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8 octobre 2008: 40e anniversaire des occupations étudiantesEric Smith, Domingo, Julio 6, 2008 - 19:53
MER-PCR
APPEL DU MER-PCR À TOUS LES MILITANTS ET TOUTES LES MILITANTES RÉVOLUTIONNAIRES EN MILIEU ÉTUDIANT Il y a près de 40 ans, le 8 octobre 1968, commençait au Cégep Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, une occupation qui marquait le coup d'envoi du premier grand mouvement de grève étudiante que le Québec ait connu. Comme aujourd'hui, on voulait démocratiser l'accès à l'éducation, instaurer la gratuité scolaire, octroyer des bourses, augmenter les places dans les universités. Mais le portrait ne s'arrêtait pas là; surtout, ce n'est pas d'abord là que l'énergie militante prenait sa source, son inspiration. La jeunesse du Québec était alors partie prenante d'un mouvement de lutte qui dépassait très largement les frontières de la province et qui visait bien plus que des réformes en éducation. L'effervescence militante de ces années, qui alimentait l'imaginaire politique et galvanisait l'espoir, c'est la résistance vietnamienne à l'impérialisme américain, la grève générale et les barricades du Mai 68 français, les guérillas d'Amérique latine, la résistance des fedayins palestiniens, l'organisation des masses afro-américaines des ghettos par les Black Panthers, la Révolution culturelle en Chine, d'innombrables luttes de libération nationale et éruptions de la lutte des classes. Rappelons qu'au Québec, c'était également l'activisme révolutionnaire du FLQ et la diffusion rapide des idées marxistes et socialistes. C'est de cet esprit-là, de ces luttes révolutionnaires souvent exemplaires qu'était imprégnée la conscience des étudiants et étudiantes en grève en octobre 1968. Même si ça n'apparaissait pas avec autant de clarté pour tout le monde, ce qui était à l'ordre du jour, à l'époque, c'était un bouleversement radical de la société et du monde - une révolution, oserons-nous dire. Le mouvement étudiant a à juste titre fait de la grève de l'automne 1968 un de ses actes fondateurs. Malheureusement, sa conscience historique a trop souvent réduit ce mouvement à sa portion congrue, aux revendications de réforme démocratique du système d'éducation. C'est à cela que le MER-PCR entend remédier en appelant à l'organisation d'une assemblée révolutionnaire étudiante doublée d'une occupation, le 8 octobre 2008. Nous proposons de commémorer le mouvement d'occupation de l'époque en mettant de l'avant ses dimensions les plus subversives, en un mot ce qu'il recelait de meilleur! Mais il ne sert à rien de commémorer une lutte si c'est pour organiser un grand happening nostalgique ou un colloque d'histoire. S'il faut se souvenir de l'occupation et de la grève de 1968, c'est pour mieux assumer nos tâches politiques actuelles. En cet été-automne 2008, ça veut dire relever de plusieurs crans le niveau politique du mouvement étudiant. En effet, le militantisme en milieu étudiant semble s'être enlisé dans l'horizon borné des revendications économiques sur les conditions de vie étudiantes. La gratuité scolaire est même érigée en «projet de société». Aussi juste que soit cette revendication, il faut admettre que c'est un peu mince comme projet d'émancipation. Rare est l'agitation-propagande qui met explicitement en cause la source des inégalités sociales et des guerres impérialistes, soit le régime capitaliste. On se contente plus volontiers d'une pudique et opportuniste critique du néolibéralisme et de la mondialisation. Plus rare encore est l'agitation qui, au-delà de vagues allusions à un «autre monde possible», met franchement de l'avant la nécessité de travailler à construire un ordre social vraiment émancipateur, socialiste. Les conditions idéologiques actuelles du mouvement étudiant sont telles que ses militants et militantes n'osent pas concevoir d'autres positions que celle d'une simple résistance aux offensives tous azimuts de la bourgeoisie; une résistance sans perspective, aveuglée par la défense d'acquis déjà bien mal en point. Mais que voulons-nous? Ressusciter l'État-providence moribond pour tempérer la domination bourgeoise ou créer un monde nouveau, libéré de l'exploitation et du pillage? Trop de militants et militantes soi-disant radicaux et radicales se cachent derrière une stratégie étapiste selon laquelle, à force de radicalisation graduelle, les luttes réformistes «réalistes» et «concrètes» déboucheront spontanément sur des perspectives politiques révolutionnaires. Mais comment la révolution déboucherait-elle spontanément de la réforme, si ceux et celles qui sont déjà censéEs être révolutionnaires s'interdisent de dire franchement ce qu'ils et elles désirent, sous prétexte de ne pas effaroucher les masses qui ne seraient pas mûres pour un discours aussi radical? Pour que de larges masses s'emparent des idées révolutionnaires, il faudra d'abord que celles-ci circulent largement, qu'on les diffuse de façon systématique, malgré l'adversité. En fait, tous ces tabous, toutes ces inhibitions qui rétrécissent les horizons politiques du mouvement étudiant ne sont autre chose que les symptômes de l'hégémonie idéologique de la bourgeoisie. Octobre 2008: un nouveau départ Nous invitons tous les militants, militantes, groupes intéresséEs par cet appel à se manifester, à collaborer à l'organisation de cet événement et à se préparer à y exposer leurs points de vue, leurs propositions. Notre volonté est de faire converger au Cégep Lionel-Groulx, le 8 octobre prochain, des centaines de militants et militantes souhaitant débattre de la révolution, de l'anticapitalisme, de l'anti-impérialisme, etc., et de jeter les bases d'un nouveau travail politique dans le mouvement étudiant. Le MOUVEMENT ÉTUDIANT RÉVOLUTIONNAIRE Le MER est une initiative du Parti communiste révolutionnaire en milieu étudiant. Pour nous joindre, pour réagir à cette initiative et/ou collaborer à l'organisation de cet événement, contactez-nous par courriel: mer (at) pcr-rcp.ca. |
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