passé une fois, représente un aveu sur l’état de notre société de consommation.

Mais qu’est-ce que notre société de consommation sinon nous-même. Nous-même, tous innocents devant un tel accident. Après tout, qu’avons-nous à nous reprocher sinon que de faire notre épicerie comme tout le monde; de croire que faire rouler l’économie est sain; de croire que produire plus et consommer plus est un progrès; de croire qu’acheter chez Wall-Mart n’est pas si pire. On ne le dira jamais assez : les 20% de la population mondiale consommons 80% des ressources de la planète. En vérité nous grossissons à vue d’œil, nous, Nord-américains de plus en plus obèses.

Il est entendu que la réduction de notre consommation ne pourra s’accomplir qu’à l’heure de la réduction de notre production. L’un ne va pas sans l’autre. Et nous ne réussirons pas à réduire notre production tant que ne sera pas déboulonné le mythe suicidaire de la croissance économique permanente. L’exemple le plus éloquent –et le plus honteux à la fois- de cette dialectique se trouve dans l’inconscience avec laquelle nous permettons, en tant que collectivité, à l’Alberta, de saccager notre patrimoine écologique avec une violence jamais vue auparavant. Des lacs de produits chimiques que l’on peut désormais apercevoir à partir de l’espace. Notons la complicité criminelle du gouvernement de Stephen Harper dans ce domaine.

Samedi passé, à la une des journaux, on décortiquait tout l’enjeu judiciaire du droit à la syndicalisation des employés de Wall-Mart en passant sous silence le fait qu’il y a un an, un employé de Wall-Mart s’est fait écrasé par un troupeau de consommateurs proprement zombifié. N’est-ce pas là nous tromper sur l’échelle du problème ? En outre, ne partons-nous pas perdant dans une bataille contre Wall-Mart en oubliant que l’on s’adresse à un monstre corporatif qui pousse à la boulimie de consommation du plus cheap possible ? Ou en mettant de côté son cannibalisme primaire qui tue tous les plus petits commerces dans son sillage?

Tout comme Malartic que la future mine à ciel ouvert va défigurer, ou comme nombre d’autres endroits, les régions comme le Saguenay sont otages d’une survie économique qui dépend de tels « développeurs ». Mais il est évident que des « institutions » comme Wall-Mart ne règlent la situation qu’en apparence et laissent plutôt des environnements sociaux dévastés à leur départ, tout comme la fermeture des papetières ont laissé des environnements naturels ravagés.

Vivement que Wall-Mart ferme à Jonquière si elle est si rébarbative à la protection de ses travailleurs. Qu’elle ferme également ailleurs au Québec un coup parti; mis à part les quelques jobs perdus, notre société y gagnerait probablement beaucoup.

NB. Heureusement il y a www.jesusnews.ca, le seul à avoir couvert cette nouvelle.

www.jesusnews.ca


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