Arrivages de septembre
À LA LIBRAIRIE L’INSOUMISE
2033 St- Laurent, Montréal
Changer le monde – Histoire du communiste libertaire 1945-1997, Georges Fontenis, Éditions Coquelicot.
Terreur et possession – Enquête sur la police de la population à l’ère technologique, éd. l'échappée
Ce livre s'applique à faire en cinq généalogies qui remontent et démontent l'enchaînement de nos désastres: inventions de la Théorie du complot, du sécuritaire, du contrôle, de la possession technologique, via dispositifs et implants corporels, afin de nous priver de notre libre arbitre au sens le plus physique et matériel, et d'aboutir à «La Société de contrainte» ou techno-totalitarisme.
Le réseau d’évasion du groupe Ponzan, Antonio Teller Sola, éd. Le coquelicot
Antonio Téllez, après un travail de recherche approfondi, retrace ici l'histoire de Francisco Ponzal Vidal. Il s'agit d'un personnage historique dont la vie a incarné l'activité des anarchistes contre le nazisme pendant la seconde guerre mondiale. Il déploya deux tâches majeures, le service du renseignement et le sauvetage de résistants et de personnes persécutées et pourchassées. Ponzan dans les années de la guerre civile espagnole (1936-1939) faisait partie du service de renseignement des Colonnes de la CNT sur le front d'Aragon. Plus précisément, il était dans le Service d'Intelligence Spécial Périphérique (SIEP). Il avait pour mission de franchir les lignes ennemies afin d'espionner et d'exfiltrer les compagnons bloqués dans la zone nationaliste. Une fois en exil, Ponzan et une partie de ses compagnons mirent leur expérience au service de la cause anti-fasciste. Ils travaillèrent avec d'autres groupes libertaires, et parfois avec les services secrets alliés. Ils organisèrent le réseau d'évasion à travers les Pyrénées le plus important de la seconde guerre mondiale. Le groupe connu sous le nom de " réseau d'évasion du groupe Ponzan " n'a pas toujours suscité la compréhension du mouvement libertaire qui n'a pas toujours compris ses caractéristiques et son fonctionnement.
Barcelone, l’espoir clandestin, Sanz Oller, éd. Le chien rouge.
Fin des années 60. La dictature de Franco s’éternise. Durant une garde à vue, Julio, un jeune métallo, se remémore les événements et les personnes qui ont marqué sa participation aux commissions ouvrières. Depuis dix ans, dans toute l’Espagne, ces commissions s’organisent de manière autonome. Mais les partis politiques multiplient leurs efforts pour s’emparer de ce mode de lutte inédit, qui a souvent réussi à faire plier le patronat. Ce récit autobiographique revient sur une histoire méconnue, au tournant d’une époque où tous les aspects de la société ont été remis en question.
Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, Riesel & Semprun, EDN
La dégradation irréversible de la vie terrestre due au développement industriel a été signalée et décrite depuis plus de cinquante ans. Ceux qui détaillaient ce processus et ses effets pensaient qu’une prise de conscience y mettrait un terme. Quels que fussent leurs désaccords sur les moyens à mettre en oeuvre, tous étaient convaincus que la connaissance de l’étendue du désastre entraînerait une remise en cause quelconque du conformisme social. Mais nous ne pouvons que constater que la connaissance de cette détérioration s’intégrait sans heurts à la soumission des individus à l’ordre social et « participait surtout de l’adaptation à de nouvelles formes de survie en milieu extrême. (Fabien Bon)
Les transformations de l’homme, Lewis Mumford, EDN
Escarmouches choisies, Ken Knabb, Sulliver
Traducteur américain des films de Guy Debord et d’une anthologie de l’Internationale Situationniste, Ken Knabb résume l’expérience de plusieurs décennies d’activités visant une transformation fondamentale de la société. Knabb évite les formules dogmatiques et les slogans creux, pour examiner aussi bien les difficultés que les possibilités d’une telle transformation. Il le fait avec précision, dans une langue claire et dans un style direct, en essayant de briser les rigidités qui tendent à se développer dans les milieux radicaux, et d’y apporter un peu d’humilité, d’humour et de bon sens.
China Blues, Charles Reeves & His Hsuan-Wou, Verticales-Phase deux
Ensemble, Charles Reeve et Hsi Hsuan-Wou ont écrit un récit de voyage sur le capitalisme à la chinoise, Bureaucratie, bagnes et business (L’insomniaque, 1997). China blues est la suite de ce voyage, dix ans après. En tout, une trentaine de dialogues, accompagnés de nombreux documents originaux, brossent un tableau saisissant de la Chine, atelier du monde, pays de la « croissance » à deux chiffres, de la surexploitation des paysans déracinés, immigrés de l’intérieur, et de la répression brutale du moindre mouvement de protestation.
La commune d’Oaxaca, Georges Lapierre, rue des Cascades
Tous propriétaires, le triomphe des classes moyennes, Debry, Homnisphères
Cette classe, moyenne en tout, est l’incarnation de la fin de l’histoire, c’est-à-dire de son effacement au profit de l’actualité la plus immédiate avec ce que cela comporte de sordide, d’amnésie et de malhonnêteté intellectuelle. Glorification de l’individualisme, des lieux communs, des non-lieux, du conformisme et du faux-semblant. Une victoire sans partage.
Calendrier de la résistance, Marcos, rue des Cascades
« Viens avec moi, regarde avec le cœur ce que te montrent mes yeux, marche sur mes traces et rêve dans mes bras. Tout là-haut, les étoiles forment un colimaçon, une spirale avec la Lune comme point de départ et d’arrivée. Regarde et écoute. Voici une terre digne et rebelle. Les hommes et les femmes qui la peuplent sont comme beaucoup d’autres hommes et d’autres femmes du reste du monde. (…) Nous pourrons écouter le bouillonnement d’activités de ces zapatistes qui s’obstinent à subvertir le temps lui-même et qui brandissent à nouveau, comme s’il s’agissait d’un drapeau, un autre calendrier… celui de la résistance. »
Les EN-DEHORS, Anarchistes individualistes et illégalistes à la « Belle époque », Anne Steiner, éd. L’échappée.
Ils ont vingt ans en 1910 et se définissent comme des « en-dehors ». Hors du troupeau, ils refusent de se soumettre à l'ordre social dominant, mais rejettent aussi tout embrigadement dans les organisations syndicales ou politiques. Pour eux, l'émancipation individuelle doit précéder l'émancipation collective. Leur refus des normes bourgeoises, comme des préjugés propres aux classes populaires, les amène à inventer d'autres rapports entre hommes et femmes et entre adultes et enfants, à prôner l'amour libre et la limitation volontaire des naissances. Leur rejet du salariat les conduit à expérimenter la vie en milieu libre, à réfléchir à d'autres modes de consommation et d'échanges, mais aussi à emprunter la voie de l'illégalisme -jusqu'au célèbre périple de la bande à Bonnot.
Rêve de droite, défaire l’imaginaire sarkoziste, Mona Chollet, La découverte.
« J’ai fait un rêve », slogan repris à Martin Luther King, fut l’un des moteurs de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Tout a été dit sur cette victoire sauf peut-être l’essentiel : et si elle correspondait au triomphe d’une nouvelle forme d’imaginaire politique ? Mona Chollet décortique les principaux éléments de l’univers sarkozyste : la « machine de guerre fictionnelle » que représente la success story, le mythe du self-made man, l’identification illusoire aux riches et aux puissants, le mépris des « perdants », l’individualisme borné, le triomphe de l’anecdote et du people...
À la fête de la révolution (artistes et libertaires avec d’Annunzio à Fiume), Claudia Salaris, Rocher
FIUME, côte dalmate, le 19 septembre 1920. Une troupe de quelques milliers de soldats italiens, rescapés du carnage de la Première Guerre mondiale, avec à leur tête un poète, entre en ville et prend le pouvoir. Pour les uns, les insurgés étaient des fascistes et des revanchards ; pour les autres, des fêtards, des anarchistes plus ou moins libidineux, des bandits et des pirates. Rien dont on puisse faire un étendard partisan, en somme. Rien qui cadre avec les grands bouleversements de l’époque. On est, ici, très loin des occupations d’usines de Turin et des soviets de Russie ou de Bavière. On est dans la Fête révolutionnaire, pure, une fête étrange où se mêlent, dans une ville en rupture, des fascistes, des syndicalistes révolutionnaires, des artistes et des intellectuels contestataires. Cette déconcertante épopée est le sujet du livre de Claudia Salaris. [P.S. À contretemps]
La librairie propose toujours de très nombreux ouvrages soldés sur la question sociale, les amérindiens, le féminisme radical, l’écologie.
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