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La crise écologique: vraie menace ou mythe?

Anonyme, Miércoles, Julio 9, 2008 - 11:44

Un sympathisant du CCI

Le camarade pose ainsi la question : « Quelle est la part de vérité dans tout ce théâtre mondial quant au changement climatique ? N'y aurait-il pas des intérêts cachés ?

Nous avons reçu un courrier intéressant d'un camarade qui nous fait part des réflexions, interrogations et idées qui circulent dans son milieu : « Si vous êtes d'accord, nous traiterons des réflexions suivantes au pluriel, dans la mesure où beaucoup de camarades pensent comme moi mais ne l'expriment pas par écrit et même, souvent, oralement mais préfèrent se taire pour laisser d'autres parler à leur place ». Il pose différentes questions sur la crise capitaliste, la consommation, les salaires et aussi sur l'écologie, thème que nous allons traiter dans cet article.
Qu'y a-t-il de vrai dans la « crise écologique » ?

Le camarade pose ainsi la question : « Quelle est la part de vérité dans tout ce théâtre mondial quant au changement climatique ? N'y aurait-il pas des intérêts cachés ?

[...] L'analyse pourrait être : étant donné la réelle situation de destruction du monde (quelle est-elle ? Le savons-nous précisément ?), peut-on et doit-on continuer avec le niveau de consommation atteint par les masses ? Le système peut-il changer son modèle de production et de consommation ? Qui est, du prolétariat ou de la bourgeoisie, la classe la plus touchée par les catastrophes climatiques qui s'annoncent ? Sont-elles imminentes ? Nous ne prétendons rien de plus que de poser des questions pour susciter une réflexion qui se dirige vers plusieurs directions. Si les analyses qui prédisent les changements climatiques se vérifient, ce facteur pourrait être d'une énorme importance pour l'affaiblissement idéologique du système capitaliste dans le futur ».

Le camarade se demande si nous sommes face à un grave problème écologique ou si, au contraire, ce ne serait qu'un montage médiatique pour nous faire accepter les mesures d'austérité et de misère sous prétexte de « sauver la planète ». Il se demande aussi si tant de bruit sur l'environnement ne cacherait pas de gros intérêts pour toute une frange de secteurs capitalistes.

Il est totalement exact de dire que le capitalisme n'a pas le moindre scrupule à utiliser le moindre prétexte pour amasser des bénéfices et n'hésitera pas à s'habiller en vert s'il peut en tirer des bénéfices (1). Il est en outre particulièrement répugnant de voir la tentative que font tous les gouvernements, mais particulièrement ceux de gauche, pour nous culpabiliser sur la détérioration de l'environnement. On en vient à croire que la mauvaise habitude d'aller travailler en voiture (2), de se doucher régulièrement, de créer des ordures, etc., serait la cause des maux qui détériorent la planète.

Nous pensons cependant que le fond du problème ne se trouve pas là, mais dans les questions même que pose honnêtement le camarade quand à la réalité de la catastrophe climatique. Nous sommes convaincus qu'il s'agit d'un problème réel très grave que nous ne devons pas sous-estimer. Pour le comprendre, nous devons aller plus loin que les analyses intéressées de la bourgeoisie et des indiscutables limites de sa science et de sa méthode d'analyse. Nous devons trouver une analyse indépendante qui ne soit pas tributaire de ce que dit ou fait dire la bourgeoisie. Notre position ne doit pas être polluée par le sentiment naturel de méfiance envers tous ce que disent les gouvernants, les politiques, les experts ou autres défenseurs du système. Nous ne devons pas nous laisser aller à prendre simplement le contre-pied de ce qu'ils nous disent. Nous devons avoir nos propres critères, prolétariens, sans craindre que telle ou telle analyse « coïncide » apparemment avec ce que disent des sommités comme Al Gore qui vient soudainement de se convertir en apôtre de l'écologisme radical.

Nous avons déjà contribué à ce débat dans deux articles (3). Nous y développons la thèse que le capitalisme est en train de détruire irréversiblement les bases de la survie de la planète et il n'est nul besoin d'experts de la bourgeoisie pour le clamer aux quatre vents ; c'est la base même de l'analyse de Marx et d'Engels sur la perspective catastrophique du capitalisme, à laquelle contribuèrent plus tard Lénine, Trotski et Rosa Luxemburg, ainsi qu'Amadeo Bordiga dans les années 1950.

Voyons la dimension du problème. Dans l'article de la Revue internationale no 104, nous constations que « Tout au long des années 1990, le saccage de la planète s'est poursuivi à un rythme effréné : déforestation, érosion des sols, pollution toxique de l'air, des nappes phréatiques ou des océans, pillage des ressources naturelles fossiles, disséminations de substances chimiques ou nucléaires, destruction d'espèces animales et végétales, explosion des maladies infectieuses, enfin augmentation continue de la température moyenne à la surface du globe (7 des années les plus chaudes du millénaire se sont produites dans les années 90). Les désastres écologiques sont toujours plus combinés, plus globaux, prenant souvent un caractère irréversible, avec des conséquences à long terme difficilement prévisibles ».

Nous citions dans ce même article l'analyse d'un rapport réservé de l'IPCC sur le changement climatique : « la température moyenne de surface a augmenté de 0,6 °C depuis 1860 [...] De nouvelles analyses indiquent que le xxe siècle a probablement connu le réchauffement le plus important de tous les siècles depuis mille ans dans l'hémisphère Nord [...] La surface de la couverture neigeuse a diminué d'environ 10 % depuis la fin des années 1960 et la période de glaciation des lacs et des rivières a diminué d'environ deux semaines dans l'hémisphère Nord pendant le xxe siècle. [...] diminution de l'épaisseur de la glace de 40 % en Arctique [...] le niveau moyen des mers s'est élevé de 10 cm à 20 cm pendant le xxe siècle [...] le rythme d'élévation des mers pendant le xxe siècle a été environ dix fois plus important que pendant les derniers trois mille ans. [...] Les précipitations ont augmenté de 0,5 à 1 % par décennie pendant le xxe siècle sur la plupart des continents de moyenne et haute latitudes de l'hémisphère Nord. La pluie a diminué sur la plupart des terres intertropicales ».

Notre article citait aussi la revue Manière de voir : « ... la capacité reproductrice et infectieuse de nombre d'insectes et rongeurs, vecteurs de parasites ou de virus, est fonction de la température et de l'humidité du milieu. Autrement dit, une hausse de la température, même modeste, donne le feu vert à l'expansion de nombreux agents pathogènes pour l'homme et l'animal. C'est ainsi que des maladies parasitaires - telles que le paludisme, les schistosomiases et la maladie du sommeil - ou des infections virales - comme la dengue, certaines encéphalites et fièvres hémorragiques - ont gagné du terrain ces dernières années. Soit elles ont fait leur réapparition dans des secteurs où elles avaient disparu, soit elles touchent à présent des régions jusque là épargnées. [...] Les projections pour l'an 2050 montrent que le paludisme menacera 3 milliards d'êtres humains. [...] De la même façon, le nombre des maladies transmises par l'eau se multiplie. Le réchauffement des eaux douces favorise la prolifération des bactéries. Celui des eaux salines - en particulier quand elles sont enrichies d'effluents humains - permet aux phytoplanctons, véritables viviers de bacilles cholériques, de se reproduire à une cadence accélérée. Pratiquement disparu d'Amérique latine à partir de 1960, le choléra a fait 1 368 053 victimes entre 1991 et 1996. Parallèlement de nouvelles infections surgissent ou débordent bien au-delà des niches écologiques où elles restaient jusque-là confinées. [...] la médecine reste désarmée, malgré ses progrès, devant l'explosion de maintes pathologies inattendues. L'épidémiologie des maladies infectieuses [...] pourrait prendre au xxie siècle de nouveaux visages, notamment avec l'expansion des zoonoses, ces infections transmissibles de l'animal vertébré à l'homme, et vice versa » (no 50).

Nous pensons qu'il faut répondre affirmativement aux questions que se pose le camarade sur les dangers contenus dans le changement climatique. On peut aussi affirmer que les travailleurs et les masses laborieuses seront les plus affectés, mais la question est plus globale et profonde : il s'agit d'une menace de destruction du milieu habité par l'humanité, d'une destruction du « corps inorganique de l'homme », comme Marx appelait le milieu environnemental naturel dans lequel nous vivons.

Le rapport entre l'homme et la nature sous le capitalisme
Nous devons poser une question élémentaire pour aborder ce problème : quel est le rapport entre l'homme et la nature ? Cette question a déjà été abordée par le mouvement marxiste. Citons La Dialectique de la nature, d'Engels, qui précise qu'alors que « l'animal utilise seulement la nature extérieure et provoque en elle des modi­fi­cations par sa seule présence ; par les changements qu'il y apporte, l'homme l'amène à servir à ses fins, il la domine. Et c'est en cela que consiste la dernière différence essentielle entre l'homme et le reste des animaux... »

Les sociétés humaines tentent d'adapter le milieu naturel à ses nécessités de survie, et d'exploiter au maximum les richesses fournies par ce milieu. Les forces productives de l'humanité se développent au fur et à mesure qu'elles sont capables de transformer plus profondément le milieu naturel et d'extraire avec le plus d'efficacité les richesses qu'il contient. Un double rapport s'est donc établi tout au long de l'histoire entre l'humanité et la nature : transformation mais aussi déprédation.

Sous les modes de production qui ont précédé le capitalisme (le communisme primitif, l'esclavagisme, le féodalisme), la nature exerçait une domination écrasante sur l'homme, et la capacité de ce dernier à la modifier était très limitée. Les transformations que l'action humaine provoquait dans le milieu naturel étaient si insignifiantes que l'évolution de ce dernier les effaçait facilement.

Ce rapport s'inverse radicalement avec le capitalisme. En premier lieu, les forces productives (machines, moyens de transport, les évolutions industrielles et agricoles) ont atteint une importance inédite. En second lieu, le capitalisme se répand dans le monde entier, soumettant tous les pays au pouvoir de son mode de production. Enfin, l'exploitation des recours naturels (agriculture, pêche, minerai, bétail...) devient systématique et extensive, altérant profondément les cycles et processus naturels (climat, régénération des terres cultivées, forêts, cours d'eau...). Pour la première fois, l'homme a développé des forces productives qui peuvent non seulement épuiser les recours naturels existants mais qui agissent sur eux dans le sens de les épuiser et les transformer irrémédiablement.

Cette capacité de la société humaine à transformer son milieu naturel et, par conséquent, à se transformer elle-même (4), constitue un progrès historique très important. Mais le capitalisme fait que ce progrès se manifeste fondamentalement par son côté négatif et destructeur, alors que son aspect positif, transformateur et révolutionnaire reste occulte et latent.

Les transformations et altérations réalisées par le capitalisme dans la reproduction et l'évolution du milieu naturel s'opèrent de façon chaotique et anarchique, oeuvrant dans le court terme, sans prendre en compte les conséquences à plus long terme, agissent sur l'épiderme des phénomènes sans se préoccuper des lois plus profondes qui les régissent. Cette façon d'agir anarchique, immédiatiste et empirique provoque des dégâts et des altérations sur le système écologique mondial dont les résultats catastrophiques commencent à être évidents et annoncent une perspective encore plus dramatique et sinistre.

En tant que produit d'une longue évolution historique, les forces productives ont atteint un développement fantastique avec le capitalisme, mais il est encore déprédateur, inorganique, antagonique tant par rapport au respect du milieu naturel qu'envers l'humanité elle-même. Les forces productives humaines et naturelles se développent dans un carcan de rapports antagoniques de division en classes et de concurrence féroce entre nations et entre entreprises. Engels rappelle, dans l'œuvre précédemment citée, que « ... nous avons dompté les forces de la nature et les avons contraintes au service des hommes ; nous avons ainsi multiplié la production à l'infini, si bien qu'actuellement un enfant produit plus qu'autrefois cent adultes. Et quelle en est la conséquence ? Surtravail toujours croissant et misère de plus en plus grande des masses, avec, tous les dix ans, une grande débâcle ». Le corps et l'esprit des travailleurs souffrent de ravages bien pires que le milieu naturel : destruction physique et psychologique, misère morale et matérielle, concurrence farouche, atomisation, parcellarisation extrême des capacités humaines, etc., monstrueusement développées jusqu'à l'hypertrophie dans certains cas et castrées non moins monstrueusement dans d'autres jusqu'aux limites de l'hypophyse. On arrive à un paradoxe terrible : « A mesure que l'humanité maîtrise la nature, l'homme semble devenir l'esclave de ses pareils ou de sa propre infamie. Même la pure lumière de la science semble ne pouvoir luire autrement que sur le fond obscur de l'ignorance. Toutes nos découvertes et tous nos progrès semblent avoir pour résultat de doter de vie intellectuelle les forces matérielles et de dégrader la vie humaine à une force matérielle » (5).

Le camarade s'interroge sur la capacité du capitalisme à empêcher à temps la catastrophe qu'il a provoquée. Nous pensons que les lois et les contradictions internes du système non seulement l'empêchent d'y mettre un terme mais qu'il ne peut que l'impulser. Le besoin de produire pour produire, d'accumuler pour accumuler, pousse le capitalisme à s'embourber dans des contradictions insolubles: "Aiguillonné par la compéti­tion, par la rivalité anarchique des unités capitalistes luttant pour le contrôle des marchés, il obéit à une force interne pour s'étendre aux limites les plus lointaines possibles, et dans sa marche sans trêve vers son auto-expansion, il ne peut pas s'arrêter pour prendre en considération la santé ou le bien-être de ses producteurs, ou les conséquences écologiques de ce qu'il produit et comment il le produit" (6).

La décadence du capitalisme et la destruction de l'environnement
Tous ces phénomènes se trouvent dans la racine même du capitalisme dès sa naissance, mais atteint un paroxysme durant la période de décadence du système, qui concerne la quasi-totalité du xxe siècle et domine d'autant plus son évolution au xxie. La décadence du capitalisme commence avec la formation du marché mondial, qui marque ses limites historiques : le capitalisme doit produire sans répit, accumuler pour accumuler, mais cette dynamique qui l'impulse trouve ses limites dans la capacité limitée du marché qui ne peut acheter au delà des limites définies par les rapports de travail salarié et d'extraction de la plus-value. Quand la majeure partie de la planète a été incorporée au marché mondial (7), cette contradiction jusqu'alors conjoncturelle et passagère est devenue structurelle et chronique. Le capitalisme se heurte sans cesse à l'obstacle créé par l'incapacité du marcher à croître au rythme de l'accumulation.

S'exacerbe alors la tendance à traiter le monde naturel comme un territoire conquis qui doit être soumis aux normes primitives et grossières d'une exploitation exhaustive et déprédatrice. La perpétuation de l'accumulation capitaliste est la source périodique de catastrophes et d'une érosion sans précédents des bases même de la reproduction humaine et du milieu naturel : "La destruction impitoyable de l'environnement par le capital prend une autre dimension et une autre qualité, tout en perdant la moindre justification historique. C'est l'époque dans laquelle toutes les nations capitalistes sont obligées de se concurrencer dans un marché mondial sursaturé ; une époque, par conséquent, d'économie de guerre permanente, avec une croissance disproportionnée de l'industrie lourde ; une époque caractérisée par l'irrationnel, le dédoublement inutile de complexes indus­triels dans chaque unité nationale, le pillage désespéré des ressources naturelles par chaque nation..." (8).

Déjà, durant la période ascendante du capitalisme, au xixe siècle, Marx et Engels attirèrent l'attention sur le danger que représentaient les gigantesques cités industrielles qui se développaient. "Marx et Engels avaient, à de nom­breuses occasions, dénoncé la façon dont la soif de profit de ce système empoisonnait les conditions de travail et d'existence de la classe ouvrière. Ils considéraient même que les grandes cités industrielles étaient dès cette époque devenues trop grandes pour fournir les bases de commu­nautés humaines viables, et ils considéraient "l'abolition de la séparation entre les villes et la campagne" comme une composante à part entière du programme communiste" (9). Ce problème s'est dramatiquement aggravé pendant la décadence, période pendant laquelle nous avons vu la prolifération de mégapoles de 10, 20 millions d'êtres humains, qui entraînent de gigantesques problèmes de pollution, d'approvisionnement en eau, d'élimination des ordures, d'épuration des eaux résiduelles, etc., ce qui donne naissance à de nouvelles sources de destruction de l'équilibre écologique, de maladies, de malformations, etc.

Mais la décadence ajoute aussi un autre phénomène qualitativement nouveau. Durant des siècles, l'humanité à souffert des stigmates de la guerre, mais les guerres du passé ne peuvent en rien se comparer aux guerres des xxe et xxie siècles, que les marxistes qualifient d'un terme qui reflète sa nouveauté historique : la guerre impérialiste. Nous ne pouvons ici approfondir sur ce thème (10), nous limitant à signaler que ses effets sur l'environnement sont dévastateurs : destructions nucléaires, développement d'agents pathogènes à travers l'utilisation d'armes bactériologiques et chimiques, altération brutale de l'équilibre écologique par l'usage massif de combustibles fossiles et d'armements nucléaires, etc. Le solde de plus d'un siècle de guerres impérialistes sur l'environnement reste à évaluer, puisqu' il est pour l'instant nié ou radicalement sous-estimé par la bourgeoisie.

La révolution prolétarienne ouvre la perspective d'une transformation radicale de la nature, de l'humanité et de leur rapport
« Les problèmes écologiques globaux demandent une solution globale. Mais en dépit de toutes les conférences internationales, en dépit de tous les voeux pieux sur la coopération internationale, le capitalisme est irréductiblement fondé sur la compétition entre des économies nationales. Son incapacité à réaliser le moindre degré de coopération globale ne fait que s'exacerber aujourd'hui du fait que les vieilles structures de bloc s'effondrent et que le système s'enfonce dans la guerre de tous contre tous. L'approfondissement de la crise économique mondiale qui a mis le bloc russe à genoux va aggraver la compétition et les rivalités nationales ; cela signifie que chaque entreprise, chaque pays, agira avec encore plus d'irresponsabilité dans la folle bousculade pour la survie économique » (11).

La situation s'est considérablement aggravée depuis que nous écrivions cet article en 1990. Nous ne pouvons rien attendre du capitalisme et de ses propositions. Il est significatif que le livre de l'ancien vice-président des Etats-Unis, pays le plus pollueur de la planète, Al Gore, ne propose essentiellement, sous un titre apparemment « audacieux » (Une vérité qui dérange), que des mesures aussi efficaces que de manger moins de viande, laver la vaisselle à la main, d'utiliser des étendoirs pour sécher le linge ou de travailler depuis chez soi ! Face à un problème aux dimensions planétaires qui dérive, comme nous l'avons vu, du rapport entre l'organisation sociale et l'organisation de la nature, ce Monsieur ne fait que révéler l'impuissance des représentants du capital qui sont incapables de proposer autre chose qu'un catalogue de « bonnes mœurs citoyennes » aussi ridicules qu'inutiles (12).

Al Gore nous propose l'impuissance d'« adopter une conduite verte irréprochable » et, en rejetant la responsabilité du désastre écologique sur le « citoyen », tente de nous rendre responsables de tous les maux de la terre pour en fin de comptes innocenter le véritable coupable des désastres qui nous menacent. Nous devons crier bien haut, à l'encontre d'Al Gore et autres nigauds de la pensée « verte », cette vérité incommode pour le capitalisme : « Dans la phase actuelle de décomposition avancée, la classe dominante perd de plus en plus le contrôle de son système social. L'humanité ne peut plus se permettre de laisser le sort de la planète entre les mains des bourgeois. La "crise écologique" est une preuve de plus que le capitalisme doit être détruit avant qu'il n'entraîne l'ensemble du monde à l'abîme » (13).

Une tâche fondamentale de la révolution prolétarienne sera de régénérer la planète en lui permettant de récupérer des terribles dégâts soufferts sous le capitalisme. La révolution prolétarienne doit supprimer les Etats et les frontières nationales, éliminer la division de la société en classes, en finir avec la production marchande et l'exploitation de l'homme par l'homme, détruire le système qui conduit tant à l'anéantissement du genre humain qu'à celle de l'environnement écologique de la planète.

La société à laquelle aspire le prolétariat se base sur la communauté humaine mondiale, qui planifie consciemment la production sociale et qui porte en elle un rapport organique et harmonieux avec le milieu naturel. Les rapports de fraternité et de solidarité, de conscience collective, que contient la communauté humaine mondiale s'étendent naturellement aux rapports avec l'environnement, qui ne peut plus être un rapport de déprédation et de destruction. Comme le disait Marx dans son Ebauche d'une critique de l'économie politique, « La société est l'unité essentielle et parfaite de l'homme avec la nature, la vraie résurrection de la nature, le naturalisme accompli de l'homme et l'humanisme accompli de la nature ».

Courant Communiste International

1 Le Vert (avec une majuscule, s'il vous plaît) est devenu la nouvelle religion de tous les gouvernements, de gauche comme de droite. Dans leur sillage, les entreprises exhibent leur publicité « verte » et leurs « principes verts ». L'hypocrisie et le cynisme de cette vaste esbroufe peut se vérifier par un exemple entre mille, celui de l'entreprise espagnole d'électricité Endesa qui, dans ses publicités, se montre extrêmement respectueuse de la nature mais qui a engagé au Chili un vaste plan de centrales hydroélectriques qui menace de détruire irrémédiablement les forêts, les fleuves, les lacs et les glaciers de la Patagonie chilienne (le Monde diplomatique, édition espagnole, février 2008).

2 La majorité des travailleurs ne peuvent faire autrement que d'utiliser la voiture pour se rendre quotidiennement dans les zones industrielles où les transports publics sont lamentables, chers et parfois dangereux.

3 Voir « C'est le capitalisme qui pollue la planète », Revue internationale no 63, et « Seule la révolution prolétarienne sauvera l'espèce humaine », Revue internationale no 104.

4 L'humanité fait partie intégrante du milieu naturel et n'est en aucun cas un élément extérieur ou qui « passait par hasard » : « Et ainsi les faits nous rappellent à chaque pas que nous ne régnons nullement sur la nature comme un conquérant règne sur un peuple étranger, comme quelqu'un qui serait en dehors de la nature, mais que nous lui appartenons avec notre chair, notre sang, notre cerveau, que nous sommes dans son sein et que toute notre domination sur elle réside dans l'avantage que nous avons sur l'ensemble des autres créatures de connaître ses lois et de pouvoir nous en servir judicieusement » (Engels, op. cit.).

5 Marx, Discours lors de l'anniversaire du People's Paper, 1856.

6 Revue internationale no 63, op. cit.

7 Ce qui ne signifie absolument pas que tous les territoires soient devenus entièrement capitalistes.

8 Revue internationale no 63, op. cit.

9 Idem.

10 Pour plus de développement, voir « Les véritables causes de la Seconde Guerre mondiale », Revue internationale no 59.

11 Revue internationale no 63, op. cit.

12 Il faut aussi mettre en évidence que cette incapacité à faire des propositions minimales sérieuses est renforcée par un cynisme répugnant et la volonté de nous culpabiliser tout en dégageant le capitalisme de toute responsabilité, alors que le système social est le principal responsable des problèmes dont souffre la planète !

13 Revue internationale no 63, op. cit.

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