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La Poupée Vaudou : Une Effigie de Paul Biya Bientôt sur le Marché

Anonyme, Jueves, Octubre 30, 2008 - 14:11

AIME MATHURIN MOUSSY

La poupée vaudou à l'effigie de Paul Biya reste en projet à l’initiative d’un sculpteur camerounais, à la veille de l’halloween. Le peuple camerounais étant abandonné à lui-même, depuis bientôt plus d’un mois, est sans nouvelles de son président. Il semble que, pour guérir le chef de l’Etat de ses multiples pathologies, il faille conjurer le vaudou.
Face à une crise largement irréelle -tant les fossés entre riches et pauvres relèvent de la physique quantique - pour la majorité de la population, il n’existe pas de mots pour décrire la déliquescence dans laquelle toutes les valeurs sont tombées. Dorénavant, l’ordre juste, la paix et la morale civile ont donné libre cours à grand nombre de supputations, depuis que: le président dirige son pays de Genève !
Dans son discours à la dernière assemblée générale des Nations Unies à New York de septembre 2008, Paul Biya a démontré son talent de grand communicant, qui n’étonnera que ceux qui ont oublié les références morales permanentes émaillant sa campagne présidentielle de 2004, où s’attelait à combattre la corruption, l’absentéisme. Avec des accents finalement plus volontaristes que réalistes, il a plaidé contre la « marginalisation des pays sous-développés », puis désigné les coupables -« les pays riches »-, avant d’appeler à l’indispensable « normalisation des rapports Nord-Sud ».
Les Procès Contre l’histoire
Cette lecture d’une plaie d’Egypte, frappant les pays du tiers-monde comme une épidémie, fait ironiquement écho aux propos de l’opposition camerounaise, qui critique les fondamentaux de l’Etat, et du système de navigation à vue qu’on a érigé en concept de gouvernance. Avec ce système qui ne jouit plus d’aucune crédibilité tant nationalement qu’internationalement, on est droit de s’interroger sur l’ordre moral des choses au Cameroun. Paul Biya semble aujourd’hui profiter d’une crise financière internationale, pour masquer son bilan.
Mais en se plaçant ainsi sur le terrain de la morale, de l’ordre juste et la bonne gouvernance, on s’expose au risque de passer à côté des véritables souches de la situation actuelle et d’aboutir à un aveu d’échec. Désigner comme responsables la crise financière dans son ensemble ou quelques traders et banquiers devenus fous –qui ont eu l’outrecuidance de s’amuser avec les caisses noires des chefs d’Etats africains-revient finalement au but escompté par Paul Biya : la recherche du coupable, du mal, et son élimination au nom du bien. Comme le disait si bien un éditorialiste de l’Express.
Au passage, on aura oublié que l’économie nationale, qui en somme est garantie par l’Etat, n’est pas un espace virtuel, mais le centre de la vie de tous, salariés, retraités, entrepreneurs, industriels, commerçants… C’est d’eux et de cela dont il fallait se soucier pour élaborer des réponses à la crise actuelle et ne pas leur raconter de belles histoires, comme le refuge genevois de Biya, qui selon son entourage, serait le lieu par excellence, pour recevoir les investisseurs potentiels au Cameroun. Malgré que les camerounais soient mis à l’écart de la marche de leur pays, il va sans dire cette manière de gouverner, ne peut que susciter un désaveu collectif. Ces phobies collectives, sont les antichambres de tous les extrémismes.
La Crise, un alibi moral
Quand bien même l’économie mondialisée ne saurait être morale, dans le contexte camerounais, nous sommes en droit de nous poser cette question : Quels critères forgent l’élaboration des politiques socio-économiques ? On s’indigne (car la crise ne fait plus peur aux communs des camerounais) de la menace d’instabilité pesant sur les camerounais. On est dans le bon droit dire que les politiques de restructurations sectorielles, ayant entraîné les privatisations barbares, la fuite des capitaux, sont les lits de misères dressés par Paul Biya. S’il faut invoquer un ordre mondial juste, il faudrait d’abord que le dirigeant camerounais s’attèle à mettre de l’ordre dans sa propre bergerie. Et pour cela, il doit se donner des priorités.
Dans la perspective des combats et fronts auxquels nous sommes confrontés, l’économie sociale doit être le point focal du nouveau fonctionnement de l’Etat. Le seul problème réel qui plombe l’Etat, c’est la recherche par les agents chargés de gestion de l’assiette publique, de l’intérêt personnel .Au lieu que Paul Biya fuit son pays où il a été « élu », il est temps de mettre en pratique ses promesses électorales. C’est effectivement dans ce domaine de la rhétorique, qu’il devrait expliquer les choix politiques et économiques, qui ont conduit le Cameroun dans cette crise imméritée. Le but du politique, est de produire aussi un discours expliquant ses jugements, mêmes s’ils ont été erronés, et de chercher à construire un socle d’adhésion populaire où le peuple reconnaîtra ses intérêts. Mais prétendre intégrer un objectif moral dans la logique et la rationalité économique est un slogan facile et trompeur. La régulation de l’économie camerounaise ne repose que sur des critères politiques. Ces politiques patriotiques, doivent corriger les résultats du fonctionnement immoral qui a libre cours tant dans l’économie que la politique. Paul Biya n’a donc pas besoin de s’exiler , ou d’avoir recours à quelques derviches, il n’a qu’une seule issue de secours qui lui est offerte, c’est de légitimer sa démission .
Aimé Mathurin Moussy, Paris



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