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Vichy, la police gaze, émeute.Anonyme, Martes, Noviembre 4, 2008 - 21:46 (Analyses)
fRance
Personne n'avait osé se mouiller. Les organisations politiques et syndicales - si ce n'est localement, à Vichy ou à Lyon, par exemple - avaient refusé d'appeler à la manifestation. Trop risqué politiquement quand on tente de créer un nouveau parti, ou quand on est en quête de légitimité. Même les "stars" annoncées se seront défilées, pas de Malek Boutih, pas de Noël Mamère. La presse, elle, reprenait la version officielle (Le monde et L'express, notamment) : enfin, cette bonne vieille ville de Vichy, qui n'avait rien demandé à personne, se trouverait réhabilitée par ce sympathique sommet sur l'intégration des étrangers. Parce qu'il y en a marre de ces histoires du passé, comme dirait Hortefeux. Les cars au départ de Lyon et Grenoble avaient été bloqués le temps de ficher les militants, voire de les photographier. Malgré tout, il y a 2 à 3000 personnes à 18h, devant le lycée, à Vichy. Le cortège s'ébranle, des chansons et des feux d'artifice fusent. Les manifestants portent pour beaucoup des masques blancs, visages figés. Une intervention au micro à la gare, comme prévu, mais ça va trop vite. Le cortège semble pressé de se rapprocher du lieu de rencontre des ministres : l'opéra - là où fut voté la fin de la IIIe république, et l'instauration du régime de Vichy, c'est de bon goût. D'abord quelques dizaines de personnes, derrière une banderole, puis quelques centaines, se massent devant les grilles. La banderole encaisse les coups, pendant ce temps des projectiles partent, des fumigènes, des fusées. La banderole est proche des grilles. Une corde est accrochée. Ca tire, les grilles bougent, les flics mangent, la corde rompt, les flics gazent. La police teste ses nouveaux gazs à Vichy. Superdosés : les manifestants crachent, pleurent ou dégueulent. Là on ne sait plus bien. Des groupes partent jusqu'à la mairie, dont les vitres sont brisées. Des banques sont cassées. Du côté des lignes de CRS, qui se sont extirpés des grilles, des voitures sont mises en travers, puis incendiées. Tout ce beau monde se retrouve à la gare. Les flics arrivent par plusieurs endroits. Les grilles de chantier sont déplacées pour les contenir. Ca repart vers Cusset. De nouvelles voitures incendiées, de nombreux tags, une station Total attaquée, des lacrymos. La préfecture annonce 3 policiers blessés, une trentaine d'arrestations, 5 voitures brûlées. Hortefeux voulait être celui qui aurait redoré le blason de Vichy, pour de futures élections locales. Redorer le blason, même à coup de CRS, de trains bloqués, de contrôles à tout va. Ce matin le journal local titre sur les violents affrontements de la veille. Il voulait faire le fier devant ses potes européens. 3 semaines après que la France a présenté ses novatrices techniques de maintien de l'ordre aux autres polices européennes, ça la fout mal : les flics étaient complètement débordés, protégeant tant bien que mal la zone rouge, lâchant du gaz dans tout Vichy. Aujourd'hui la presse n'en parlera quasimment pas. Que quelques centaines de personnes étaient là, à Vichy, répondant à la provocation, tentant par tous les moyens d'aller déloger les ministres. En fait nous ne sommes pas outrés, nous prenons acte. Nous avons répondu dans la rue. |
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