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Éloge des petits pois.

KS-xx, Sábado, Octubre 25, 2008 - 09:40

K.S

Marginale.

Je suis une "outkast". Une rebelle.
Fière, déterminée, indépendante et confiante.
Je sème la révolte et j'ai une grande gueule.
Je déteste la conformité et l'ordre établi.
Et si je le pouvais, j'irai prendre ma couverture, mon oreiller, du papier et un crayon et j'irai habiter dans le parc Jarry avec mon banjo et ma voix comme seuls et uniques gagne-pains.

"“When I came out into society, I was 15. I already knew then that the role I was condemned to, namely to keep quiet and do what I was told, gave me the perfect opportunity to listen and observe. Not to what people told me, which naturally was of no interest to me, but to whatever it was they were trying to hide. I practiced detachment. I learned how to look cheerful while under the table I stuck a fork onto the back of my hand. I became a virtuoso of deceit. It wasn't pleasure I was after, it was knowledge. I consulted the strictest moralists to learn how to appear, philosophers to find out what to think and novelist to see what I could get away with, and in the end it all came down to one wonderfully simple principle : Win or Die."

- Dangerous Liaisons.

Marginale.

Je suis une "outkast". Une rebelle.
Fière, déterminée, indépendante et confiante.
Je sème la révolte et j'ai une grande gueule.
Je déteste la conformité et l'ordre établi.
Et si je le pouvais, j'irai prendre ma couverture, mon oreiller, du papier et un crayon et j'irai habiter dans le parc Jarry avec mon banjo et ma voix comme seuls et uniques gagne-pains.

Si vous prenez une feuille lignée - cet instrument qui sert a écrire vos codes d'éthique et qui me sert a moi de vide-coeur - et bien vous me verrez, moi, en tout petit ou en gros, dépendamment de mon humeur du jour, du coté gauche de la fine ligne rouge verticale qui traverse toutes les autres lignes bleues.

Je vous choque. Je fais peur. Je destabilise. J'intimide. Je vous touche. Je vous fais sourire. Je vous fais sentir en confiance.

Vous me trouvez bizarre, étrange, imprévisible. Je vous surprends, vous ne savez pas comment me prendre. Vous me fuyez mais vous recherchez sans cesse ma compagnie.

Comme j'ai l'habitude de toute cette agitation et de tous ces questionnements autour de moi! Vive la controverse!

Vous ne m'aimez pas toujours.
Mais moi, je vous aime. Tout le temps. Sans relache.
C'est triste, vous ne trouvez pas?

Je sais qu'une petite part de vous pense un petit peu comme moi. Alors pourquoi etes-vous choqués? Quel paradoxe, ma foi!

Je le sais pourquoi moi.

On appelle ca, le lavage de cerveau. Le lavage de cerveau de La Société.

********

Je veux partir, faire un voyage, utiliser les ailes de mon imagination a pleine capacité, a plein potentiel. Je veux créer, penser, oser, parler. Changer le monde et le révolutionner. Mais je veux, avant tout, échapper au lavage de cerveau.

Je prendrai la route et le volant. Je serai en autobus, seule, avec moi-meme. On n'y entendra que de la musique. Oui, je me vois déja écouter du Radiohead jour apres jour en regardant les paysages, les arbres avec leurs feuilles rouges et oranges, défiler devant mes yeux. Et alors la, je me plongerai dans la voix schizophrénique de Thom Yorke. M'y plonger, m'y noyer et ne plus jamais remonter a la surface. Dans ma bulle, dans mon monde, mon univers....

Me protéger...

Car je suis fragile.

Tres fragile, meme.

Un mot, une phrase, une parole de trop ou un regard qui en dit long et je suis marquée a vie. Et si on me blesse une fois de trop, je me briserai et je vollerai en éclats, comme un verre qui s'écrase sur le plancher de votre salle a manger.

La Société, elle est mesquine, assassine.
C'est une meurtrière.
Elle tue.
Elle tue La Spontanéité. L'Intensité. L'Émotion. Le Sentiment.
L'essence meme de L'Authenticité.

Et elle me mangera toute crue, en une seule bouchée, si je ne fais rien, si je ne réagis pas.

Je me demande d'ailleurs, comment elle fait pour toujours avoir aussi faim. Elle est un orgre, un monstre. Elle n'est jamais rassasiée.

Selon les dernières statistiques, La Société a déja fait des millions et millions de morts partout a travers l'Amérique du Nord. Bientot, elle s'étendera a l'échelle planétaire.

Mais on n'en parle pas et on fait comme ci de rien n'était. C'est peut-etre plus simple comme ca.

Et c'est pour ca que je n'aime pas La Société.
Elle tue les gens.
Et moi j'aime les gens.

Elle empeche les adultes de se rouler dans l'herbe par un bel apres-midi d'été sans qu'ils se fassent traiter de fous ou de désiquilibrés mentaux.
Elle empeche une adolescente de 14 ans et un adulte de 18 ans de s'avouer leurs sentiments amoureux et de former un couple.
Elle affirme que si je parle avec un vocabulaire soutenu et que je m'intéresse a la littérature, je suis automatiquement "mature" ou "sage".

La Société affirme également que si vous ne devenez pas médecin ou avocat et que vous avez envie de devenir chauffeur d'autobus par exemple, et bien vous etes un imbécile et vous n'avez rien a apporter dans ce monde.

Elle empeche un prof d'histoire et un éleve de se connaitre plus alors qu'ils en ont tous les deux parfaitement envie mais ne pevent rien faire car "ca ne se fait pas".
Elle dit que si vous volez un bonbon dans un magasin ou que si vous commetez une erreur quelconque, vous etes une mauvaise personne et tout le monde devrait vous pointer du doigt..
Elle prive a tous les jours Mme Dupré de son observation quotidienne de la beauté de tous les autres passagers dans un autobus de la STM. Elle ne veut pas se faire cataloguer de "d'obsédée" ou de "stalker".

On est écrasés, piétinés, manipulés, comprimés. On nous dit qu'on est libre et qu'on peut dire haut et fort ce qu'on pense et ce qu'on ressent mais au fond, on n'est enfermé dans une petite boite de conserve avec des tas et des tas de petits pois et on ne s'en rend meme pas compte.

On pense avoir de la place, de l'espace, des tas et des tas de km carrés. On pense pouvoir étendre parfaitement les bras, s'étirer, se reposer, comme bon nous semble et de n'avoir rien qui se mette en travers de notre chemin. Mais non!

Détrompez-vous! Quand on essaie de s'étirer, on se retrouve avec des petits pois dans les mains, dans les vetements, dans les cheveux ou dans le cerveau. Surtout dans le cerveau! Et avec des ptits pois dans le cerveau, et bien on agit comme un mouton, comme un robot.
On ne se demande plus ce qu'on veut faire, on pense toujours a ce qu'on "devrait" faire en premier lieu. On ne s'écoute plus. On ne se connait plus.

Les ptits pois sont tellement puissants parfois que l'on arrive meme a croire que ce qu'on "devrait" faire est ce qu'on veut faire alors que ce n'est pas ce que l'on veut faire! Ma foi!

On peut a peine respirer. Et tres souvent, on s'étouffe avec les petits pois, car il y en a tellement dans la conserve! Et on peut difficilement parler avec des tas et des tas de petits pois dans la gorge.

Et alors la, on meurt.
Tout simplement.

J'ai failli mourir 46 fois déja.
46 fois ou j'ai manqué d'air et ou j'ai failli m'asphyxier.

Vous imaginez l'analyse d'autopsie!

"Décédée d'une asphyxie suite a une congestion des voix respiratoires par des petits pois provenant d'une boite de conserve."

Mais bon.

Mais je ne suis pas encore morte. Je ne suis pas encore au bout de mes peines.

Je suis encore toute a fait prete a recracher des petits pois.



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