|
Élections 2008 : Le désastre écologisteAnonyme, Jueves, Octubre 23, 2008 - 22:54
alexandre popovic
Les résultats de l'élection du 14 octobre font ressortir le danger se cachant derrière l'idée de confier la défense de l'environnement à des politiciens qui ne sont ni à l'abri de l'échec, ni même de l'incompétence et de la stupidité, soient-ils libéraux ou verts. Lorsque les prochaines générations chercheront à comprendre pourquoi nous leur avons légué un monde pollué doté d'un écosystème si mal en point, elles obtiendront peut-être une partie de la réponse en examinant la piètre performance de ces leaders politiques nord-américains qui se présentaient comme les champions de la cause écologiste au tournant du 21e siècle. Rappelons-nous des élections présidentielles américaines de 2000 qui s'étaient soldées par l'arrivée à la Maison Blanche du républicain George W. Bush, un opposant notoire au protocole de Kyoto. À l'époque, Bush avait eu pour adversaire Al Gore, un politicien démocrate qui avait fait figure de pionnier en manifestant de l'intérêt pour les questions environnementales et les changements climatiques dès les années '70. L'élection de 2000 avait été caractérisée par d'importantes irrégularités dans l'État-clé de la Floride, dirigé par Jep Bush, le frère de l'autre. Après un bras de fer qui dura cinq semaines, Gore capitula mollement devant les magouilles du camp républicain, laissant ainsi Bush lui voler l'élection, avec toutes les conséquences dramatiques que l'on connaît aujourd'hui. Quelques années plus tard, ce même Al Gore tiendra un rôle de premier plan dans le fameux documentaire "An inconvenient truth" ("Une vérité qui dérange") qui se voulait un cri d'alarme sur le danger que fait peser le réchauffement climatique pour l'avenir de l'humanité. Au Canada, Stéphane Dion fut le premier leader du Parti libéral du Canada (PLC) à faire de la lutte au réchauffement climatique une pièce maîtresse de sa stratégie électorale. Mais l'Histoire retiendra probablement surtout de Dion qu'il fut le chef libéral qui reçu l'appui populaire le plus faible depuis la Confédération, avec seulement 26,2 % des suffrages lors de l'élection du 14 octobre dernier. Ainsi, contrairement à Bush, le chef conservateur Stephen Harper n'a nullement eu besoin de voler l'élection pour avoir le dessus sur Dion. En fait, les libéraux, mais aussi les verts, ont tous deux eu la malchance d'être dirigés par des chefs terriblement dépourvus de sens tactique et de flair politique. Rarement aura-t-on vu une cause d'une telle importance être autant desservie par des leaders politiques qui s'en prétendait les porte-étendards. En effet, jamais n'a-t-on autant parlé d'environnement lors d'une élection fédérale. Et, ironie du sort, il a fallut que ce soit lors du scrutin qui enregistra le niveau de participation électorale le plus bas de toute l'histoire du Canada ! (1) Les politiciens qui restent de glace face au réchauffement climatique retiendront vraisemblablement que la protection de l'écosystème n'est pas un enjeu particulièrement mobilisateur auprès de l'électorat canadien. Il n'est pas non plus insignifiant de noter que la formation politique affichant le plus haut degré d'indifférence face aux problèmes climatiques, soit le parti conservateur de Harper, recueilli le meilleur score le 14 octobre dernier. Comme la plupart des politiciens sont d'abord et avant tout intéressés par le pouvoir, plusieurs d'entre eux seront naturellement portés à conclure que l'environnement n'est pas l'enjeu le plus payant politiquement auprès de l'électorat canadien. Le texte ci-dessous se propose de revenir sur les erreurs fatales commises par Dion avant d'analyser les déboires de la cheffe du Parti vert du Canada, Elizabeth May. Quand le prof Dion sèche ses cours de politique 101 Le cas de Dion est d'une évidence flagrante. Mauvais communicateur, zéro charisme, gueule de prof à la fois chiant et constipé : ce type n'aurait jamais dû se retrouver à la tête du PLC. De nombreux membres de son propre parti semblaient d'ailleurs partagé cet avis. Rappelons en effet que Dion n'avait reçut que 17,8 % des voix au premier tour de la convention libérale qui le porta à la chefferie du parti, en décembre 2006. Il fut élu de peine et de misère avec seulement 54,7 % des voix au quatrième tour grâce à un jeu d'alliances. La performance de Dion en tant que leader de l'opposition officielle fut pénible à observer pour tous ceux qui souhaitait la chute du gouvernement Harper, qu'il n'a d'ailleurs jamais eu le courage de renverser. L'opposition officielle avait besoin d'un bagarreur, mais elle dû plutôt se contenter d'un souffre-douleur envers lequel Harper et ses troupes s'en donnèrent à coeur joie. Dion n'avait aucune envie de s'abaisser à jouer sur le même terrain que ses adversaires conservateurs. Le chef libéral aspirait plutôt à projeter l'image d'un "homme d'idées" s'élevant au-dessus des clivages partisans et n'ayant que faire des campagnes de publicité négatives dont raffolent les conservateurs de Harper. Ce que Dion semblait toutefois oublier, c'est qu'il devait d'abord arriver au pouvoir s'il voulait que ses "grandes idées" deviennent réalité. Et que pour arriver au pouvoir, tout aspirant au poste de premier ministre se doit de démontrer un certain niveau de combativité en refusant de passer pour un nerd à lunettes qui se laisse persécuté par les primates en cravate du parlement fédéral. Aussi, l'aspirant premier ministre ne peut se permettre le luxe de faire abstraction des considérations partisanes puisque c'est son parti qui lui sert de véhicule pour atteindre son objectif qui est celui de la conquête du pouvoir par la voie des urnes. En particulier, il ne doit sous aucun prétexte faire des cadeaux à ses adversaires, même à ceux qui lui ressemblent le plus. Ou plutôt devrais-je écrire : SURTOUT à ceux qui lui ressemblent le plus, puisque c'est précisément ce type d'adversaire dont doit se méfier le plus tout aspirant premier ministre. En ce sens que c'est l'adversaire qui lui ressemble le plus qui menace le plus les ambitions de l'aspirant premier ministre puisqu'il convoite nécessairement la même clientèle électorale. Or, Dion fit exactement l'inverse durant les mois qui suivirent immédiatement son élection à la tête du PLC. Il cessa de traiter la cheffe des verts, Elizabeth May, comme une adversaire politique qui menaçait de ravir des votes à son parti. Dion conclua d'abord un "pacte de non-agression" avec May, au printemps 2007. L'accord prévoyait que les libéraux ne présenterait pas de candidat dans la circonscription où May briguerait les suffrages, soit la circonscription néo-écossaise de Nova centre, détenue par le ministre conservateur Peter MacKay. En échange, les verts s'abstiendraient à leur tour de faire campagne dans la circonscription montréalaise de Dion. L'entente Dion-May fut dénoncée par certains éditorialistes comme une manoeuvre cynique et antidémocratique (2) en plus de susciter la grogne à l'intérieur des rangs libéraux. "Dion croit encore qu'il est à la convention à essayer de conclure des alliances", lança un vétéran libéral en colère à un journaliste du Globe and Mail. "Il aurait intérêt à réaliser que les élections sont à un tour", ajouta-t-il. (3) Mais Dion fit pire encore : il fit pression pour que May puisse prendre part aux débats des chefs. Ce faisant, il permit à la cheffe des verts de bénéficier d'une visibilité médiatique exceptionnelle qui permit à celle-ci de se faire connaître auprès de millions d'électeurs canadiens. Résultat : Dion aida les verts à obtenir des votes qui seraient probablement allés aux libéraux. L'insistance de Dion à faire campagne sur une taxe sur le carbone au lieu de miser sur les échecs et les scandales qui ternirent le blason des conservateurs de Harper vint à bout de ceux qui doutait encore de l'aptitude remarquable du futur ex-chef libéral pour la bêtise politique. Pourtant, quiconque n'a pas séché ses cours de politique 101 devrait savoir qu'on ne séduit pas l'électorat en promettant d'instaurer une taxe, aussi verte soit-elle ! D'ailleurs, comment croire l'espace d'un instant qu'un chef impopulaire auprès de la population, et même auprès de son propre parti, pouvait réussir l'exploit improbable de vendre une taxe impopulaire à un électorat des plus sceptiques ? Voilà ce qu'on appelle un vrai défi à l'imagination ! Les conservateurs ne tardèrent d'ailleurs pas à flairer l'aubaine. Ils ridiculisèrent le projet de taxe sur le carbone dès le moment où Dion lança l'idée, en mai dernier. Leurs attaques furent d'autant plus faciles que le leader libéral fit l'erreur colossale d'attendre plusieurs semaines avant de dévoiler les détails de son plan, donnant ainsi l'impression qu'il avait quelque chose de malsain à cacher tout en laissant le terrain libre à ses détracteurs. Dion se décida éventuellement à expliquer que les contribuables n'avaient rien à craindre et tout à gagner puisqu'il s'agissait d'une taxe sur la pollution dont les recettes allaient être utilisées pour baisser les impôts des particuliers. Mais le mal était déjà fait... Comme de fait, Dion a eu toutes les misères du monde à vendre sa taxe à l'électorat canadien. En fait, la taxe sur le carbone de Dion révéla être un lourd handicap pour les libéraux dès les premières semaines de campagne électorale. Et pourtant, malgré l'évidence, malgré l'accumulation de critiques, malgré l'incompréhension, voire le rejet pur et simple de la part de l'électorat, Dion ne voulait pas démordre de son Tournant vert, du nom qu'il donna à sa stratégie de lutte au réchauffement climatique. C'est seulement durant la troisième semaine de campagne, alors que les sondages indiquaient que les néo-démocrates de Jack Layton commençaient à talonner les libéraux dans les intentions de vote, que Dion accepta de mettre de l'eau dans son vin et de recentrer son discours électoral sur la crise économique qui menaçait le Canada. La stratégie libérale prit donc un "Tournant économique", si l'on peut dire, démontrant ainsi l'opportunisme politique qui fit la bonne fortune des libéraux pendant si longtemps. Et ce n'est qu'à partir de ce moment que le parti de Dion effectua se mit à remonter la pente. ce qui amena l'ex-directeur national du PLC, Steve MacKinnon, à se demander qu'est-ce qui serait arrivé si les libéraux avait fait campagne sur l'économie dès le Jour 1 de la campagne. (4) Le vétéran environnementaliste David Suzuki déplora ce revirement lors d'une entrevue accordée à La Presse à quelques jours du scrutin. "Une économie en santé dépend d'un environnement sain, affirma-t-il. Le fait qu'un des enjeux chasse l'autre montre que nous avons échoué, en tant qu'écologistes, à faire comprendre le lien direct entre les deux." (5) S'il faut à tout prix trouver une utilité à l'élection fédérale du 14 octobre, alors on pourra dire qu'elle aura au moins permit aux libéraux de se défaire d'un chef qui était devenu un véritable boulet pour son parti et de se lancer à la recherche d'un remplaçant qui sera plus à la hauteur du rôle qui revient au chef de l'opposition, c'est-à-dire faire la vie dure au gouvernement en place à Ottawa. Verte et pas mûre Compte tenu de la dimension modeste de sa formation politique, les failles du leadership de Elizabeth May ont moins été scruté à la loupe que celles de Dion. Or, quand on prend la peine d'y regarder de plus près, on ne peut faire autrement que constater que le jugement politique de May se révéla à bien des égards aussi déficient que celui de Dion lors de cette récente campagne électorale. À première vue, le score de près de 7 % des voix à l'échelle nationale obtenu par les verts cette année pourrait sembler tout à fait honorable. Après tout, il s'agissait-là d'une croissance de 41 % comparativement à l'élection précédente de 2006. Au-delà des chiffres, ce résultat prend un tout autre sens lorsqu'on l'analyse à la lumière des circonstances exceptionnelles dont bénéficièrent les verts lors de cette campagne, soit le pacte de non-agression avec Stéphane Dion et la participation de May au débat des chefs. C'était le temps ou jamais pour le Parti vert de sortir de la marginalité en effectuant une percer au sein de l'électorat canadien de façon à devenir une force politique crédible et respectée dans le paysage politique canadien. Bien que la chance était en train de sourire comme jamais aux verts, May se montra tout simplement incapable de la saisir au vol, ratant ainsi une opportunité historique qui ne se répétera certainement pas de sitôt compte tenu du remplacement éventuel de Dion par un autre chef libéral qui se montrera vraisemblablement moins conciliant à leur égard. May représentait pourtant le meilleur espoir des verts depuis son accession à la chefferie du parti, en août 2006. May avait été élu dès le premier tour de la convention des verts avec 65,3 % des voix. Cette victoire convaincante contrastait avec l'élection de Dion à la tête du PLC évoquée ci-haut. May démontra son potentiel prometteur au reste du Canada en obtenant un résultat pour le moins surprenant lors de l'élection partielle qui se tint dans la circonscription ontarienne de London-Centre-Nord, à la fin de novembre 2006. Contre toute attente, la cheffe des verts arriva en deuxième position derrière le candidat libéral, récoltant 26 % des suffrages. C'était du jamais vu au Canada pour une candidate du Parti vert. L'instinct politique de May ne tarda toutefois pas à être mis en doute sur la place publique. C'est ce qui arriva dès mars 2007, lorsque May annonça son intention de se présenter dans la circonscription de Nova centre, en Nouvelle-Écosse, lors de l'élection générale. Il s'agissait d'une circonscription où le candidat du Parti vert, David Orton, n'avait obtenu que 671 votes, ce qui représentait de 1,6 % des suffrages, lors de l'élection générale de janvier 2006. Mais Nova centre est surtout un château fort conservateur détenu par les indélogeables MacKay depuis près de quatre décennies. Peter MacKay, un ex-leader du Parti progressiste-conservateur du Canada aujourd'hui ministre du gouvernement Harper, représente cette circonscription depuis juin 1997. (6) Son père, Elmer MacKay, avait été le député de Nova centre de façon quasi-ininterrompue entre 1971 et 1993. (Il avait démissionné en 1983 pour permettre au chef conservateur Brian Mulroney d'obtenir un siège à la chambre des communes. MacKay avait été réélu lors de l'élection générale qui porta Mulroney au pouvoir, l'année suivante.) Bref, si May voulait à tout prix éviter d'être élue, elle n'aurait guère pu trouver une circonscription plus susceptible de lui garantir la défaite que celle de Nova centre. La décision de May souleva évidemment l'incrédulité chez plusieurs chroniqueurs politiques du Canada anglais. Les stratèges de son propre parti auraient eux-mêmes préférés que leur cheffe choisisse de se présenter dans une circonscription où elle aurait de meilleures chances de l'emporter, comme en Colombie-Britannique par exemple. (7) Après tout, c'est en Colombie-Britannique que fut fondé le premier parti politique vert de toute l'Amérique du nord, en 1983. Sur la scène politique provinciale, le Parti vert de Colombie-Britannique représente la troisième plus importante force politique. Ainsi, lors des élections provinciales de mai 2005, les verts obtinrent en effet 9 % des voix. C'est aussi dans des circonscriptions de Colombie-Britannique que le Parti vert du Canada réussissa à se démarquer le plus lors des élections fédérales de 2006. (8) Lors de la récente campagne fédérale, un sondage de la firme Harris-Décima avait même accordé la troisième position au Parti vert du Canada en Colombie-Britannique, avec 20 % du vote, ce qui représentait une avance de sept points sur les libéraux. (9) À chaque fois qu'un journaliste lui demanda d'expliquer son choix pour le moins questionnable - et cela arrivait souvent - May offrait invariablement la même réponse : sa décision était motivée par son désir de ne pas trop s'éloigner de sa famille. "J'adore rester en Nouvelle-Ecosse et j'ai besoin d'être près de ma famille. On ne sait jamais comment les choses vont tourner, mais j'ai pris cette décision avec mon coeur. Je n'ai jamais regretté d'avoir écouté mon coeur", affirmait-elle à La Presse Canadienne. (10) "Quand on représente le Parti vert, des circonscriptions sûres, ça n'existe pas", lançait-elle quand les journalistes se montraient trop insistants. (11) Voilà une explication plutôt boiteuse. En effet, son prétendu besoin d'être proche de sa famille n'avait pas empêchée la cheffe des verts de vivre une bonne partie des trois dernières décennies à Ottawa. May avait été même embauchée comme conseillère du ministre de l'Environnement Tom McMillan du gouvernement Mulroney durant les années '80. (12) Maintenant, si on acceptait de suivre aveuglément la logique de son raisonnement, alors on imaginerait que May ne devait pas être particulièrement chaude à l'idée d'obtenir un siège dans un parlement situé à quelques heures d'avion de l'endroit où vivent les siens. En fait, c'était à se demander pourquoi May n'avait-elle pas plutôt opté pour une carrière politique sur la scène municipale qui lui aurait permis de réduire au minimum le kilométrage. Un mois plus tard, May conclua son fameux pacte de non-agression avec Stéphane Dion. L'accord controversé ne fit pas seulement des vagues au sein des libéraux ; il créa également des remous parmi les verts. L'une des conséquences fut la démission de Dan Baril, un des conseillers politiques du Parti vert. Baril était à la fois en désaccord avec le choix de May de briguer les suffrages dans Nova centre ainsi qu'avec le marché passé avec Dion. Voyant que la cheffe des verts n'écoutait plus ses conseils, il cessa de lui en donner et quitta ses fonctions. (13) Le coup du "député vert" La première bataille que May dû mener lors de la campagne électorale de 2008 fut de trouver une façon de se faire inviter aux débats des chefs qui se tenaient, les 1er et 2 octobre. Lors des élections générales précédentes de 2004 et de 2006, le leader des verts de l'époque fut exclu des débats des chefs sous prétexte que son parti n'était pas représenté à la chambre des communes. En 2008, cet argument ne tenait plus puisque que le Parti vert du Canada comptait désormais un député fédéral dans ses rangs, soit Blair Wilson, qui représentait la circonscription de Vancouver Ouest-Sunshine Coast. En fait, Wilson avait été élu sous la bannière libérale en 2006 avec un écart de seulement de 1,5 % des voix sur son plus proche adversaire. En octobre 2007, Wilson fut exclu du caucus libéral lorsqu'il fut révélé qu'il avait des problèmes avec le fisc, qu'il était poursuivi au civil et qu'il faisait l'objet d'une enquête d'Élections Canada, qui le soupçonnait d'avoir commis 24 infractions à la loi électorale fédérale. Après huit mois d'enquête, Wilson reconnut sa culpabilité à trois infractions tandis que les autres 21 autres accusations furent abandonnées par manque de preuves. (14) En juillet 2008, Wilson tenta de réintégrer le caucus libéral, sans succès. Quelques semaines plus tard, le Parti vert l'accueillait à bras ouverts. Bref, les verts avaient recyclé un élu controversé dont les libéraux ne voulaient plus. Le passage de Wilson chez les verts remontait donc à seulement quelques jours du déclenchement de la campagne électorale de 2008. En fait, son adhésion était si récente que Wilson n'avait jamais eu l'occasion de siéger à titre de député vert à la chambre des communes. Tout ce procédé était quelque peu douteux sur le plan éthique. D'abord parce que le candidat du Parti vert de l'époque n'avait pas été choisis par les électeurs de Vancouver Ouest-Sunshine Coast lors du scrutin de janvier 2006. Ensuite parce que Wilson lui-même choisissa les verts seulement après avoir été rejeté de nouveau par son ancienne famille libérale. Cela n'empêcha pas May de se servir de la nouvelle affiliation partisane de Wilson pour revendiquer sa place aux débats des chefs en prétendant que les verts étaient désormais représentés au parlement fédéral. Les partisans de l'exclusion des verts au débat des chefs venaient ainsi d'être privé de leur principal d'argument pour écarter May. Toutefois, la partie était encore loin d'être gagnée. Le lendemain du déclenchement de la campagne électorale, les dirigeants de deux des quatre principaux partis fédéraux, soit les conservateurs et les néo-démocrates, continuaient d'opposer une fin de non-recevoir à la présence de May aux débats des chefs. Le chef conservateur Stephen Harper expliqua sa position en disant que l'inclusion de May équivaudrait à inviter un deuxième libéral à participer au débat. Le consortium des réseaux télévisés laissèrent même entendre qu'un ou plusieurs chefs auraient été jusqu'à menacer de boycotter les débats si May en faisait parti. (15) Seul Stéphane Dion se montra ouvertement favorable à la participation de May aux débats. La décision initiale d'exclure May aux débats des chefs souleva un certain tollé auprès de l'opinion publique. Le cheffet des verts réagissa en dénonçant la "vieille clique" des chefs de parti et en se disant prête à s'adresser aux tribunaux pour forcer la main au consortium médiatique. La pression de l'opinion publique fut apparemment si forte sur les chefs récalcitrants que Harper et Layton décidèrent de revenir sur leur position et d'accepter la présence de May, deux jours plus tard. Chose certaine, il est douteux que la cheffe des verts serait arrivé à faire plier la "vieille clique" si elle n'avait pas eu son "député vert." C'est ainsi que May fut la première dirigeante du Parti vert à prendre aux débats des chefs. Évidemment, la leader des verts venait de remporter une bataille importante. D'ailleurs, à observer la joie euphorique qui se lisait sur son visage, on aurait dit qu'elle avait carrément gagnée la guerre... Tout à gagner à perdre ? Les verts semblaient avoir définitivement le vent dans les voiles. Les sondages d'opinion menés durant les deux premières semaines d'octobre par la firme Harris-Decima accordaient 12 %, parfois 13 %, des intentions de vote aux verts. Cela équivalait presque à trois fois plus que le score de 4,5 % que le Parti vert avait recueilli lors du scrutin de janvier 2006. Bref, les verts semblaient en position de faire des gains. Mais encore fallait-il que la chefffe du parti soit elle-même vraiment intéressée à en faire... Car lorsqu'arriva le moment où Elizabeth May montra ses vraies couleurs, le vert semblait fort peu visible. "Je préférerais ne pas faire élire un seul candidat vert et faire perdre Stephen Harper que de me retrouver avec un gros caucus vert qui doit poser chaque jour des questions à la Chambre des communes au premier ministre Stephen Harper", lança-t-elle lors d'une rencontre avec l'équipe éditoriale du quotidien The Toronto Star durant la troisième semaine de la campagne. (16) Pourtant, May répéta avec insistance qu'elle n'appelait pas au vote stratégique. En même temps, elle s'abstint d'appeler les Canadiens à voter pour son propre parti. Sa seule recommandation se résumait à demander aux électeurs de juger par eux-mêmes de quelle façon ils pouvaient empêcher les conservateurs de gagner dans leur circonscription, ce qui avait toutes les apparences d'un appel au vote stratégique déguisé . Bien entendu, cette position sous-entendait que le meilleur choix n'était pas toujours le candidat du Parti vert. May reconnut d'ailleurs que son discours ne faisait pas la joie de tous au sein de son parti. "Je vivrais mal avec moi-même si tout ce que je fais c'est de contribuer à la victoire de Harper parce que les enjeux sont trop élevés", expliqua-t-elle. Notons que le vote stratégique avait aussi des répercussions sur les finances des petits partis politiques. En effet, chaque parti obtenant plus de 2 % des voix à l'échelle nationale reçoivent 1,83 $ pour chaque bulletin de vote en sa faveur tandis chaque candidat recevant au moins 10 % des suffrages se fait rembourser 60 % de ses dépenses électorales. Les propos de May se mirent à faire boule de neige dans au moins deux circonscriptions québécoises. À moins d'une semaine du vote, la candidate verte dans Longueuil-Pierre Boucher, Danielle Moreau, se rallia au candidat libéral, Ryan Hillier. "Il faut être réaliste", affirma Moreau. "Moi, ce que je veux, c'est que Harper débarque", indiqua-t-elle. "Si je peux obtenir 10, 12 % des votes, ça va être bien, mais ça ne sera pas suffisant." (17) Claude Gaumont, candidat vert dans Montmagny-L'Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, appela également à voter libéral. "On devrait avoir un vote vert dans la région pour pouvoir montrer que le fleuve a encore une importance, mais je pense qu'au niveau du Canada, on devrait s'installer tout le monde en arrière de M. Dion", déclara Gaumond sur les ondes de Radio-Canada, à Rimouski. (18) On réalisa bien vite que les candidats du Parti vert étaient loin de tous être sur la même longueur d'ondes sur la question du vote stratégique. C'est ainsi que les verts étalèrent leurs désaccords sur la place publique à seulement quelques jours du scrutin. Dans un entretien avec le Globe and Mail, l'ancien no. 2 du parti, David Chernushenko, dénonça l'ambiguïté de la position de May sur la question du vote stratégique. Chernushenko craignait que les propos de May ne confondent et ne démoralisent les partisans des verts. (19) Notons que Chernushenko avait été une étoile montante chez les verts. En janvier 2006, il s'était présenté dans Ottawa centre et avait reçut 6766 votes (10,2 %), ce qui représentait le plus grand nombre de voix pour un candidat vert lors de cette élection générale. Il était ensuite arrivé deuxième dans la course au leadership qui amena May à la tête du Parti vert. La candidate verte dans Ottawa centre, Jen Hunter, ne cacha pas son étonnement en apprenant que May n'appelait pas à voter pour son propre parti dans la seule publicité électorale télévisée diffusée par les verts durant la campagne. Marc Payette, candidat vert dans la circonscription manitobaine de Saint-Boniface, se dissocia des appels au vote stratégique. "Quand on vote pour un parti auquel on ne croit pas vraiment, on n'avance pas dans le futur", fit valoir Payette. (20) La polémique sur le vote stratégique fut relancée de plus belle à trois jours du vote. Ce jour-là, trois scientifiques spécialisés dans les changements climatiques et lauréats du prix Nobel invitèrent les partisans des verts à voter stratégiquement dans 50 circonscriptions-clés où la division du vote pourrait favoriser l'élection du candidat conservateur. Le lendemain, May commenta les propos des trois scientifiques lors d'un entretien qu'elle accorda à La Presse Canadienne. Selon elle, 20 % des 308 circonscriptions était le théâtre d'une lutte particulièrement serrée dans laquelle le vote vert pouvait influer sur l'issue du scrutin. "Il n'y a pas de doutes que dans certaines circonscriptions, on peut dire que pour voter vert vous devriez voter pour le NPD pour empêcher un conservateur de gagner, et que dans d'autres circonscriptions vous pourriez vouloir voter libéral pour empêcher un conservateur de gagner", affirma-t-elle. Cette déclaration ressemblait drôlement à un appel au vote stratégique. Mais ce n'était pas tout. May déclara du même souffle que Dion était "de très loin un meilleur choix que Stephen Harper et c'est là le choix réaliste dont disposent les Canadiens." (22) D'ailleurs, cette même journée, Dion sollicita lui-même l'appui des verts et des néo-démocrates. Valerie Powell, candidate dans la circonscription ontarienne de Simcoe Nord, accusa carrément May de "semer la confusion" sur la question du vote stratégique. "J'aime Valerie et j'ai lu sa déclaration en entier et elle n'était pas dure ou injuste", précisa la cheffe des verts. "Elle a raison, la vie serait plus simple si j'agissait comme Jack Layton et que je me fichais que Stephen Harper forme à nouveau le gouvernement." La même journée, May sentit le besoin de clarifier sa position en émettant un communiqué de presse. "Je n'appuie pas le vote stratégique, et je n'ai jamais conseillé aux électrices et aux électeurs de voter pour quiconque hormis les candidates et les candidats du Parti vert", déclara-t-elle. (23) "Toutes ces tentatives visant à dénaturer ma position sur cette question sont très énervantes à la fin", ajouta May. La cheffe des verts reconnut cependant que "le choix peut parfois être très difficile à cause des résultats pernicieux du système majoritaire uninominal." Des candidats verts d'un bout à l'autre du Canada firent connaître leur opposition au vote stratégique. Blake Poland, qui se présentait dans Oakville, dans la région de Toronto, qualifia le vote stratégique de "fondamentalement antidémocratique". (24) De son côté, Richard Pietro, candidat dans Mississauga-Erindale, aussi dans la région de Toronto, déclara qu'il avait adhéré au Parti vert parce qu'il en avait assez du vote stratégique. Enfin, Michael Wolfe, candidat vert à Richmond, en Colombie-Britannique, rejeta lui aussi le vote stratégique, notamment parce qu'il estimait que sonle candidat libéral qu'il affrontait dans sa circonscription n'avait pas démontré beaucoup d'intérêt à l'égard des enjeux environnementaux locaux. Le verdict des urnes Le jour de l'élection, les candidats verts récoltèrent 6,80 % des suffrages (940 747 votes) à l'échelle canadienne. Ceux qui comparait ce score avec celui de 4,48 % (665 940 votes) obtenu en janvier 2006 constataient que le Parti vert avait connut la plus importante croissance de tous les partis politiques fédéraux lors de l'élection du 14 octobre 2008. Toutefois, ce résultat témoignait moins du succès électoral des verts que de l'inefficacité des autres partis. Car, à y regarder de plus près, les verts étaient loin, très loin même, du triomphe. Quand on mettait les choses en perspective, les verts n'avaient reçut qu'à peine 275 000 votes de plus qu'en 2006. C'était plutôt modeste quand on se rappelait que 23 millions d'électeurs canadiens étaient éligibles, mais ça devenait carrément gênant quand on pensait que 9,5 millions d'entre eux n'avaient pas exercé leur droit de vote. Par ailleurs, s'il était incontestable que les verts avaient gagnés du terrain depuis 2006, il n'en demeurait pas moins que les 6,80 % obtenus en 2008 étaient bien en-dessous des intentions de vote de l'ordre de 12 % que leur accordait les sondages de Harris-Decima des deux dernières semaines de la campagne. La perte de près de la moitié des appuis des verts témoignait à elle seule de l'ampleur des ravages causés par le vote stratégique. Il fallait également tenir compte du fait que la visibilité médiatique dont avait bénéficié les verts avait été bien plus grande qu'en 2006. Malgré la participation de May aux débats des chefs et de l'omniprésence des thèmes environnementaux tout au long de la campagne, la percée souhaitée par les verts ne s'était pas matérialisée. La croissance du vote vert ne parvenait pas à faire oublier que le parti d'Elizabeth May n'avait pas réussit à faire élire aucun de ses 308 candidats. May elle-même arriva deuxième dans Nova Centre, avec 32,24 % des suffrages (12 620 votes), contre 46,6 % (18 239 votes) pour le député sortant Peter MacKay. Quant au député Blair Wilson, non seulement n'a-t-il pas été réélu, mais en plus il a été battu par un conservateur. C'est ainsi que les verts perdirent leur seul et unique représentant au parlement fédéral. En fait, le seul siège que gagnèrent les verts fut celui qu'occupa May durant les débats des chefs. Voilà qui était bien en-dessous des attentes suscitées par une chefffe qui avait affirmé, quelques mois plus tôt, que son parti serait capable de faire élire de six à douze députés verts à la chambre des communes. Certes, on se rappellera que May avait indiquée durant la campagne qu'elle préférait se passer d'un caucus de députés verts à Ottawa dans la mesure où la défaite de son parti pouvait contribuer à contrecarrer la réélection des conservateurs. Or, les verts perdirent sans même avoir la consolation de voir les conservateurs mordre la poussière, ceux-ci ayant réussit à se maintenir au pouvoir en se rapprochant même d'une majorité de députés. Autrement dit, la défaite des verts ne servit strictement à rien. Mais il y avait pire encore. La progression du vote vert avait aussi un effet pervers puisqu'elle se fit aux dépends des libéraux dans plusieurs circonscriptions, et ce, malgré les appels au vote stratégique que May lança à mots couverts en fin de campagne. Dans La Presse, le journaliste Gilles Toupin évoqua un certain nombre de cas où le vote vert coûta la victoire aux libéraux. (26) C'est ce qui arriva dans la circonscription d'Egmont à l'Île-du-Prince-Édouard, une forteresse libérale réputée imprenable. La candidate conservatrice l'emporta par seulement 62 voix de différence tandis que la candidate verte, Rebecca Ridlington, termina en quatrième place avec 626 voix. Dans Nova Ouest, en Nouvelle-Écosse, le vote vert contribua à la défaite de l'ex-ministre libéral Robert Thibault. L'écart entre le député libéral sortant et le conservateur victorieux s'établissait à 1494 voix alors que le candidat vert, Roland Mills, récolta 2114 voix. Le vote vert joua également un rôle similaire dans deux des trois circonscriptions du Nouveau-Brunswick que les conservateurs prirent aux libéraux, soit Saint-Jean et Fredericton. Dans six circonscriptions ontariennes, le vote vert fut suffisamment important pour priver les libéraux de la victoire. D'autres exemples existaient en Colombie-Britanniques de même qu'au Nunavut. Ainsi, le Parti vert avait trop bien performé pour éviter de nuire à ses alliés libéraux mais pas assez bien pour faire élire un seul de ses candidats. Difficile de ne pas voir là un échec sur toute la ligne. À la défaite électorale s'ajoutait les pertes financières. Le Parti vert se retrouvait en effet dans le trou de 2 millions $ en raison de dépenses de campagne. (27) Notons par ailleurs que les résultats obtenus par les verts ne lui donnait droit qu'à un remboursement de dépenses électorales s'élevant à seulement 505 000 $. Il fallait manifestement souffrir d'un grave manque d'ambition politique, ou être un adversaire des verts, pour arriver à se réjouir d'un résultat pareil. En fait, la campagne des verts d'Elizabeth May s'apparentait à rien de moins qu'un désastre... écologiste. Après un tel score, comment s'étonner que le leadership de May fusse vertement critiqué à l'intérieur de son parti ? Le mécontentement était tel que David Cotter, le président de l'association des verts de la circonscription ontarienne de Kitchener-Conestoga, créa même un site web pour exiger que May démissionne de la chefferie du parti. Le site web accusa May de ne pas avoir soutenu les verts et suggérait qu'elle était à blâmer si certains candidats du parti n'étaient pas éligibles au remboursement de leurs dépenses électorales. Ce fut notamment le cas de la candidate verte dans Ottawa centre, à qui il manquait 39 votes pour atteindre la barre du 10 % des voix qui est nécessaire pour avoir droit au remboursement. Anouk Hoedeman, le président de l'association des vert de la circonscription d'Ottawa centre et ex-porte-parole pour le Parti vert de l'Ontario, confirma l'existence d'un sentiment de frustration au sein du parti. "Le web site est un signe qu'il y a beaucoup de colère et peut-être de confusion à propos de la question du vote stratégique et de la façon qu'elle a été gérée", confia-t-il. Dans le Toronto Star, la chroniqueuse politique Chantal Hébert suggéra que May devrait songer à quitter la direction du Parti vert pour se présenter dans la course à la succession de Stéphane Dion. "Son entrée dans la course libérale serait une des meilleures choses qui pourrait arriver aux deux partis, à commencer par le sien", écrivit Hébert. (29) Certains allèrent jusqu'à remettre en question la légitimité de l'existence même de la formation politique d'Elizabeth May. "Le Parti vert a-t-il encore sa raison d'être?", demandait le titre d'un article de François Cardinal, le reporter spécialisé en environnement de La Presse. (30) "Tout ce que fait le Parti vert, c'est diviser le vote et faciliter la vie à Stephen Harper, qu'il abhorre pourtant", affirma le politologue Nelson Wiseman. Sentant la soupe chaude, May fit savoir dès le lendemain du scrutin qu'elle présenterait sa candidature lors de la première élection partielle qui surviendra. (31) C'était-là tout un revirement de la part de celle qui s'était montrée pointilleuse dans le choix de la circonscription où elle présenta sa candidature le 14 octobre dernier. En se disant maintenant prête à faire campagne dans n'importe quelle circonscription au Canada, May se montrait soudainement moins regardante, comme si elle avait décidé de reléguer au second plan son besoin d'être près de sa famille qu'elle avait invoqué en soutien de sa décision de se présenter dans Nova centre. Cependant, les circonstances lui seront probablement moins favorables puisque les libéraux seront sûrement moins enclins à lui laisser le champs libre cette fois-ci... Ainsi, la cheffe des verts qui avait mené la campagne nationale de son parti en voyageant en train d'un bout à l'autre du Canada avait peut-être bien elle-même raté le train. *** En résumé, le chef libéral Dion aida les verts de May, qui eux aidèrent les conservateurs de Harper à se faire réélire pour un second mandat. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Dion et May se valaient merveilleusement bien l'un et l'autre ! Par leur leadership calamiteux, Dion et May n'avaient pas seulement nuit à leur propre campagne, ils avaient également fait reculer la cause environnementale qu'ils chérissaient tant. Ce n'était d'ailleurs pas raison que David Suzuki exprima sa crainte que les résultats désastreux obtenus par les libéraux de Dion ne dissuadent à l'avenir les autres politiciens fédéraux d'épouser la cause écologique aussi ouvertement que l'a fait Dion. Comme le respect du protocole de Kyoto sera une fois de plus repoussé à plus tard par le Canada, ce seront assurément les prochaines générations qui se feront refiler le gros de la facture des méfaits causés à l'écosystème. Voilà qui n'était pas rien pour un Parti vert qui n'hésitait pas à faire de la question du réchauffement climatique une question de vie ou de mort pour l'humanité. Entre-temps, force est de constater que les profanateurs de l'environnement et autres abuseurs impénitents de Dame nature ont encore de beaucoup de beaux jours devant eux. Sources : (1) La Presse Canadienne, "Le taux de participation serait le plus bas de l'historie", Jim Bronskill, 15 octobre 2008.
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|