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Bangladesh: un révolutionnaire tué par la police

Eric Smith, Sábado, Agosto 16, 2008 - 18:38

Le Drapeau rouge-express

(D'après A World to Win News Service) La police bengalaise vient d'assassiner un dirigeant du Parti communiste (marxiste-léniniste) du Purba Bangla Lal Pataka [Le Drapeau rouge], le camarade Mizanur Rahman Tutul.

Selon les informations rapportées par sa mère, des membres du «bataillon d'action rapide» de la police ont arrêté le médecin de 42 ans le vendredi 25 juillet à Dhâkâ, la capitale. Le lendemain soir, la vénérable dame, âgée de 80 ans, a tenu une conférence de presse pour alerter l'opinion publique, mettant en garde les autorités contre la disparition de son fils. Tout en insistant pour dire que son seul «crime» était d'appartenir à un groupe maoïste, elle a insisté pour qu'il soit régulièrement traduit devant les tribunaux - si tant est que l'État ait eu quoique ce soit à lui reprocher.

Toutefois, le surlendemain 27 juillet, les autorités ont eu le culot d'annoncer que Tutul avait perdu la vie lors d'un feu croisé qui se serait produit le jour même à 4 heures du matin dans un champ situé dans le district de Naogaon dans le nord du pays, suite à une descente de police contre une réunion de l'organisation clandestine. Selon cette version sans queue ni tête, le feu croisé se serait donc produit deux jours après l'arrestation de la victime, et plus de huit heures après la tenue de la conférence de presse où sa mère avait rendu la chose publique... Toujours selon la version officielle, la «confrontation» aurait opposé pas moins de 80 policiers et plus d'une soixantaine de rebelles armés. Toutefois, Tutul n'en aurait été que la seule et unique victime, les autres rebelles s'étant miraculeusement échappé. Bref, pour la crédibilité, on repassera...

En 1997, le camarade Tutul avait participé à la fondation du PCPB(ML) Lal Pataka en compagnie de Quamrul Islam Mastar, qui fut lui aussi tué par la police il y a quatre ans.

Le jour même de l'assassinat de Tutul, la police a également annoncé la mort d'un autre membre du parti, Ansar Ali, dans des circonstances analogues dans le district de Natore, également situé dans le nord du pays. Dans son cas, la police reconnaît l'avoir arrêté le 25 juillet, mais elle prétend qu'il a perdu la vie lors d'un affrontement qui se serait produit deux jours plus tard quand on l'a ramené dans son propre village, avec l'objectif de trouver et d'y arrêter ses camarades.

Une organisation bengalaise de défense des droits de la personne appelée «Odhikar» (http://odhikar.org) a vigoureusement condamné le meurtre du docteur Tutul. Elle affirme que les exécutions extrajudiciaires commises par le gouvernement ont coûté la vie à plus de 197 personnes depuis le 11 janvier 2007, date à laquelle les militaires ont pris le pouvoir et décrété l'état d'urgence au Bangladesh. L'organisation précise que l'assassinat de Tutul représente «un glissement marqué par rapport aux précédents, en ce que la victime n'a apparemment jamais été impliquée dans des actes de violence pour propager ses opinions politiques». Dans le seul mois de juillet, pas moins de 16 personnes ont perdu la vie dans des circonstances similaires. La mort de Mizanur Rahman Tutul a également été dénoncée par la Fédération internationale des droits de l'homme et l'organisation Human Rights Watch, qui a appelé la communauté internationale à cesser de financer le «bataillon d'action rapide» de la police bengalaise.

De fait, depuis que le pays a été créé en 1971, les militaires et la police du Bangladesh n'ont jamais cessé de recourir aux meurtres et aux assassinats de militantes et militants révolutionnaires. Les récents événements nous rappellent d'ailleurs l'assassinat du dirigeant maoïste et fondateur du Parti prolétarien du Purba Bangla, Siraj Sikdar, survenu la même année.

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Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 188, le 17 août 2008.
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