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Obama ménera une politique de sang et de larmes pour sauver le capitalisme américainAnonyme, Martes, Noviembre 11, 2008 - 13:03
PCInt
Les prolétaires américains et du monde ne doivent pas s'attendre de la part des gouvernants à des changements en leur faveur; la crise capitaliste commencée depuis l'année dernière va s'aggraver et durer encore longtemps, entraînant de graves conséquences pour les travailleurs. Lentement peut-être, mais inexorablement, elle accroît et accroîtra l'intensité de l'exploitation, le nombre de chômeurs, la baisse des salaires réels. Les crises de surproduction - surproduction non par rapport aux besoins de la population, mais par rapport au marché - sont un phénomène congénital au capitalisme. La bourgeoisie ne peut pas y répondre en améliorant les conditions des travailleurs, mais seulement en maintenant ou accroissant les profits qu'elle leur extorque, c'est-à-dire en aggravant ces conditions: diminution du «coût» du travail et des salaires en général, fermeture d'entreprises insuffisamment rentables, licenciements, etc. Mais en définitive quel était le programme du candidat démocrate? Fondamentalement le même que celui de son rival républicain McCain: sauvetage du système financier et bancaire (voir son soutien sans faille au dit «plan Paulson», gigantesque hold-up légal pour venir en aide aux banquiers de Wall Street), défense des profits des capitalistes américains, la seule différence étant qu'Obama parlait - très vaguement - de mieux «répartir» les richesses et de taxer les plus grandes fortunes (2). Alors que la participation électorale est traditionnellement très basse aux Etats-Unis, elle a été cette fois-ci en légère augmentation par rapport aux dernières présidentielles: 61% contre 60% des électeurs inscrits (4). Si l'on est très loin de la vague de participation décrite par les médias au moment du vote (le taux d'abstention a même augmenté dans de grandes métropoles comme New-York ou Washington), il n'y a cependant aucun doute que la candidature Obama a drainé vers les urnes un nombre important de nouveaux électeurs prolétariens, noirs ou non, attirés par ses promesses de «changement» ou par le désir d'en finir avec le gouvernement en place. Un quotidien britannique le confirme en écrivant: «Si Obama avait perdu les élections alors que le parti sortant a présidé à un effondrement économique d'ampleur historique et à 2 guerres impopulaires et infructueuses et que les trois quart des Américains sont convaincus que leur pays va dans la mauvaise direction (...), cela aurait constitué la plus grande occasion électorale manquée depuis des générations. Cela aurait pu persuader toute une génération qu'il n'y a rien à attendre des élections. Des millions de gens auraient pu en conclure que le seul moyen de faire perdre le pouvoir aux Républicains réside dans une forme d'insurrection armée» (5). L'illusion électorale, ce puissant moyen de défense de l'ordre établi, a parfaitement fonctionné! Des millions de prolétaires, noirs, blancs, hispaniques et autres, ont cru qu'il était possible de changer au moins un peu leur situation par la voie électorale, démocratique, pacifique et légaliste. Ils ont cru que le jour du vote tous les individus étaient égaux et que la politique de l'Etat était déterminée par le nombre de voix obtenus par tel ou tel candidat. Ce n'était qu'un rêve, que la réalité va dissiper bien vite. Déjà ils peuvent constater que les personnages pressentis aux futurs postes officiels pour réaliser le prétendu «changement» sont les mêmes politiciens qu'hier; déjà ils peuvent constater que si Obama s'est déclaré favorable à un plan de soutien des industries automobiles, il n'a pas parlé de soutenir les prolétaires qui y travaillent; déjà ils peuvent constater qu'il a repris ses déclarations en faveur de l'unité nationale («nous devons nous rassembler comme une seule nation - jeunes et vieux, pauvres et riches, noirs et blancs, Républicains et Démocrates»), leitmotiv bourgeois classique, mais qui est utilisé avec plus d'insistance dans les périodes de crise: plus la bourgeoisie parle d'unité nationale, plus elle prépare la guerre sociale interne et la guerre impérialiste à l'extérieur! A la fin octobre Biden, le co-listier d'Obama pour la vice-présidence, a publiquement averti qu'en liaison avec la crise, le nouveau gouvernement serait «obligé de prendre des décisions incroyablement dures» dans les deux premières années, aussi bien sur le plan intérieur qu'en politique extérieure (6). Le président Obama continuera sur cette voie; après avoir abandonné ses déclarations en faveur d'un retrait militaire d'Irak, il a répété à de nombreuses reprises au cours de sa campagne qu'il augmenterait l'effort militaire américain en Afghanistan. Il a repris à son compte le vieux thème de la «lutte contre le terrorisme» qui a déjà été utilisé comme prétexte pour justifier les guerres en Afghanistan et en Irak. En réalité les plus grands et plus meurtriers terroristes sont de très loin les Etats impérialistes, et en particulier l'impérialisme américain, dont les victimes se chiffrent par dizaines de millions au cours des boucheries mondiales ou des guerres «localisées»! Mais la démocratie américaine n'a jamais été autre chose que le masque du super-gangstérisme de l'impérialisme US, digne successeur des vieux gangsters impérialistes européens. Le capitalisme porte en lui la guerre, et le capitalisme américain, royaume du «complexe militaro-industriel» le plus puissant du monde, ne fait pas exception à la règle. Pour le prolétariat américain et mondial, le capitalisme américain est et restera l'ennemi le plus puissant, le pilier du capitalisme mondial, même s'il se dit démocratique et qu'il a un noir pour président. Face à cette situation de domination écrasante des forces capitalistes, il ne semble pas y avoir d'issue. Pourtant ce sont les prolétaires - la classe des non-possédants obligés pour vivre de se faire exploiter par les patrons - qui créent toutes les richesses de la société; c'est de leur travail salarié que naissent les profits indispensables à la vie du capitalisme. Les prolétaires ont ainsi potentiellement entre leur mains la force immense de mettre fin au système capitaliste de misère et de sang! Mais pour que cette force commence à se concrétise il leur faut surmonter tous les obstacles dressés par la classe bourgeoise et ses serviteurs réformistes; il leur faut surmonter les mensonges démocratiques, la propagande interclassiste en faveur de la paix sociale, les divisions raciales, nationales, de catégorie, d'âge ou de sexe. Leur sort en dépend, et celui des prolétaires du monde entier! - A bas la démocratie bourgeoise, qui a systématiquement trompé les travailleurs et les a conduit aux massacres des guerres mondiales ou locales! - Vive la rupture avec les traditions interclassistes inculquées par des décennies de politique collaborationniste! Parti Communiste International, 7 novembre 2008 (1) Chiffres officiels du US Department of Labor pour le mois d'octobre. Le taux de chômage était de 5,9% pour les blancs, 7,8% pour les latinos et de 11,4% pour les noirs: les discriminations raciales sont toujours vivantes! Ce mois-là le secteur financier a perdu 24.000 emploi, alors que l'industrie manufacturière en a perdu 90.000, le secteur de la construction 49.000, le secteur des services 51.000, etc. Si l'on inclut les travailleurs obligés de travailler à temps partiel, les travailleurs «découragés de chercher un emploi», etc., le taux de chômage a alors atteint 11,8% (contre 8,4% un an avant). cf www.bls.gov/news.release/empsit.nr0.htm (2) Cela lui a valu les accusations d'être «socialiste», auxquelles il a répondu ironiquement: «c'est un peu difficile d'imaginer comment font Warren Buffet et Colin Powell pour me soutenir, si je pratique le socialisme» cf New York Times, 8 octobre 2008. Warren Buffet est un célèbre multi-milliardaire et Powell, ancien chef d'état-major des armées lors de la première guerre contre l'Irak et ancien secrétaire d'Etat de Bush au moment de la dernière guerre contre l'Irak (3) La campagne d'Obama a bénéficié d'un soutien financier sans précédent: plus de 600 millions de dollars contre probablement une centaine pour McCain. Les partisans d'Obama insistent sur le nombre de petites contributions, mais selon le New York Times le tiers des fonds de la campagne venaient de contributions supérieures à 1000 dollars, une proportion plus élevée que pour McCain ou sa rivale Clinton. NYT, 6 août 2008. (4) Estimations quelques jours après l'élection: www.elections.gmu.edu/preliminary_vote_2008.html (5) The Guardian, 5 novembre 2008. cf www.guardian.co.uk/commentisfree/2008/nov/05/barackobama-uselections2008... (6) http://blogs.suntimes.com/sweet/2008/10/joe_biden_seattle_fund_raiser.ht...
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