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Monsieur le Président de la République Française [au sujet du président du Cameroun]Anonyme, Domingo, Julio 19, 2009 - 18:36 Les rapports entre Etats, surtout avec les chefs d’Etats africains conduisent les véritables patriotes et les amis de la France à s'interroger sur le désastre résultant de nos rapports, de nos incompréhensions, de notre refus de nous écouter comme si nous étions devenus, plus que des adversaires, des ennemis. Ce 21 juillet 2009, fera date, vous allez recevoir Paul Biya, président du Cameroun. Nous prétendons pourtant, les uns et les autres, agir au service de nos peuples, de nos patries, de notre civilisation moderne et progressiste, de la démocratie. C'est à vous, Monsieur Sarkozy, que je lance cet appel angoissé, en souvenir de nos anciens combats pour la libération de la France occupée, pour la sauvegarde des quinze départements français d'Algérie et du Sahara. Les tirailleurs d’Afrique en sont des exemples patents. Nous avons toujours agi dans l’intérêt de nos peuples. C’est dans cet esprit républicain et solidaire que nous allons fêter le cinquantennaire de nos indépendances, prévu en 2010. Nos combats sont restés exemplaires pour la libération commune de nos peuples, au point d’inaugurer votre mandat en célébrant les mérites de Guy Môquet. Vous célébriez la liberté ! La liberté garantit l’indépendance. Le peuple camerounais a toutes les raisons de désespérer de cette indépendance. Ce peuple est condamné à 70% de sa population à vivre dans la précarité ; Il vit dans un pays à 80% déforesté ; son espérance de vie a régressé à 5O ans ; son taux d’alphabétisation ne dépasse pas les 35% ; son taux de chômage touche 75% de la population active ; son taux de prévalence du VIH frappe 46% de la population ; ce pays est parmi les pays les plus corrompus au monde. L'union des forces progressistes, baptisée UMP, a fait la preuve de son efficacité et a permis à votre formation de devenir une force politique incontournable de votre pays. En est-il de même du RDPC, formation politique de votre homologue camerounais ? Le multipartisme de 1991 aurait pu nous aider à surmonter nos difficultés socio économiques. Sans doute, avec des institutions renforcées, le Cameroun serait sur la voie du progrès et de la stabilité. Mais, ce luxe post indépendance, était trop beau aux yeux de nos dirigeants, hélas ! Pourquoi vous êtes-vous tu en 2008, lors de la mise œuvre d’une sorte de monarchie héréditaire, alors que la Constitution de 1996 limitait les mandats du président ? Ne l’avoir pas dénoncé comme vous le faites pour l’Iran, est la démonstration selon laquelle : l’Afrique est mal partie, comme le disait un de vos compatriotes. Vous allez devoir quitter la présidence de la France après deux mandats, si vous êtes réélu, pour prendre, ce qui est parfaitement légitime, une retraite bien méritée après tant d'années de combat au service de votre pays. Pourquoi n’encourageriez-vous pas de pareilles initiatives en Afrique ? Pour assurer sa propre succession, Monsieur Biya a du procéder par élimination et emprisonnement inique des potentiels opposants. Pourtant, de mon point de vue, rien n'est définitivement perdu, car éliminer des camerounais n’aggrave que les scissions et freine la concorde nationale, outil indispensable pour la paix et le progrès. Dans le cas contraire, je crois le peuple camerounais capable de reconstituer autour d’un leader patriote, l'unité de notre élan démocratique aujourd'hui en grande difficulté. Car, l’engouement des camerounais pour les élections s’est effrité. Les forces de l’inertie, les puissances des capitaux, divisent les forces de reconstruction nécessaires à notre Nation pour retrouver sa place dans un monde qui a vu sa flamme pâlir. Monsieur Biya, a remplacé l'action par la gesticulation. Par contre, beaucoup par leur bravoure, ont porté le nom du Cameroun très haut : Yannick Noah, Manu Dibango, Mongo Béti, etc. Ils ont pu par leurs talents, donner à notre identité nationale toute sa fierté. On était rempli d’allégresse d’être appelé camerounais. Après ces neiges d’antan, le Cameroun est devenu un squelette improductif, où tous les jeunes rêvent d’émigrer. L’émulation musicale, littéraire et sportive a disparu. Les octogénaires qui dirigent le Cameroun, malgré leur volonté, ne seront plus à la pointe du combat démocratique et de la modernité. Aimé Mathurin Moussy |
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