Montréal, mercredi le 13 mai 2009. Réunis à l’entrée du chic hôtel Intercontinental de Montréal, des membres et sympathisants du Comité des sans emploi Montréal-centre (CSE-Mtl) attendaient de pied ferme la haute direction et les actionnaires de Power Corporation rassemblés à l’occasion de leur assemblée générale annuelle. Ils souhaitaient ainsi rappeler à ces derniers que pendant qu’ils se partagent derrière des portes closes les généreux bénéfices de l’entreprise, des millions des personnes sont quant à elles condamnées à l’extrême pauvreté par une crise économique et sociale provoquée par une course effrénée aux rendements à laquelle se sont adonnés les grands capitalistes et financiers de ce monde au cours des dernières décennies.

Bien qu’elle ne soit pas responsable à elle seule de la présente crise économique, l’entreprise Power Corporation est un symbole « bien de chez nous » du système qui en est à l’origine. Ses dirigeants, les membres de la milliardaire famille Desmarais, sont de fidèles représentants de cette élite financière qui exerce son emprise sur l’ensemble de la société et qui est responsable de l’accroissement sans précédent des inégalités sociales et du pillage des ressources naturelles à travers le monde. Ceux-ci sont en effet à la tête d’un empire qui détient des intérêts dans des secteurs tout aussi variés que les médias, les ressources naturelles, la gestion de l’épargne ainsi que les assurances, et dont les liens étroits avec les pouvoirs politiques sont depuis longtemps de notoriété publique. L’empire Desmarais fait également partie de cette classe privilégiée qui, pendant que les pertes d’emplois se multiplient et que la population mondiale s’appauvrit, a généré un bénéfice d’exploitation de 1,271 milliard de dollars en 2008 et pour lesquels ses dirigeants ont grassement été récompensés. Sept d’entre eux se sont notamment partagés 36,7 millions de dollars, dont 7,26 millions pour Paul Desmarais Jr, 11,43 millions pour Robert Gratton, l’ancien président du conseil d’administration, et 11,25 millions pour Jeffrey Orr, président et chef de la direction de la Financière Power.

Le CSE-Mtl profite également de l’occasion pour annoncer qu’il tiendra un rassemblement, le 8 juin prochain, pour s’opposer à la tenue de la 15ème édition du Forum économique international des Amériques / Conférence de Montréal. Cet événement présidé par Paul Desmarais Jr lui-même, réunira plusieurs personnalités puissantes du monde capitaliste dans le but de réfléchir à des pistes d’action pour « s’adapter au nouvel ordre mondial » et pour remettre le capitalisme sur ses rails. Bref, des « invités de marque » comme Robert Zoellick (Banque mondiale), Dominique Strauss-Kahn (FMI) et Alvaro Uribe proposeront des moyens de relancer la croissance du capitalisme sur des bases identiques à celles qui ont provoqué la crise actuelle. Le CSE-Mtl entend troubler l’enthousiasme généralisé qui règne lors de tels événements et indiquer clairement aux grands capitalistes qui y prendront part que les pauvres et les laissés pour compte de la société n’ont pas l’intention de payer une fois de plus pour leur crise.

Le CSE-Mtl invite donc la population à un grand rassemblement qui aura lieu le lundi 8 juin 2009, de 11h30 à 13h30, devant l’hôtel Hilton Bonaventure (900, rue de la Gauchetière Ouest– métro Bonaventure).

Le Comité des sans emploi Montréal-Centre est un collectif anticapitaliste d’action politique qui a été fondé en 1992. Depuis 17 ans, il a été à l’origine des nombreux coups d’éclats et manifestations visant à dénoncer la pauvreté grandissante. Les plus connues sont les Commando-Bouffe de 1997, 1999 et 2007 ainsi que l’ouverture d’un squat à l’été 2001. Plus récemment, il a participé à l’organisation d’une grande marche anticapitaliste à l’occasion de la Journée internationale de travailleurs et des travailleuses (le 1er mai 2009) qui s’est terminée devant les bureaux de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

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