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Le Maroc continue à crier au loupAnonyme, Viernes, Mayo 15, 2009 - 04:39
Mustafa Abdeljalil
Le Maroc est toujours à la recherche d'une carte blanche pour continuer sa politique de repression et occupation par la force. Dans son rapport 2008 sur le terrorisme dans le monde rendu public à Washington, le département d'Etat a fait savoir que le Maroc «a suivi une approche globale de lutte contre le terrorisme fondée sur des mesures de sécurité préventives», ajoutant que ces mesures ont rendu possible le «démantèlement d'un nombre de cellules terroristes» grâce à une parfaite coordination entre les services de sécurité et à l'élargissement et au renforcement de partenariats régionaux. Même tableau de chasse lorsqu’il s’agit de juger les prévenus accusés de complot terroriste : 25 ans d’emprisonnement pour Hassan Al-Khattab, le chef d’un réseau de 49 membres du groupe « Ansar Al-Mehdi » ; lourdes sanctions également prononcées en 2008 à l’encontre des individus arrêtés trois ans plus tôt qui appartenaient au groupe « Djammaat Al Mouslimoun Al Djoudoud », comme pour les 29 membres de la « cellule de Tétouan » ; prison à vie pour le kamikaze raté Hicham Doukkali, piégé par sa propre bombe qu’il avait tenté de faire exploser dans le centre de Meknès en août 2007. Autant de résultats à mettre sur le compte des « importants efforts déployés par les autorités du pays », comme s’en félicite le Département d’Etat, « pour neutraliser un grand nombre de groupes d’inspiration salafiste-djihadiste ». La dernière des péripéties des forces de sécurité marocaines? Selon une dépêche d'AFP, Les forces marocaines de sécurité ont annoncé mardi 12 mai avoir démantelé une "structure terroriste en gestation qui planifiait de perpétrer des attentats" dans le pays. Cette cellule, affiliée au mouvement radical islamiste Salafia Jihadia, se composait de huit personnes et opérait dans au moins trois villes – El Aaiun, Guelmim et Boujdour. Le hasard fait qu'on parle à nouveau de trois villes sahraouies et au moment où le Maroc vient d'être épinglé pour violation des droits humains dans ces mêmes villes. Drôle de hasard! Au moment où l'administration américaine se débarrasse progressivement du fantôme de la menace terroriste, le Maroc continue à s'en accrocher pour forcer la main à la communauté internationale sur le dossier du Sahara Occidental. Le royaume chérifien continue à crier au loup, avec, par conséquent, le risque de ne pas être écouté en cas de vrai danger. C'est la voie que le gouvernement marocain a choisie après avoir épuisé toutes les voies pour infléchir la position occidentale à propos du conflit sahraoui, un nouveau créneau de propagande anti-sahraouie dont l'objectif est porter atteinte à l'honorable réputation du Front Polisario et des nationalistes sahraouis. Sur fond de terrorisme, soupe de tonnerre dans le paysage politique marocain, le ministère de l'intérieur, s'offre une carte blanche et ainsi pouvoir silencier Amnesty International, Human Rights Watch, La Commission des Nations Unies pour les droits de l'homme ainsi que l'Union Européenne qui vient d'exprimer sa préoccupation pour le retard marocain dans ses engagements en matière de "réforme de la justice, un défi essentiel qu'il est urgent de relever pour asseoir durablement l'Etat de droit, assurer une protection efficace des citoyens et améliorer le climat des affaires, conditions clés d'un rapprochement véritable avec l'UE". Le seul moyen de combattre cette pression, c'est de créer une ambiance qui fasse monter la tension sur le baromètre de la peur irrationnelle, exploité à fond par le régime pour attirer la sympathie de ses alliés dans ses efforts pour consolider son occupation de la République Arabe Sahraouie Démocratique et poursuivre la politique de répression et du fait accompli. Le Département d'Etat américain a félicité les services marocains pour leurs "succès" mais il a oublié de mentionner un sujet d'extrême importance : L'indulgence de la police marocaine avec tous les trafiquants d'armes qui traversent la frontière pour nourrir la terreur en Algérie. |
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